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Parole retrouvée

VIP-Blog de nboudjou
  • 137 articles publiés
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  • Créé le : 15/02/2005 11:34
    Modifié : 17/03/2008 17:26

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    Momo

    16/02/2005 03:00



              

    L’aile opaline d’Alger

    A plané et a raidi dans L’ultime souffle

    A la nouvelle de son barde Mourrant

     

    Momo,

    S’éternise

    A l’ombre d’un olivier

     

    Il ne récoltera plus ses olives

    A l’automne prochain

     

    Le poète,

    S’est familiarisé au spleen

    Qui l’a emmené à se laisser Périr

    D’une mort capiteuse

     

    Tel le nénuphar esseulé

    De la dernière parole

     

    Il s’en est allé indolemment

    Il s’en est allé en lâchant bride

    A l’ésotérisme et à l’arabesque

     

    Un siècle s’est écoulé

    Depuis qu’il martèle les pavés Des venelles

    Un siècle c’est très peu pour L'affection

    Qu’il condense nuitamment

    A la Casbah

     

    Errance,

    Errance,

    Frère des vers

    Et de l’éloquence

    Tu n’entendras plus les Roucoulements des ramiers

    Sur le monument aux morts

     

     

                                                    Nacer Boudjou, Tunis, 1997




    Gandoura du Fayoum ou costume tout court?

    16/02/2005 02:53



    Nacer Boudjou

     

    « Dis-moi comment tu t’habilles ? Je te dirai ce que tu es ». Vrai ou faux, ce petit adage résume l’essentiel d’une situation. Généralement tout ce qu’on fait se reflète à l’extérieur. On sait qu’il y a aussi un maxime qui contredit le premier et qui dit : « L’habit ne fait pas le moine ». A voir tous les énergumènes déambuler. On ne sait où ? Peut-être au carnaval de Rio de Janeiro ou à la place publique d’une tribu africaine ?

     

    Toutes les rues d’Alger et des villes de l’intérieur du pays sont prises d’assaut par ces personnages carnavalesques, pour prêcher ou pour magouiller à la sauvette. (Mais plus maintenant, car la bonne parole, n’a plus de sens. Ce qui s’ensuit n’a rien d’une paix ou d’un bien-être…)

     

    La TV a été surprise à plusieurs reprises par cette foule bigarrée. On ne sait plus quoi adopter ? Un costume officiel, national ou régional ? Un véritable duel s’installe entre la gandoura du Fayoum et le costume alpaga, à la coupe italienne. Un vrai musée d’ethnographie, d’anthropologie, à ciel ouvert. Les costumiers des théâtres, des studios de l’ENTV ne savent où donner de la tête.

     

    Tiens ! Même les coiffeuses s’affolent devant le look made in (on ne sait quoi) des tresses des reguibates, en passant par les nattes de filles de Tala N’Tazart, au brushing de Karima ou de Nassima El-Andaloussia. Les foulards iraniens, soudanais, afghans et ceux fleuris d’Adrar et d’In Salah viennent à la rescousse de celles qui veulent prendre leur tête en otage. Mais à quand notre liberté de se vêtir et de s’accepter comme tel ?






    Festival du Film Berbère du Bassin de Longwy

    15/02/2005 22:47

    Festival du Film Berbère du Bassin de Longwy


     

    Nacer Boudjou

     

    Chansons, danses, films, débats…en hommage à Slimane Azem, chanteur-compositeur berbère de Kabylie, ayant vécu et travaillé dans la sidérurgie au Pays Haut.

     

    Pour réaliser ce Festival du Film Berbère, un show tout coloré, la coordination franco-berbère du bassin de Longwy et l’Amitié Euro-berbère de Moyeuvre, en partenariat avec la Municipalité de Longwy et le cinéma Utopolis, ont choisi deux lieux privilégiés : Utopolis  de Longwy et la salle de cinéma de Longuyon. Il s’agit de sceller le parcours tracé par la Chiers où le chansonnier kabyle avait vécu.

     

    Les yeux secs

     

    Ainsi le Festival du Film Berbère du Bassin de Longwy a sorti de son giron deux films qui ne sont pas des moindres. Pour le premier programmé à Utopolis, il est question de ‘’Les yeux secs’’, film berbère Franco-marocain réalisé  par Narjis Nejjar. La cinéaste marocaine Narjiss Nejjar née en 1971 à Tanger a réalisé deux documentaires ‘’l'Exigence de la Dignité’’ et ‘’Khaddouj…mémoire de Targha’’. Ensuite, trois films de moyens métrages ‘’Le Septième Ciel’’, ‘’Le Miroir du Fou’’ et ‘’La Parabole’’. ‘’Les Yeux secs’’ est son premier long métrage, sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs-Cannes 2003, et a reçu le Grand Prix du Jury au 4ème Festival International du Film de Rabat.

     

    Dans une terre berbère montagneuse se niche Tizi, un petit village de femmes où les hommes n'entrent que s'ils paient, pour acheter leur corps. Elles ne portent plus le voile rouge de la virginité. Elles gardent profondément en elles leur mélancolie, leur douleur et leurs yeux secs. L’arrivée dans le village d’une vieille femme, ancienne « putain de Tizi » accompagnée de son chauffeur chamboule tout le cours de l’histoire de leur quotidien. Ces intrus les détourneront de leurs habitudes, pour leur faire apprendre la pratique ancestrale du métier à tisser et de ne vivre désormais que de la vente de tapis qu’elles tisseront.

