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VIP-Blog de nboudjou
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  • Créé le : 15/02/2005 11:34
    Modifié : 17/03/2008 17:26

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    La grande saga du luth en Europe

    02/03/2005 01:45

    La grande saga du luth en Europe


    Après avoir connu une éclipse de plus de deux siècles en Europe, le luth, maître des instruments à cordes pincées renaît de ces cendres. Des luths anciens sont restaurés. Des œuvres des 16e et 17e siècles inaccessibles en tablatures sont publiées en notation moderne. Si les interprètes de cet instrument osent se produire timidement, il n’en demeure pas moins que le luth a désormais reconquis sa place de choix.  

     

    Archives

    Par Nacer Boudjou

     

    On suppose que les lieux d’apparition du luth sont : l’Assyrie et le Cappadoce ou l’Egypte pharaonique. Dès l’antiquité on le trouve à Byzance, Arménie, Afrique du Nord, et la Grèce. Même en Chine, Iran, Inde, au premier siècle de notre ère. Il est répandu en Afrique de l’ouest sous diverses appellations : Tidnit des hassanya de Mauritanie, holdu des peuls, khalam du Sénégal, molo des djerma ou des sonraï du Niger. Ils dérivent tous du luth égyptien pharaonique gengenty. Quant au luth du Proche Orient, tel qu’il apparaît en Irak au 7esiècle, il a ressemblé au type actuel appelé qanbous, que l’on trouve de nos jours au Yémen en Afrique de l’Est, aux Comores, Madagascar, Zanzibar, Malaisie. Son introduction en Europe est due par les musiciens du Levant en s’installant à Venise (Italie) et par les Maures en Espagne.

     

    On dit par ailleurs, qu’il est né d’après les récits légendaires consignés par les polygraphes (dont un Massâoudi) dès la fin 9esiècle de la métamorphose de la dépouille d’un enfant mort dans des conditions non élucidées, que son père, Lameq de la lignée de Caïn avait attaché aux rameaux d’un arbre. Le squelette et les entrailles donnèrent naissance au plus illustre modèle de l’instrumentarium.

     

    Caractéristiques

     

    A l’origine, sa caisse de résonance est de forme sphérique puis s’allongeant en demi-poire vers le 15esiècle. Sa coque est formée d’une série de côtes de bois ou d’ivoire refermée par une partie plate. La table d’harmonie est percée d’une ouïe circulaire ornée d’une ou de plusieurs rosaces sculptées. Muni d’un manche court, terminé par une cheville rejetée vers l’arrière formant un angle presque droit, monté de cordes de boyau accrochées à un cordier fixé sur la table d’harmonie. A son introduction en Europe, il n’avait que 4 cordes. Puis celles-ci sont doublées pour former le « chœur ».  Au 14esiècle s’ajoute une cinquième corde et une sixième, un siècle plus tard. Bien reconnu comme le plus parfait des instruments, le luth à six « chœurs » ne restera en usage que jusque vers 1560. Si l’on en croit l’un des plus célèbres théoriciens français du 17esiècle, le Professeur Marin Mersenne. Certains joueurs tentent vers 1630 de « mettre quinze ou vingt rangs de cordes sur le luth ». Il conseille donc de s’en tenir au nombre de dix à douze rangs.

     

       Dès la fin du 16esiècle, il existe  quatre tailles de luths : Luth soprano : sa caisse n’est guére plus volumineuse que celle d’une mondoline, luth alto, luth ténor, luth basse. Cette famille de luths, continuera de s’agrandir. En 1618, le célèbre théoricien allemand  Michael Praetorius signale dans son Syntagma Musicum, l’existence de sept types différents, allant du petit dessus de luth au grand luth basse. L’Italie occupe une place de choix dans la fabrication du luth; Laux Maler 1528 de Bologne, Les Sellas Giorgio et Matteo Venise, début du 17esiècle, les Tieffenbrucker, d’origine allemande établis à Padoue, 1615, et à Venise en 1625. En Allemagne, Nuremberg, semble avoir été un centre important. Hans Frey, 1523. Laux Bosch, 1550 à Schöngau.

     

    Les luthiers du paradis

    Taillent des violes et des roseaux

    Toute la semaine jusqu’au samedi

    Pour les anges et les oiseaux.

     

    Les doloires courbent les rubans de sapin

    Les planches se joignent en luths et théorbes

    Les pinceaux vernissent les manches peints

    Et les doigts accrochent les cordes.

     

    Tristan Klingsor ( Léon Leclére 1874-1966)

     

    Aux 17-18esiècles, Joachim Tielke de Hambourg, Sébastien Schelle. En France¸ Pierre Aubry, Edmond Hotman, Jean Desmoulins, Jacques Dumesnil…Dans la seconde moitié du siècle, la fabrication de luths devient moins brillante.

