Par Rédaction de Liberte Lu (109 fois)
Djamel Amrani, chantre de la Révolution et poète de la vie, nous a quittés, hier après-midi, à l’âge de soixante-dix ans.
Né le 29 août 1935 à Sour El-Ghozlane, il fait partie des précurseurs de la poésie algérienne, à l’image de Jean Amrouche, Anna Gréki, Mohamed Dib. Son œuvre poétique qu’elle soit écrite ou diffusée à travers la radio, dans son émission “Poésie ininterrompue” est imbibée de l’épopée de la Révolution qu’il célébrera à travers ses hauts faits et ses personnages. À l’image de Hassiba Ben Bouali, son égérie. Étant lui-même moudjahid, ayant subi les pires sévices dans la villa Susini, de triste mémoire, Djamal Amrani a su traduire dans sa poétique à la fois la tragédie et la grandeur de la Révolution algérienne. Mais à l’inverse de ses aînés, il a continué son combat en cherchant les mots les plus justes qui correspondent à l’époque et à l’homme. Djamal a été de tous les rendez-vous quand la littérature et la poésie sont conviées, participant ainsi aux frémissements de ce qui s’apparente à une vie artistique, dans un pays, le nôtre, où la culture est la dernière roue de la charrue. Un sort auquel il a toujours refusé d’abdiquer. Djamal nous quitte, laissant derrière lui l’image d’un homme réputé pour sa gouaille. Mais aussi une œuvre généreuse, traversée de part en part par le souffle de la Révolution. Parmi ses ouvrages, on citera Le Témoin (1960), Entre dents et mémoire (1981), Déminer la mémoire (1986), Jours couleur de soleil. Djamal Amrani a reçu le 29 juillet dernier la médaille Pablo-Neruda, le célèbre poète chilien à qui il a souvent rendu hommage en se faisant l’écho sonore de son verbe défiant la dictature. Et le 19 septembre, il reçoit aussi le Prix des libraires pour la totalité de son œuvre. Au cours de ses pérégrinations qui l’ont mené aux quatre coins du monde, où il a porté la voix de la Révolution, Djamal Amrani a fait la connaissance des hommes qui ont façonné notre siècle, à l’exemple du “Che”. Mais aussi de grands écrivains comme Nazim Hikmet, Ismael Kadaré, Romain Gary.
R. N.