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VIP-Blog de nboudjou
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  • Créé le : 15/02/2005 11:34
    Modifié : 17/03/2008 17:26

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    Tanger, matière à roman

    03/03/2005 23:08

    Tanger, matière à roman


    Tanger au XIXe siècle est devenue du passage obligé de toutes les grandes plumes. Cela continue aujourd’hui. A vrai dire, chacun trouve son compte pour asseoir sa créativité. Tanger a fait rêver tous les créateurs quelque soit domaine de création. Certains ont pu les réaliser, d’autres obligés de les transposer ailleurs. De ces rêves il ne reste peut être que le souvenir.

     

     

    Par Nacer Boudjou

     

    La poignée de « voyageurs écrivains » n’a pas fait passer sous silence leur sensibilité, née de la rencontre avec les charmes distillés par Tanger. Elle transcende par la densité des notes, la réalité des images, la profondeur des réflexions, la brièveté du séjour. Adolphe de Custine, que son «voyage de Russie » rendra célèbre, vient en 1831 y promener son spleen, son étrangeté. Charles Didier vient, en 1835, à la quête de dépaysement, thérapie et ressourcement qui le conduira droit au suicide. Fasciné par la ville, il y campe l’action de ses œuvres romanesques, célèbres, « le chevalier Robert (1838) », Thela (1839). La merveilleuse « revue de deux mondes » ouvrira ses colonnes à ses « promenades marocaines » qui connaîtront, publiées en volume, un éminent succès d’édition. Même succès pour George Borrow, homme de plume britannique, qui avait les nerfs à fleur de peau et une forte personnalité, classique des bibliothèques royales. Ses œuvres abouties sont : « Wild Wales » « The Zinechi » et « The bible in Spain ». « Quant à Vassili Botkine », accentue sa mélancolie salve et sa vie métaphysique. A Alexandre Dumas d’accélérer ses aventures et ses rencontres en espace de trente six heures. Il en a récolté plus que tout autre aurait pu le faire en son séjour long. Hans Christian Anderson, vint à Tanger comme il l’avait fait pour Florence à la poursuite de soleil et de sensation inédites pour la thématique de ses romans. Il a écrit ses impressions du séjour effectué à Tanger dans le « Conte de ma vie ». Alexandre Demidof ; venant y enrichir en 1847 ses étapes maritimes méditerranéennes, se constitue en un propagandiste irréprochable du Tanger station touristique d’hiver. Richard Francis Burton y séjourna en novembre de 1855.

    Une ville qui rentre de plain pied dans la littérature

     

    Tanger des écrivains s’est forgée, de Potocki en passant à Amicis, de Loti à Morand et Bowles en longeant une route fleurie d’œuvres attachantes. La ville est rentrée de plain pied dans la littérature ; la littérature l’a à jamais eu dans la peau. Tanger ville mythique, elle l’est, ville à multiples facettes, elle le chante, ville de l’inattendu, elle l’exprime. Tanger est divisée et complexe, dans l’une à l’autre de ses sept collines. « Tanger n’est plus un lieu d’écriture. Mieux que cela, elle est devenue matière à roman… » écrit Tahar Ben Jelloun, orfèvre en la matière. Il est lui aussi pris dans ce lieu de folie de l’écriture. Dans « Jours de silence à Tanger » écrit sûrement à Tanger, traduit l’angoisse de la solitude. Quant à Mohamed Choukri, natif de Tanger qui écrit en arabe, s’est fait connaître par son autobiographe « le pain nu », une histoire de l’amertume, d’un enfant de la rue.