     

    Chansons, danses…

     

    Au prélude, avant la projection du deuxième film ‘’Slimane Azem’’ réalisé par Nourredine Chenoud, chanteur-compositeur, à la salle de cinéma de Longuyon, le public a eu le privilège de voir le spectacle de danse organisé par Taous Nesnas et ses danseuses, le groupe de danse kabyle ‘’Tiziri’’ de Moyeuvre. Puis les spectateurs se sont joints aux danseuses pour exprimer leur joie et leur adhésion à ce festival, qui s’est assigné la réhabilitation de la culture et de l’identité berbère, dans un pays aux valeurs démocratiques et républicaines.

     

    Slimane Azem

     

    Le film ‘’Slimane Azem’’ retrace les grandes étapes de la vie du chanteur du même nom, son exil, son itinéraire artistique. Il nous fait part des témoignages de ceux qui l'ont approché de prés, et partagé un moment de vie avec lui, telle sa nièce Chabha Azem ou Cherif Bouchama et tant d'autres... C’est à Agouni Gueghrane (Tizi Ouzou) en grande Kabylie que voit le jour ce chansonnier kabyle, le 19 septembre 1918. Il émigre tés tôt en France. D’abord à Paris en premier lieu, où il occupe un poste d’aide électricien dans le métro. Ensuite, il quitte Paris, pour rejoindre son frère Ouali en Lorraine. Ils travailleront ensemble dans une aciérie de la vallée de la Chiers à Longwy. En 1942, il est déporté dans un camp de travail forcé en Rhénanie. Slimane Azem est alors relâché en 1945. Il décide cette année-là de partir pour Paris. Il devient gérant d’un café au 15ème arrondissement.  Slimane Azem est un artiste visionnaire qui habite et habitera toujours la mémoire des Kabyles. Continuellement, on le cite comme référence auprès des plus âgés, mais encore aujourd'hui auprès des nouvelles générations en raison de la véracité de ces écrits liés aux souffrances de la vie et aux douleurs d'un exil encore fort de nos jours.

     

    Après la séance de projection du film ‘’Slimane Azem’’, Nourredine Chenoud a gratifié le public venu nombreux des quatre coins de la région, de ses plus  belles interprétations ‘’A Muh A Muh’’, ‘’Assas Tala’’, ‘’Tikwal tsurgh…’’en hommage au chantre de Kabylie et de Lorraine.  L’ambiance est montée d’un cran quand le public a demandé à Chenoud de chanter ses propres tubes des années 70-80, comme ‘’Ho chenoud…’’, ‘’Salamou’’… De la musique, des films, des retrouvailles, des débats… qui pourraient déboucher sur l’amorçage d’un festival berbère perpétuel, dans le bassin de Longwy.

     
     



     

     

     

     

     






    Seul, sous un chêne

    15/02/2005 15:10



     

    1

     

    Tantôt assis, tantôt debout, adossé au tronc d’un chêne, arbre miraculé, j’endurais les canicules des étés consécutifs. Il avait été épargné in extremis, lors de l’élargissement de la chaussée. J’y faisais des rêves fabuleux, en décryptant les mots d’amour, entaillés dans son écorce squameuse par des désespérés romantiques. Je voyais la bande d’hommes inoccupés s’embusquer au bas de la butte. Certains d’eux se démenaient pour se rendre à la plage, d’autres aux bistrots mal famés, chavirer leur désarroi dans les abysses de l’alcool. Ils avaient même le culot de venir jusqu’au bas de l’arbre, pour déféquer la culotte en l’air.

    Un jour j’en avais surpris un, en flagrant délit. Il avait dû fermer si vite sa braguette qu’il s’était pris le zizi dans sa fermeture éclair. Je l’avais traité d’arroseur d’ammoniac de merde !

    Sous le résineux, je ne faisais pas d’excès de zèle. Je ne désintégrais pas mon énergie à vagabonder sur les rivages des rivières, de la mer… Ou à ingurgiter des chopes de bière réchauffée, pisse de bourrique. Je méditais le sort de ma vie. D’ailleurs, quand la chaleur atteignait son paroxysme, l’oxygène s’amoindrissant dans mes poumons, je me baignais mentalement, dans le grand bleu. Contrairement au tournesol qui suit la rotation du soleil, je me déplaçais au gré de l’ombre dense du chêne. Dont les aiguilles tamisaient le halo de lumière.

    L’été entamé, les oiselets étaient encore dans leur nid. En plus, à la portée de mes mains. J’étais leur parrain attitré. J’avais connu leurs parents, venus au printemps, y édifier leur logis. J’étais témoin de l'initiation à voler de leurs propres ailes. Maintes fois, je les avais ramassés et remis dans leur refuge, en grimpant à l’arbre, sans fendiller les branches.

    Ce que je n’admettais pas, par contre, c’était leurs sales cacas, atterrissant sur mes épaules et parfois dans mes cheveux.

     

    2

     

    Je vomissais jusqu’à la rate les culs-levés de campagnards. Ils me guignaient continûment du coin de l’œil. Depuis que certains des leurs m’avaient accusé d’un vol de sono dans la mosquée. Aujourd’hui, une telle accusation non fondée est passible des tribunaux : présomption d’innocence. En plus, ils avaient conspiré avec le magistrat pour que le verdict soit conséquent. Le juge de la cour ne m’avait pas donné le temps de constituer une défense. Une sentence expéditive. J’avais écopé six mois de prison ferme, sans recours et sans procès.

