C’est par un constat désolant -violence dans les quartiers, recul de la mixité, prière collective dans les locaux des associations, clubs sportifs, formation de groupuscules marginaux- présenté par les organisateurs que la conférence a démarré. Face au public rassemblé dans la salle Jean-Vilar, Me Ahcène Taleb, avocat au barreau de Seine-Saint-Denis, et membre du MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples), et Salah Amzil, professeur de lettres. Deux conférenciers invités par la Coordination des franco-berbères, le Club de prévention Adéquat, la MJC de Saint-Charles, et le Club Olympique Foot.

Le premier a brossé un tableau de ce que devrait être l'islam authentique et de son détournement par les manipulateurs de tous acabits. "Chaque prétendant croit détenir la vérité. Il exerce un monopole sur la religion. Tout d'abord, il faut savoir que l'islam est pluriel. Il regroupe diverses populations, cultures, pays et rites religieux. A la France d'avoir son propre islam.> Et l'orateur de s'en prendre à l'Arabie Saoudite: "On observe que le wahhabisme de l'Arabie Saoudite détenant une manne pétrolière puissante, veut avoir la main sur tous les pays tandis que l'islam tolérant croupit. C'est cet Islam qui est soluble dans les institutions démocratiques et républicaines de France.

Non à la diabolisation

L'orateur a estimé que le mal social, en France, réside dans la discrimination à tous les niveaux. C'est là où le bât blesse, engendrant la violence et une culture extrémiste. Il a fait appel à la mémoire en donnant comme exemple la marche des Beurs en 1983, pour l'application de la devise républicaine. Il a conclu sa conférence en disant avec fermeté "Arrêtez de diaboliser les musulmans.

Quant au deuxième intervenant, Salah Amzil, prof de lettres, il a axé son intervention autour de certains principes de l'islam valorisant l'être social. "Des axes à savoir l'intérêt général, le respect d'autrui constituent la devise fondamentale pour une société juste et humaine. Si l'on tient à ces axes, on s'inscrit de facto dans une démocratie totale, dans la modernité. Et la laïcité vient d'elle-même." Moult questions ont surgi de la salle: identités, cultures, pèlerinage, extrémismes. Les organisateurs ont souligné que c'est une première, d'autres rencontres auront lieu dans les temps à venir.