     

    Tanger a drainé une foule de personnes en mal d’écriture, et d’aventures inédites qui lui ont consacré des reportages, correspondances littéraires, souvenirs de voyages, ouvrages de fiction, récits de vie etc.… Paluel –Marmont jette son ancre à Tanger et écrit en 1936 « Tanger l’unique », une œuvre romanesque qui met en exergue les divers avantages, et la tragique histoire de ce « premier port d’escale » de l’empire chérifien. Paluel a traîné sa silhouette dans les jardins du Petit Socco. Il débite « Pôle attractif où se trouvent immanquablement tous ceux qui se cherchent, où se trouvent ceux qui ont été séparés, où se fixent les rendez-vous, où s’amorcent les sympathies; les combinaisons, les complicités ». Pierre Malo, rencontre sa providence dans la créativité littéraire. Il ouvre les portes de Tanger au moment du développement miraculeux. Il publie en 1953 « Le vrai visage de Tanger », dans lequel il étale des impressions : « l’étranger qui fait escale à Tanger pour la première fois s’émerveille de voir avec quelle virtuosité on est parvenu à réussir, sur un si petit espace, tant d’exotisme et de séduction (…) le regard, d’un seul coup, en saisit l’essentiel et si d’autres cités, en Afrique du nord, peuvent offrir des spectacles plus grandioses, nulle assurément, ne saurait, avec plus de complaisance, livret son pittoresque à l’avidité des touristes ». Ces écrivains arrachés à leur pays de plein gré ou contraints de le quitter douloureusement, ont trouvé l’hospitalité, la chaleur de cœur dans cette ville à la porte de l’Europe. Ils sont pris par l’émerveillement du site, des remparts de la médina, végétation luxuriante. Ils n’ont pas résisté à élire domicile et travailler.

     

    Le frémissement d’une vie profonde et la longueur manifeste du quotidien

     

    Paul Browles a posé son bâton de pèlerin à Tanger en 1947, qu’il appelle la Dream city. Il y écrit la majeur partie de son œuvre romanesque en s’inspirant des milieux qu’il visite. Doué d’une fibre sensible d’ethnologue, il décrit le moindre détail. Truman Capote, écrivain américain arrive juste deux ans après Bowles, écrit ses « impressions de voyages ». Il décrit Tanger avec ses tripes : « couronné de collines, tourné face à la mer, ce promontoire haut et blanc, qui semble se faire une traîne de toute la côte africaine, est une ville internationale au climat excellent, huit mois sur douze ». Tanger accueille aussi Paul Morand en 1950. Il loue une maison bien équipée dans un quartier résidentiel. Il publie « Hécate et ses chiens » une histoire plein de sens qui a pour cadre une ville on révélée mais identifiée selon la description à la cité du Détroit. Paul Morand, c’est l’homme pressé, il ne passera que quelques saisons dans la villa Shakespeare louée pour neuf ans, partagé entre la réflexion désabusée, l’exaltation sensuelle, les visites d’amis et les escapades en Espagne. Il se met dans le contraste entre le frémissement d’une vie profonde et la longueur manifeste du quotidien. Son nom demeure indélébile dan l’aura littéraire de Tanger. Il avait été peu ou prou du lait ressuscitant de l’innovation romanesque Tangéroise, désormais il est lié à cette ville. Son attitude d’homme blasé d’errance et d’exotisme, rêvant avant toutes choses de l’ambiance de la Seine passé outre. Certains écrivains avalés par l’oubli frustrant reviennent avec leurs écrits témoignent d’une période qui pourrait faire école buissonnière à l’histoire culturelle. Elisa Chimenti, italienne née à Tanger à la fin du XIXe siècle, arabisante de grand talent, accueille tel un bouquet de fleurs ; les légendes marocaines de Tanger de sa région et les publie. Carlos Nersy associait à la prestance du Caballero espagnol. En mourait, non sans avoir jeté, un cri de double amour, son appel s’adresse à la sensibilité des cœurs, à l’équilibre des âmes, et à l’acceptation de l’autre dans ses spécificités. Tanger a fait rêver tous les créateurs quelque soit domaine de création. Certains ont pu les réaliser, d’autres obligés de les transposer ailleurs. De ces rêves il ne reste peut être que le souvenir.

     

     

     

                                                                                                             

     

     






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