    Je n’avais été libéré que grâce à la Ligue des Droits de l’Homme, laquelle avait alerté les ONG et les instances humanitaires. De surcroît, ma libération coïncida avec l’amnistie des révoltés hitistes du 5 octobre 1988. Ces révoltés désœuvrés, sans emplois, sans études et sans perspectives d’avenir, rêvaient d’une Arche de Noé.

     Les rapports de police les apparentent, aux casseurs d’autobus, de magasins d’état, de pilleurs de ministères, de commissariats et de bureaux du parti unique…

    De nuit, des commandos encagoulés s’étaient introduits chez eux, tels des vampires et les avaient appréhendés devant leurs parents, mutilés dans leur amour propre. Ils les avaient embarqués dans des fourgons dépersonnalisés, vers des destinations tenues secrètes. Ils les avaient torturés à la gégène, au savon, bastonnés, sodomisés… D’autres avaient été arrêtés par hasard, aux alentours de ces édifices vandalisés. Plusieurs avaient été surpris pendant le couvre-feu.

    Devant la presse, j’étais leur héros, car je les avais soutenus dans leur lieu d’incarcération, sans nom, sans adresse et sans l’identité des gardiens.

     

    3

     

    Les villageois étaient hors d’eux, le fait de n’avoir pas purgé ma peine jusqu’à son terme… Ils me considéraient tel un renégat, un khabit, un mécréant, un voleur de la parole de Dieu, un diable noir… Et bien d’autres qualificatifs qui ne me réconfortaient guère.

             Alors que je suis orphelin de père et de mère. Ma génitrice avait été tuée un matin pluvieux, d’un mois de décembre dans notre hara, maison, par des raids aériens de l’aviation colonialiste. Elle y voulait sauver le coffre berbère, seul héritage de mon grand-père maternel, dont lequel était conservé, son carnet d’enrôlement de la guerre 14-18 et des croix… sous la bannière française.

    Mon grand-père me répétait fréquemment « Quand tu seras grand, tu iras en Lorraine, voir les tranchées des tiens. Qui ont succombés au gaz ypérite, aux obus, aux baïonnettes... Tu te recueilleras devant le Mémorial de Verdun et l’Ossuaire de Douaumont érigés en leur mémoire ». Il terminait sa phrase en élevant la voix chevrotante. « Ils étaient plus  de 400 000 à y mourir pour le triomphe de la liberté… Je veux que mon vœu soit exaucé ! ». Le vœu de mon aïeul m’avait conduit à penser au rôle d'historien que j’interpréterais. Il est vrai que d'après les libres penseurs, chroniqueurs et témoins scrupuleux, l’historien est exceptionnellement l’éclairé. Il s'investit des actes, des souffrances, des sacrifices des morts pour leur attribuer une place privilégiée dans la mémoire collective de l'histoire.

    Quant à mon père, caché dans une casemate, il avait à ses trousses des goumiers. Il avait tenté de traverser à la nage la rivière en crue, les courants l’avaient emporté avec une liasse d’argents, trésor de la résistance nationale. Je n’ai de famille que ma grand-mère qui m’a élevé. Et un frère qui m’avait renié, en prenant la partie des campagnards fielleux.

    Les grands et les petits de mon village, y compris leurs mules avaient cru avec obstination, que j’étais le voleur de la sono de la mosquée. Peut être à cause de mes idées pro-anarchistes, un peu communistes, nihilistes, hédonistes, épicuriennes, esthètes et quoi d’autres… Ils n’avaient de preuve contre moi qu’un jour de l’Aid, fête du mouton : je voulais changer le cours de l’histoire en enfonçant la cassette d’un chanteur contestataire dans le lecteur audio de la mosquée.

     

    4

     

    Sous le chêne, j’établissais le compte à rebours. J’entrevoyais les péripéties se dérouler dans mon cinéma intérieur. Etre libéré du cachot était un fait, mais s’insérer dans la société et dans le marché du travail en était un autre. Au niveau de la cour de justice, j’étais en prison, non acquitté. Je n’avais pas bénéficié d’un non-lieu, d’un authentique jugement. Mon casier judiciaire demeurait chez les juges pour instruction. Sans ces documents, aucun employeur n’avait pu m’embaucher.

    Des années de chômage s’étaient succédées jusqu’au jour où j’avais obtenu le passeport d’apatride. J’embarquai pour la France. Arrivé à Paris, ce fut la galère, nuit et jour. Je trimais et je ne pouvais joindre les deux bouts. C’était la saison du givre, du verglas, de la poudreuse et de la grisaille ininterrompue. Il faisait, des mois durant, un temps à ne pas mettre un chien dehors. Mes habits légers ne firent pas l’affaire. C’était à cette période que j’avais contracté la crève, la saloperie de bronchite pulmonaire et un début d’ulcère. J’avais pris la résolution de rentrer au pays, quitte à garder les vaches ou les brebis de ma grand-mère.

    Une fois revenu dans mon hameau. Rien n’avait évolué, du côté de la tendresse des cœurs. Les culs levés étaient devenus tellement exécrables, envers ma pauvre personne, qu’en me croisant dans les sentiers escarpés, ils crachaient leur tabac à chiquer, en psalmodiant des versets coraniques. Ils ne cessaient de se questionner. Comment le HCR m’avait-il concédé le statut de réfugié politique ? Et la préfecture m’avait-elle établi un passeport d’apatride ?

