"Dans notre monde, les femmes sont les ennemies des femmes>. Ces paroles prononcées dimanche après-midi par Karima Balkacemi, dans le cadre d'une manifestation relative à la journée des femmes, mettent en exergue le rôle des femmes dans l'éducation de leurs enfants, dans le monde du Maghreb. Cette déclaration faisait suite à l'exposé de Mireille Mekrez, présidente des Femmes solidaires de Longwy, invitée par l'AEB (Association Amitié euro-berbère) de Moyeuvre-Grande. La présidente a rappelé que le rôle que Femmes solidaires s'étaient fixées était de "lutter contre les inégalités et les droits de chacun, hommes, femmes, enfants>.
Elle a précisé: "Une journée internationale des femmes ne doit pas se limiter à un seul jour>. Elle est ensuite entrée dans le vif du sujet fixé par l'AEB, à savoir la rencontre des traditions avec le monde moderne, pour les femmes issues du Maghreb. Et de souligner son expérience. Lors d'un voyage en Algérie avec sa fille. La maman munie d'un passeport algérien (elle a la double nationalité) et la fille d'un passeport français. Au moment du retour, elle a été bloquée, bien qu'ayant tous les papiers en règle. "Il n'était pas question que je puisse faire sortir ma fille d'Algérie. Seul le père y est habilité par la loi algérienne, alors que lui-même était en France>. Et de mettre en accusation le "code de la famille>, en vigueur en Algérie, qui donne toutes les prérogatives au mari, au père ou aux frères. "Les femmes y ont un statut de mineures à vie... elles n'existent pas sans l'aval d'un homme>.
Hommes et femmes, même langage
Pour Dina Harik, également d'origine berbère, et membre de Femmes solidaires de Longwy, "chacun doit pouvoir affirmer son appartenance religieuse, dans le respect réciproque>. Et de souligner qu'avec Famille d'accueil "J'ai élevé beaucoup d'enfants. Je leur ai appris le respect>. Rachid Moukah, président de l'association des berbères de Longwy a fait une déclaration très courte, mais très applaudie: "Je suis père d'une fille et je vous promets qu'elle sera une personne avant d'être une femme>.
Ali Sayad, s'est attaché à préciser qu'au Maghreb, il y avait trois sociétés différentes par rapport aux femmes. Les Touareg, où la société reconnaît un rôle primordial à la femme. Chez les Chaouia, "le statut de jeune fille n'existe pas. Le statut de mère et de belle-mère oui>. Et d'ajouter qu'il existe un statut de femme libre (veuve ou divorcée. Pour Ali Sayad, "La société kabyle est la plus réactionnaire vis-à-vis des femmes. Il n'existe pas de statut de femme>. L'artiste peintre et poète Nacer Boudjou a souligné quant à lui, après voir lu des textes qu'il a écrits: "La femme est l'avenir de l'homme". Et de rappeler que les pays du Maghreb ont connu des civilisations, pour beaucoup créées par des femmes (Carthage...).
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