Marche Européenne Luxembourg-Paris-Bruxelles organisée par la Fédération des Citoyens pour l’Algérie de Massinissa.
Kabyle.com publie l’appel d’Ali Sayad pour cette marche unique en son genre.
Ils étaient des dizaines à faire cette première marche du 5 mai du Luxembourg (Parlement Européen) à Longwy., passant par Esch-sur-Alzette. Des athlètes ont couru durant tout le trajet faisant les 52 km constituant la première étape. Djillali avec Dda Amar, malgré leur âge (42 et 58 ans) en devançant tout le reste de la troupe. Ils ont marché sans tambour ni trompette, avec leurs seules voix criant les slogans venus du pays : « Ulac smah, ulac » (non pas de pardon), « Ulac l’vot ulac » (non pas de vote), « Assa, azekka tamazight tella, tella » (aujourd’hui comme demain, Tamazight est et sera). Affrontant pluie et vent qui leur battait les tempes, ils portaient haut les drapeaux de l’Algérie et de l’Amazighitude qui flottaient sous le ciel du Luxembourg et de la Lorraine.
Auprès des parlementaires et fonctionnaires européens qui saluaient leur marche, sous le regard des journalistes et photographes venus les couvraient l’événement, ils ont réaffirmé leur espoir dans « l’Algérie citoyenne contre le pouvoir assassin, la jeunesse merveilleuse qui affronte mains nues gendarmes et CNS, leur soutien aux délégués des assemblées villageoises ».
Il est maintenant admis rappelle Ali Sayad, anthropologue et un des initiateurs de cette marche citoyenne que « l’Algérie repose sur le socle amazigh depuis la préhistoire. Ce substrat s’est enrichi des apports culturels venus de tous les horizons de la Méditerranées, mais aussi de ses anciennes croyances auxquelles s’ajoutent le judaïsme, la chrétienté et l’islam, s’enchevêtrant de manière inextricable. C’est dans cet esprit que, mettant chacun son particularisme au vestiaire, partis et syndicats, hommes politiques et militants de la liberté, intellectuels et universitaires, cadres, travailleurs et chômeurs, hommes, femmes et enfants, de toutes régions confondus, venus de Luxembourg, Francfort, Bruxelles, Courtai, Gand, Lille, Longwy, Mont-Saint-Martin, Nancy, Mulhouse et Paris, s’inscrivant dans cette dynamique et dans la mouvance démocratique, se sont constitués en une Fédération de citoyens pour l’Algérie de Massinissa ». Continuant sur la même lancée, le Dr Moumen ABIB, dénonçant les délégués Taïwan, ajoute que « la seule base d’entente possible la plate-forme d’El Kseur qui marque une rupture définitive avec le système de la rente et de la corruption ». Nacer BOUDJOU résume la portée de la marche en affirmant : « notre synergie converge pour faire barrage et stopper la cynique mécanique d’une légitimité de façade par les urnes pour perpétuer l’absolutisme et l’hégémonisme ». Quant à Samira DEMDOUM, dénonçant le discours présidentiel du 12 mars dernier et le vote de façade de l’APN, réaffirme avec force que « la tamazight, langue nationale de toujours pour laquelle des générations de militants se sont sacrifiées, devienne une expression officielle du quotidien, et sans aucune ambiguïté ». Djilali et Amar, les deux vétérans de la course, invitent les athlètes à rejoindre la marche au fur et mesure des étapes et des villes traversées. Aujourd’hui, nous sommes quelques dizaines à marcher, demain, nous serons des cents et des milles à défiler dans Paris et dans Bruxelles pour que cesse la « hogra » et les intimidations ».
A Mont-Saint-Martin, ville frontière, ils ont été reçu par Frédéric BRIGIDI et Serge DE CARLI, respectivement maire et premier-adjoint et l’ensemble du conseil municipal, malgré leur mobilisation pour les élections présidentielles. Levant le verre de l’amitié, Frédéric Brigide a rappelé son soutien aux militants indépendantistes de la guerre de libération et, « aujourd’hui, comme hier, ma sympathie va vers ceux qui luttent, les mains nus contre un pouvoir disqualifié par les manifestations populaires ». Serge DE CARLI a surpassé toute espérance en offrant le toit et le couvert aux marcheurs de la démocratie.
Demain, les marcheurs se rendront à Verdun, haut lieu de combat contre le fascisme où des centaines d’Algériens sont tombés durant les deux guerres mondiales, traversant Longuyon, Spincourt et Etain.
Ulac smah ulac !