     

    Peu utilisé dans les milieux modestes, le luth devient en revanche dans toute l’Europe, le favori des princes, de la haute bourgeoisie, de l’élite artistique et intellectuelle. Le pape Léon X (Jean de Médicis) prêche lui-même son art. Luther en jouait dans sa jeunesse. Les rois et reines s’enorgueillissent d’être de bons luthistes : Henri VIII, Marie Tudor et Elisabeth Ier en Angleterre, Marguerithe de Navarre, puis le jeune Louis XIII et Anne d’Autriche, en France. Une iconographie fort abondant représente des luthistes : boîte en ivoire sculptée pour Almoquiera, prince de Cordoue au 10esiècle Ange musicien détail d’une stalle de l’église de la Trinité à Vendôme (Loir-et-Cher), sculpture fin 15esiècle Ange jouant du luth de Carpaccio 15e- 16esiècles. L’ouïe de Jean Bruegel dit Velours 16e-17esiècles les Noces de Cana de Paolo de Caliari dit Véronèse 16esiècle. Tout au long du Moyen âge, la scène galante entre une joueuse de harpe et un joueur de luth est le thème de très nombreuses représentations.

     

    Grâce au raffinement de sa sonorité qui s'allie admirablement à la déclamation des vers et à l'assimilation qui en est faite avec la lyre des Anciens, le luth devient également l'instrument élu des poètes. Après Dante, Pétrarque et Boccace, Mellin de Saint-Gelais, Jodelle, Baïf, Saint-Amand le chantent dans leurs vers. Ronsard, qui aime à en jouer, le cite à maintes reprises, l'associant à sa création poétique :

     

    « Viens à moy, mon Luth, que j'accorde

    Une ode pour la fredonner

    Dessus la parlante corde... »

     

    Au 18esiècle, tandis que la vogue de l'instrument décline en Italie, la plupart des pays d'Europe continuent à le pratiquer avec ferveur. En France, princesses et inestimables : telles Mme de Rambouillet et Mlle de Scudéry s'y adonnent. A leur instigation, les jeunes gentilshommes le pratiquent afin d'obtenir plus aisément l'accès des salons.  A côté des amateurs dont il est permis de se demander quel était leur talent, brillent de véritables virtuoses, que les cours Princières s'arrachent à Prix d'or. Certains noms sont immortalisés tels Pier Bono de Ferrare (1417-1497), luthiste du roi de Hongrie, Mathias Corvin et Giovan Maria Alemano (16esiècle), favori du pape Léon X. Ils sont aussi des compositeurs de grands talents, italiens la plupart: Francesco da Milano (1493-1553), surnommé « il divino » par ses contemporains; Albert de Rippe (1480-1551), Mantouan attaché à la cour de François Ier et d'Henri II, qui donna le «plaisir de son industrie à un pape, un empereur; et à un roi d'Angleterre»… A la même époque, l'Allemagne s'honore de Hans Judenkünig (1626), Hans Neusiedler (1508-1565), Sébastien Ochsenkhun (1521-1574). En Pologne, Valentin Bakfark (1507-1576) fait figure de virtuose international. L'Angleterre, bien que plus tardive, connaît, elle aussi, de grands luthistes, le plus célèbre d'entre eux étant John Dowland (1562-1626). En France, Albert Rippe éclipse tous ses contemporains. Paradoxalement, c'est un éditeur de musique, Adrian Le Roy, qui apparaît comme le meilleur luthiste dans la seconde moitié du siècle.

     

    Le succès du luth

     

    La vogue sans borne dont jouit le luth au 17esiècle peut, sans aucun doute, nous surprendre aujourd'hui. Il fait figure, d'instrument à tout faire. Plus aisé à le transporter qu’une épinette ou un clavicorde. Plus complet qu'une harpe ou un instrument à vent. Il permet, à lui seul, de recréer la subtile polyphonie des chansons, des motets et même des messes ou le style essentiellement rythmique des danses. Il représente également l'instrument idéal pour faire valoir la virtuosité. C'est enfin l'accompagnateur idéal, celui qui soutient la voix sans la contraindre, l'enroule de délicates broderies, qu'il s'agisse de traduire la rigueur d'un psaume ou les subtilités d'une plainte amoureuse. Plus encore qu'à ce rôle matériel, le luth doit son immense succès à la beauté de sa sonorité. Voilée, intime, celle d'aucun autre instrument ne peut l'égaler. La belle Louise Labé (1525-1566) avoue avec complaisance:

     

    « Luth, compagnon de ma calamité,

    De mes soupirs témoin irréprochable,

    De mes ennuis contrôleur véritable,

    Tu as souvent avec moi lamenté...)