     

    5

     

    Par un temps blafard, toute vie fugace éteinte, un laboureur en guenilles, chaussé de sandales en peau de bœuf, m’apostropha, en me tendant un panier en fibres végétales empli de fruits et de légumes. Il me demanda la permission de converser. Il roulait les R avec une voix gutturale, propre aux gens qui vivent sur les crêtes des montagnes surplombant ma bourgade. Il disait qu’à chaque fois qu’il empruntait la route tortueuse, pour rendre visite à sa fille malade, mariée à un gars de mon village, il m'apercevait sous le chêne. Il supposait que je faisais du stop, pour me rendre en ville ou à la plage. Au fil de la discussion, il finit par m’avouer qu’il était un médium. Qu’il comprenait le monde qui nous entoure. Qu’il communiquait avec les esprits et lisait les mains et les étoiles. Je lui avais posé la question de savoir d’où il tenait sa science ? Il m’avait répondu que c’était inné, à l’exemple des sourciers et des guérisseurs. Il comprenait ce qui m’était arrivé, en m’assurant que dans les prochains jours, la sono serait restituée à la mosquée du patelin. Et que le voleur était parmi l’assemblé des sages du hameau.

    Il me prit la main et la secoua si fort, que mes phalanges craquèrent. Il me dit qu’à partir de cet instant, nous étions des amis soudés pour une  même cause.

    Il partit. Il s’effaça dans la perspective des champs, en aval, sans examiner derrière. Ses pas feutrés s’évanouirent dans le silence de la végétation rabougrie. Je le hélais, pour qu’il reprenne son couffin. Sans tourner la tête, il entonna  «Garde-le, je sais que tu es végétarien. Dorénavant, tu en trouveras régulièrement un, posé au pied du chêne».

     

    6

     

    Après la conversation avec le laboureur, les gendarmes survinrent au pied de mon arbre. D’une voix fluette, le chef de la brigade, me dénomma et me pria courtoisement de signer un accusé de réception d’une convocation, portant à l’en-tête le sceau du tribunal de la circonscription judiciaire. Sur la banquette arrière du véhicule, je reconnus Si Lhanafi, au regard fuyant, l’imam de la mosquée du bourg, coincé entre un bric à brac de câbles, de haut-parleurs et de sono, gardé en respect par un adjudant à la moustache torsadée. Je compris qu’il s’agissait du voleur de la sono.

    J’allais leur dire " Alors vous avez trouvé la sono ?"» Je m’étais dit à quoi bon amuser la galerie ?

    A l’instant où les gendarmes étaient partis, ma grand-mère surgit d’un fourré, essoufflée, tenant une canne à la main gauche. Elle  bredouilla «Ils ont trouvé la so… c’est Si Lhanafi, l’imam… qui l’avait volé pour faire la prière avec les khouandjis  à Zbarbar ».  Machinalement, je lui répondis  « Et moi qui paierait mes mois de tôle ? »

    Quelques mois s’écoulèrent et j’avais obtenu l'acquittement en bonne et due forme. Mais, bien entendu, sans dédommagements. Par conséquent, à la bourgade, l’attitude des habitants envers moi ne se modifia pas d’un iota. Personne n’était venu me présenter des excuses. Au contraire, ils se constituèrent en délégation de pseudo-sages, et allèrent déposer un recours auprès du tribunal.

     

    7

     

    Le conseil des sages du hameau, somma chaque habitant de verser une cotisation. Ou, à défaut de s’arc-bouter à trimer cinq journées de labeur (équivalent à la main de Fatma ou aux  cinq préceptes de l’islam) pour évaser la mosquée. Ainsi, il voulait que je donne des coups de pioche par-ci et de pelle par-là. J’avais blackboulé de me courber l’échine à l’édification d’une brigade de soldats de Dieu. C’en était trop !

     Quelle blague que d’accepter ces corvées religieuses ? Ce conseil de petits veinards, vicieux, tombent-t-ils  du ciel pour m’associer à leurs activités pernicieuses ? Comment oublier leur expédition punitive ? Tels des drogués d’une secte fanatisée par un Mollah, ces abêtis vinrent, à la tombée de la nuit, me faire sortir de chez ma grand-mère, avec mes amis français, Delphine, Sylvie, Pierre et Alain,  que j’avais reçus lors de leur séjour au Mzab. Ces fous de Dieu avaient agi sous le prétexte que les filles sont légères et les garçons impudiques. Ils avaient osé s’en prendre à mes amis parisiens, que  j’avais fréquentés lors de mes années à l’école des beaux-arts et durant mon séjour d’apatride.

    Je ne cours pas les bordels bon sang de bon sang ! Moi, je ne couche pas avec les veuves des martyrs de la guerre de libération ! Ils étaient survenus telle une cohorte de chacals, avec le Coran brandi à la main, nous bâtonner et précipiter dehors.

     

    8

     

    Le véhicule s’envola dans le ciel, et prit de l’altitude, en planant tel l’albatros. Nous étions dans le vide total. C’était la faute d’une guêpe qui tournicotait dans l’habitacle. Elle pirouetta, darda Ahmed sur la joue et se logea dans son oeil. Ahmed ne voyait plus rien. La pédale de frein lâcha et l’automobile dérapa. La peur au ventre, nous hurlâmes à tue-tête. Rien à faire pour stopper la bête fougueuse. Nous fîmes des tonneaux.

    Revenu à la conscience, je constatai que mes amis étaient inertes. Je n’entendais pas leur souffle. Nous étions claquemurés dans un agrégat de ferraille, de bris de verre et immergés dans un lagon de sang. Je n’entrevoyais que le côté gauche de la voiture où mon ami Ahmed était méconnaissable. La mâchoire défaite, le crâne fracassé. A travers sa chemise éraflée apparaissaient ses côtes fracturées. Un caillot de sang s’était solidifié sur son ventre dénudé. Mon corps inerte m’empêchait de me mouvoir. Je ne pouvais distinguer mes trois amis, assis au siége arrière. La voiture plantée sur son train arrière et le capot ouvert, me défendit de voir aussi où nous avions atterri.

    Un temps indéfini s’écoula. La sirène des ambulances hululait, des hommes en cuir noir et d’autres en blouses blanches inspectaient le véhicule, y évaluèrent les dégâts. Ils examinaient  l’intérieur, pour déceler les survivants. Ils m'irritaient avec leurs yeux hagards, interrogateurs. Un des hommes à la barbe hirsute, édenté, cria à plein gosier qu’il était quasiment impossible d’ouvrir les portières, soudées sous l’effet du choc. Il avait tenté de les désopiler en les ballottant si fort que j’avais ressenti une douleur qui tenaillait tout mon corps. Je l’avais insulté, en le traitant de toutes les canailles du monde. Mais, Il n’avait rien entendu. Ma voix était inaudible. Non content du résultat, il avait ordonné à toute l’équipe des ambulanciers, de se servir du chalumeau. Du coup j’avais peur d’être la proie des flammes.

    Ce moment, entre la conscience et l’inconscience, était empli d’allégresse. Une extase culminante. Le Nirvana des enchanteurs de l’au-delà. Je dirais même, le summum de la vie tant rêvée. En revenant à ma lucidité, après un long soupir, je fus amené à choisir entre mourir ou vivre. J’en avais déduit que l’instant du seuil de la mort était parfait, sans grande peine, sans effort physique apparent. On demeure seul. Point d’ennemis à l’horizon. Pas de gens qui nous épient. Qui nous taraudent le cerveau. Qui nous truandent. Qui complotent derrière notre dos. Qui nous fusillent de leurs yeux globuleux. Rien que pour ça, vive la mort ! Dans la mort non plus, nous ne payons pas un centime. Tout est gratuit. Nous ne nous empiffrons pas. Nous n’allons pas aux vespasiennes. Personne n’urine au pied des arbres. Par contre, vivre, quelle mauvaise aubaine, quel sacrifice, quel désespoir ! Après tout, pourquoi ne pas se jeter pieds et poings liés dans le gouffre de la mort ?

    Cet instant de la mort que j’avais connu était frais. Une sérénité avait envahi tout mon être. Des parfums d’anges m’avaient couvert tout le corps. Une sympathie cosmique me berçait allégrement. Les trompettes de Jéricho chantèrent ma candidature devant les arcs de triomphe du royaume édénique. C’est complètement erroné, ce qu’on dit de la mort. C’est ici-bas que les êtres humains s’entredéchirent, se font du mal, en voulant vivre mieux que leurs confrères.

    A vrai dire, nous ne décidons ni de mourir et ni de vivre. Mais, moi j’étais comblé, j’avais le privilège des cieux, de choisir.

    Une seconde, mon petit doigt me démangea et me dit, pourquoi ne pas choisir d’y vivre, ne serait-ce que quelques jours ajoutés à une vie tourmentée ? Sinon un mois, une année… rien que pour voir la tête que les villageois m’auraient tirée ? Déjà, après le vol de la sono, ils avaient mâchonné que je méritais que la mort m’emporte. Ils m’avaient rendu auteur de toutes les catastrophes survenues dans la province montagneuse. Panne d’électricité, pénurie d’eau, grève des écoliers, invasion de criquets, de moustiques et d’étourneaux, sécheresse, incendie, choléra, typhoïde etc.…Maintenant, qu’ils savent que je suis dans un ravin, avec mes amis dans le coma, ils sacrifieraient un veau, au mausolée du hameau. Rien que pour leur foutre la trouille, défaire leur fourberie, leur montrer mes capacités de survie, cela vaudrait la peine d’y vivre.

    Quand nous sommes vivants, les gens nous craignent et ne nous font pas subir leur bon vouloir. Même, ne pas agir sur eux délibérément, notre présence suffirait pour la défense de notre intégrité. Ils ont peur de ceux qui les ont à l’œil. Quand nous sommes morts, ça laisse la liberté à chacun d’agir, contre les signes de notre mémoire.

     

    9

     

    A ma sortie de l’hôpital, tout blanc, momifié des pieds à la tête dans le plâtre, je marchais cahin-caha. C’était la panique à un kilomètre à la ronde. Tous les va-nu-pieds installés à l’accoutumée sur les banquettes du hall d’entrée de la mosquée s’enfuirent « Le diable s’est ressuscité », disaient-ils.

    Le seul miraculé de l’accident. Mes rares amis avaient succombé à leurs blessures. Je me dirigeai vers le cimetière, à l’extrémité du bourg où ils étaient ensevelis. Les culs levés apeurés imploraient : où j’allais ? Quelques-uns  me talonnaient derrière, à pas de loup.

    Après une demi-heure de marche pénible, ils se rendirent compte que je sortais du village, en direction du cimetière. Un parmi eux souffla « Je vous dis bien que c’est un mort-vivant, sauvons-nous ! ». Un autre lança « Il va joindre ses amis morts pour mourir avec eux ! ».

    A l'hôpital, on m’avait dissimulé, le décès de mes amis. Je voulais me recueillir devant leur tombe. De quoi ai-je peur ? Des cimetières ? De quoi ai-je peur ? de la mort ? J’avais bien eu l'occasion de faire le choix entre la mort et la vie.