     

    Le luth possède les vertus d'un philtre magique. Il est réputé pour éveiller les passions et le nombre de musiciens devenus luthistes afin de charmer l'objet de leur flamme ne se compte guère. Ne dit-on pas que Richelieu lui-même aurait appris à pincer ses cordes pour mieux séduire la reine Anne d'Autriche. Par son envoûtement qu'il opère sur les auditeurs, le luth devient une réalité sensible, au rôle sociologique indéniable. Dans un ouvrage intitulé «Les plaisirs des dames», l'auteur lui fait une large place, car  «l'harmonie des luths est un écho de l'amour». Et d’ajouter, comment, en effet, résister à de «jolies mains aux longs doigts d'ivoire... qui semblent, en même temps, mourir en chantant et donner la vie à un luth». Quelques-uns prêtent à l'instrument un pouvoir moralisateur. Achille, dit-on, en jouait pour apprendre à être doux! Touché par une femme, le luth possède une vertu apaisante et transforme les caractères aigris. Selon certains, même, « ses doux accords au lieu de médecine peuvent guérir et réparer les corps ». L'église elle-même n'échappe pas à un tel engouement. Des charges de Maître de luth pour les enfants sont créées, en particulier celles de Notre-Dame de Paris et de la Chapelle royale.

     

    Au 16esiècle, d'excellents luthistes ont adapté à leur instrument les œuvres les plus connues du répertoire vocal et instrumental, ont écrit des fantaisies, préludes ou ricercari. A l'aube du 16esiècle, ils abandonnent les transcriptions pour la création d'œuvres originales; airs élégiaques accompagnés et pièces de musique pure. Il n'est pas douteux que, dès le Moyen Age, les luthistes aient aimé à faire résonner leur instrument. Le luth intervenait, tantôt pour accompagner un chanteur, tantôt associé à un instrument mélodique (flûte à bec, harpe, vièle, tympanon) ou enfin intégré dans un ensemble.

     

    La musique pour tous les instruments à cordes pincées, luth, guitare, cistre, mandore est notée en tablature. Il s'agit d'une notation très particulière qui renvoie directement l'interprète à son instrument. Pour y parvenir, des lignes horizontales représentent les cordes de l'instrument. Il y a, en principe, autant de lignes que de rangs de cordes. Sur ces lignes, des chiffres ou des lettres indiquent la case où l'interprète doit presser la corde concernée sur la touche, afin de produire la hauteur de sa désirée. Des signes rythmiques (noires, croches, etc.) indiquent la durée des sons au-dessus desquels ils sont placés.

     

    Tous les pays d'Europe adoptent le système des tablatures; chacun crée néanmoins son propre système. L'Italie utilise des chiffres (le 0 correspond à la corde à vide) et la corde à plus aiguë, la chanterelle, se trouve représentée par la ligne la plus basse. La tablature française, dont l'usage se répand rapidement en Flandres et en Angleterre, utilise des lettres -le a correspondant à la corde à vide. La chanterelle est représentée, cette fois, par la ligne supérieure.

     

    Dans les premiers recueils, le répertoire mis au service des interprètes du luth est essentiellement vocal. Il comprend des chansons profanes, des messes et des motets aux quels s’ajouteront bientôt des psaumes. Malgré ces emprunts multiples à la pratique vocale, les traditions propres aux danseurs demeurent extrêmement puissantes; c’est ainsi que les pièces de luth restent groupées comme l’étaient les danses à l’époque: pavanes majestueuses, saltarello (dans animée) et piva (encore plus rapide) en Italie ; pavane et gaillarde, au 16esiècle, puis allemande, courante et sarabande au 17esiècle, en France.

     

    Publication pour luth

     

    C’est en Italie que les premières publications pour luth voient le jour. Six recueils sortent des presses du grand éditeur vénitien Ottavio dei Petrucci 16esiècle.  En  Allemagne, On remarque que c’est un organiste, Arnold Schlick qui publie les premières transcriptions pour luth à la suite de pièces d’orgue. L’école polonaise de luth n’est connue pratiquement que par un seul nom, celui de Valentin Bacfark (1507-1576), dont l’œuvre apparaît comme l’une des plus remarquables du 16esiècle. Bien que le luth soit pratiqué dans ce pays aussi tôt que dans le reste de l’Europe, l’école anglaise ne prend toute son ampleur qu’à la fin du 16esiècle et brillera  entre 1950 et 1620. Son premier grand nom est celui de John Dowland. Dans les Provinces flamandes, le luth jouit d’une grande diffusion dès la fin du 15esiècle, mais il faut attendre 1545 pour qu’un premier recueil soit publié à son intention. C’est avec un certain retard sur l’Italie que les premiers recueils de luth voient le jour en France. Il faut, en effet, attendre 1529 pour que paraisse à Paris, chez Pierre Attaingnant, des manuels d’apprentissage.

     

     

     

     

     

                                                                                                                                             

     

     

     

     






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