    Je fis le veilleur d'outre-tombe tout le long de la nuit. Que c’est bon d'y vivre ! J’aurais pu être sous les dalles des tombes parmi mes amis. Et j’aurais dit que c’est délicieux de s’éteindre dans un cri étouffé. La mort ou la vie, c'est du pareil au même. Ma préférence de revenir à la vie, était exclusivement pour narguer mes ennemis jurés, les cocus, les coquins, les fripouilles…. Afin de les déculotter, les encanailler, les emmurer…

    Au royaume des trépassés personne n’oserait me débusquer. Je n’appartiendrais plus à la communauté des bipèdes vivotant, la haine au cœur.

             Toute la nuit, la lune argentée m’avait souri aimablement. Elle illuminait leur tombe. J’avais senti un apaisement m'habiter à petite dose.

    Je n’avais appris, le décès de ma grand-mère qu’à ma sortie de l’hôpital. La porte de sa mansarde était fermée à double tour. Où voulez-vous que j’aille, villageois de mes deux ?

     

    10

     

    Tôt le matin, un garde champêtre glabre, coiffé d’une casquette immaculée, vint cogner à la porte de la mansarde de ma grand-mère. Il tambourina si fort qu’il déclencha un sauve-qui-peut, dans l’enclos où sont attachées la vache et les chèvres. Le branle-bas. J’avais pensé que tout aller s’écrouler. Ouvrant à peine mes yeux endormis, je me hâtais pour m’aviser de ce névropathe qui m’avait tiré du sommeil. A ma grande surprise, c’était Hamadache le chambite, le mal aimé, lequel balbutia, que le maire me convoquait d’urgence. Furieux d’avoir été réveillé si tôt, je lui criai à la figure " Que me veut-il, ce vendu d’élu ?"». Intimidé, il réajusta sa boule de chique à la lèvre supérieure, s’excusa et fila.

    J’étais contraint à d’interminables salamaleks avec l’armada de responsables locaux du parti unique, des conseillers en tous genres, d’anciens combattants de la guerre de libération, de l’association des enfants des martyrs, de l’union des femmes, etc.… Quelle punition ! Le maire nageant dans un costume sombre, me souhaita la bienvenue et m’indiqua du doigt un siège.

    Du regard, je fis le tour du bureau, couleur capucin, les murs tapissés du portrait du colonel-président, moustaches rasées. Et d’affiches délavées, de la dernière campagne électorale, ayant subi la torture de l’offset. Je m’attendais à un procès bis ou à quelque chose d’oublié, en rapport avec la sono volée, mon séjour en prison ou mon exil en France…Qui sait ?

     Excédé de tout et de rien, mes membres ne flageolaient plus. Il y a longtemps que j’avais perdu toute émotion. Les catastrophes, je m’en contrebalance. Je m’étais trouvé à deux doigts du trépas, c’est moi qui décida aujourd’hui de la mort et de la vie.

    Dès que je pris place, un silence de nécropole pesa de tout son poids. J’avais senti que je dominais la condition. L’homme fort, hors du temps et de l’espace. Le maire irrité par la charge émotionnelle que j’irradiais, rompit le silence en me saluant, me parlant du temps qu’il faisait, comme un vieux compagnon des moissons. Je n’y avais pas résisté, j’emboîtais le pas.

    -Que me voulez-vous, gens de bonne famille ? Regrettez-vous l’imam, le voleur?

    Le maire promptement répondit.

    -Mais non, soyez le bienvenu, voulez-vous des rafraîchissements ?

    -Merci, je ne bois que de l’eau.

    Le maire apostropha un employé pour m’apporter une bouteille d’eau minérale.

    -On a besoin de votre talent d’artiste.                            

    -C’est aujourd’hui que vous reconnaissez que je sais tailler le marbre ?

    -Oui, depuis l'obtention de votre diplôme des Beaux-Arts. On voudrait vous confier un projet d’une importance éminente. On sait que vous le réaliserez avec dévouement.

    Au tour du responsable du parti unique de prendre la parole, une cigarette entre les dents, il expectora par terre si fort que son corps tressaillit.

             -Au nom de Dieu clément et miséricordieux ! Conformément aux dernières résolutions du congrès extraordinaire de notre parti, les militants du district, les élus locaux et les membres des unions des organisations de masse, ainsi que le maire, le préfet, le sous-préfet, le commissaire, et le commandant de secteur, en commun accord ont décidé de sauvegarder la mémoire, des martyrs de la guerre d’indépendance, en édifiant un  monument prestigieux sur le rond-point de la commune. Sachant que vous êtes doublement fils de martyrs et artiste émérite, décoré par le président de la république et par le préfet ; il n’y aurait aucune raison que vous refusiez notre vœu.

    J’allais répondre, mais le responsable politique, chevronné dans les discours délirants, continua son speech.

    -On sait que votre père, compagnon d’arme tombé au champ d’honneur, fut un combattant redoutable, insaisissable. Il séjourna des années dans les geôles colonialistes. Malgré les pénibles tortures qu’il subit, il ne dénonça aucun de ses frères d’arme. Plusieurs membres de votre famille ont péri lors des raids aériens. Grâce à la confiance qu’on a pour vous, on vous a donné une bourse qui vous a permis de poursuivre vos études supérieures des Beaux-Arts. Vous êtes revenu avec des titres et des diplômes honorifiques et nous en sommes ravis. Réaliser un monument est un acte de bravoure et de militantisme. Et cela tient de la dévotion de votre famille révolutionnaire.

    Au  maire d’ajouter.

    -On mettra tout à votre disposition, les ouvriers spécialisés de l’entreprise communale, engins, hangars, voiture de service, en plus des dîners dans les hôtels touristiques …

    Sans trop attendre, je répondis.

    -Arrêtez vos litanies d’une guerre sanglante. Vous devriez savoir que je suis dans l’incapacité de réaliser quoi que ce soit. Les années de désœuvrement m’ont brisé l’échine. Mon cerveau s’est ratatiné. Mes mains se sont atrophiées. La privation alimentaire m’a amenuisé. Je ne sais que faire des morts, que vous avez oubliés depuis des décennies.

    En un seul corps, ils se levèrent. Le responsable du parti froissé par ma réponse, amorça une phrase.

    -Qu’est-ce qui ne va pas ? On ne changera pas les directives de notre congrès extraordinaire. Notre histoire nationale mérite d’être glorifié par des oeuvres d’art.

    Le représentant des anciens combattants, que je n’avais pas entendu  à mon entrée au bureau, renchérit.

    -On nous a bien dit que vous êtes anarchiste, cela se confirme. Vous fuyez devant vos devoirs de citoyen intègre. Vous vous foutez de l’intérêt de la nation.

    L’assistance se figea dans l’expectative. Je n’entendis que le vrombissement des mouches qui tournoyaient près des bouteilles de limonades décapsulées. Le maire s’étrangla dans  un hoquet. Le responsable du parti épongea son front tout en sueur. Il crachota toutes ses alvéoles pulmonaires.

    Un jeune homme affichant un insigne d’une association, hasarda avec gêne des supplications.

    -De grâce, exécutez-nous le monument, rien que pour que nous souvenions de nos valeureux combattants, nos pères qui nous ont laissé orphelins.

    A ce moment, j’éclatai de rire.

    -Je m’en fous de vos pères, de vos martyrs, de vos combattants, de votre histoire, de votre indépendance, de votre parti et de votre colonel-président ! Ceux qui ont écrit l’histoire de leur propre sang sont sous terre. On a bien vu à l’indépendance, les places publiques des cités, des villages ornées de croissant et d’une étoile où des scouts entonnaient des chants patriotiques, les enfants des martyrs se faire circoncire et les filles contracter des mariages idylliques. On a sacrifié des moutons et leur viande fut distribuée entre frères et sœurs de la même patrie… Qu’est-ce qu’il en reste ? C’est l’oubli des amnésiques.

    Ahané par l'inflexion de ma voix, je demandai le maire où se trouvaient les w.c : pisser un coup et y réfléchir. J’y méditais, est-ce qu’ils ne sont pas en train de monter une combine pour me coffrer de nouveau ? A ma sortie des toilettes, l’élu communal m’accueillit à la porte et me dit à voix basse.

    -Signez le contrat, demandez n’importe quelle somme, on vous l’accordera. On ne va pas s’oublier ? Entre nous c’est kif kif.

    Indirectement, il me laissa entendre la tchipa, un pourcentage à percevoir sur le contrat qu’il me forçait à parapher. Je repoussai violemment l’élu et j’avançai vers les responsables.

    -Allez vous faire cuire un oeuf avec votre monument de mes c… Les enfants des martyrs ont besoin de logements, de médicaments, d’hôpitaux, d’écoles, du travail, de respect… Je claquai la porte et je déambulai à l’air libre.

    Au fond de moi, j’adore les monuments publics. J’avais dessiné, sculpté, moulé… dans les ateliers de maître en Italie, en France. J’avais visité un grand nombre de musées, de galeries, de collections privées d’œuvres d’art. Mais quand je pense aux monuments de chez nous, j’ai la poisse. Aucune considération pour la chose figurée. La déferlante vague islamiste a tout emporté dans son passage. Léo du stade municipal, les angelots des entrées des immeubles de style baroque, le monument aux morts de la Deuxième Guerre Mondiale ont été déboulonnés et jetés on ne sait où. Même le buste du héros de la résistance à la conquête colonialiste et la  Vénus qui orne la fontaine d’une ville des hauts plateaux ont été dynamités. Pour quoi gâcher de l’argent à édifier des monuments, si on ne les protége pas ?

     

    11

     

    Peut être un mois ou deux plus tard, je répondis aux doléances que le maire m’avait adressées par voie postale. Etant sans cesse au cimetière, dans la mansarde de ma grand-mère ou sous le chêne, personne n’avait tenté de  m’approcher.

    Dans un coin du gîte de ma grand-mère, j’avais aménagé un atelier pour la circonstance. J’avais ébauché la maquette de ce que devrait être le monument en question. Je ne vis pas du tout, planté sur un piédestal, un personnage coulé en bronze, revêtu d’une kachabia , moustaches en guidon, et empoignant un fusil. J’ai horreur de la guerre, des gens qui tuent, pour gagner une bataille.

    En revanche, je suis fasciné par le Mahatma, qui avait décolonisé son pays, en imposant à ses adeptes, la discipline d’une lutte pacifique, et sans recourir aux armes. Je travaillais à la maquette, tout en étant convaincu, que j’aurais du mal à la faire accepter par les élus locaux. Elle allégorisait Vishnou, le Dieu Tout-Pénétrant, l’Omniscient qui protége et soutient. C’est le Dieu qui vient sur terre sous la forme humaine pour sauver le monde et inspirer l’amour. Il est marqué par la bhakti, fidèle, dévouement profond et mystique.

    Pendant les longues nuits de besogne et d’insomnie, le laboureur, le médium, m’avait tenu compagnie, en me faisant savourer les fruits cueillis dans son jardin, au bas de son hameau.

     

    Nacer Boudjou

     

    Publiée dans Traversées (Belgique)






    Musée Arthur Rimbaud

    15/02/2005 14:04

    Musée Arthur Rimbaud


     

    L’année 2004 : 150e anniversaire de la naissance de Rimbaud

    Nacer Boudjou

     La ville de Charleville-Mézières organise tout au long de l'année 2004, de nombreuses manifestations en l'honneur de son poète. Elle propose un programme très diversifié, orchestré par le Musée Rimbaud et les Bibliothèques. Les jeunes, les établissements scolaires et les associations prennent part aux différentes manifestations : ateliers, parcours, voyages... Des endroits pittoresques, tels les bibliothèques, les galeries médiévales et d’autres endroits tiennent lieu d’expositions, tout au fil des saisons. On découvrira ainsi en octobre 2004, lors de l'ouverture de la Maison d'Arthur Rimbaud, les manuscrits et les documents originaux. Un colloque avec la participation d’une trentaine de spécialistes retracera l'œuvre de Rimbaud, sur plusieurs jours. Il permettra aux participants de savoir que Charleville-Mézières est la capitale du "monde rimbaldien".

    Musée Rimbaud, situé au Vieux Moulin de Charleville

     

    Le Musée Rimbaud, situé au Vieux Moulin de Charleville, évoque le souvenir du poète. On peut y voir des originaux exceptionnels tels que le sonnet "Voyelles ", ou l’esquisse du " Coin de table " de Fantin Latour. On peut y voir également les innombrables écrits suscités par l’œuvre du poète et des travaux d’artistes. Arthur Rimbaud est né le 20 octobre 1854 à Charleville, une petite ville qui comptait alors moins de 10 000 habitants. Cette ville et ses environs, ainsi que le petit village de Roche, situé dans le sud du département, ont joué un grand rôle dans la vie de Rimbaud. C’est en effet dans ces lieux que son œuvre poétique a mûri. Mais dès 1875, Rimbaud s’éloigna de la création littéraire, et tourna le dos à la poésie. Il commença alors des voyages à travers l’Europe et l’Afrique. Aux yeux de ses compatriotes, Rimbaud devint alors explorateur. Le monument, élevé en 1901 au square de la gare, célèbre d’ailleurs davantage l'explorateur que le poète. Mort à Marseille à l’âge de 37 ans, le 10 novembre 1891, Rimbaud sera inhumé au cimetière de Charleville. Sa tombe en marbre blanc est toujours visible.

     

    Charleville-Mézières, construite en ardoises bleues, pierres de taille ocres, briques rouges…

     

    Charleville-Mézières, chef-lieu ardennais dispose de nombreux moyens d'accès. Un vrai carrefour de communications ouvert sur l'Europe du Nord. Autoroutes, réseaux ferroviaires, aéroport… la relient directement aux grandes capitales européennes.

    Mézières, anciennement Maceriae signifiant "murs" et "remparts", sise au cœur d'un méandre mosan, constituait un site stratégique dès l'antiquité gallo-romaine. L'aménagement de la voie romaine Reims - Cologne au 1er siècle de notre ère favorisa l'installation humaine. Au IXème siècle, un châtelet de bois assurait la protection de la voie et le passage des gués mosans. Petit à petit, au cours du Moyen Age, Mézières devient un véritable centre économique. Les cinq "postils" ou ports permettaient le trafic des marchandises entre France et Empire. Durant la Guerre de Cent Ans, les vins de Bourgogne à destination du nord de l'Europe transitaient par Mézières.

    Charles de Gonzague en 1606 posa la première pierre de sa ville : Charles - ville. La neuve cité, élevée selon un plan en damier, construite en ardoises bleues, pierres de taille ocres, briques rouges, devient très vite le nouveau centre économique de l'Ardenne. Ces trois couleurs forment l'étendard de la ville. Charleville, capitale de la principauté souveraine d'Arches, cité monacale, qui donna la possibilité aux Gonzague d'étendre leur influence dans le nord de l'Europe, à deux pas de deux régions riches : la Flandre et la Hollande.

    Malgré les invasions et les destructions de 1815, 1870, 1914 et 1940, Charleville-Mézières a su préserver ses atouts économiques, touristiques et culturels et tirer profit d'une figure mythique : Arthur Rimbaud.

     

    Circuit rimbaldien

     

    Cette capitale des Ardennes françaises offre des promenades très variées pour les amoureux du Moyen Age ou de la nature, des bâtisses industrielles ou de la Renaissance. La Balade du Vieux Moulin se situe sur l'île du Vieux Moulin, non loin de la Place Ducale. Sur l'île on peut découvrir deux statues. L'une est de Michel Gillet et représente Rimbaud. L'autre symbolise les travaux agricoles : la Statue du Laboureur.  Puis le quai Jean Charcot débouchant sur la place de l'Agriculture, où on peut voir l'ancien collège de Rimbaud. Une fois passée la place se trouve une autre statue du poète, réalisée par Tonglet. En Arpentant la rue de l'Eglise, on découvre l'Eglise Saint Rémi. A ses côtés se trouve l'espace André Lebon. En remontant la rue de l'Eglise, on arrive sur la rue du Petit-bois. Puis, on peut parvenir sur la place Winston Churchill. Le Grand Marionnettiste, près de l'Institut, joue la légende des 4 fils Aymon. A côté de ce magique mécanisme, on entre sous le porche pour visiter le Musée de l'Ardenne.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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