|
|
|
|
|
Longwy : Compte-rendu de la table ronde du 8 février sur les franco-berbères
17/02/2005 00:42
Par Nacer Boudjou
Les Berbères de Longwy en Lorraine, ont débattu de l’avenir de l’école, de la dynamique identitaire, culturelle Amazighes et des valeurs républicaines.

Photo prise par Nacer Boudjou
« Par leurs traditions d’essence démocratiques, laïques, les berbères n’ont aucun embarras d’évoluer dans les institutions républicaines de France. » Le Salon E. Le Gras de l’Hôtel de ville de Longwy-Bas a servi le dimanche passé de cadre pour l’exprimer haut et fort. Des thèmes d’actualité : Ecole, famille et crise identitaire, dynamique identitaire, culturelle et valeurs républicaines ont été débattues par les intervenants invités à une table ronde par l’association des Franco Berbères de Longwy et de la Coordination des Berbères de France, en partenariat avec les municipalités de Longwy et de Mont Saint Martin. On ne se bouscule pas au portillon, mais le nombre de personnes présentes suffit à lui-même, tant leur érudition, leur engagement, leur responsabilité dans les municipalités et la société est déterminante. Au premier rang, on peut distinguer : Christian Ariés, conseiller général, Boris Maxant, Jacques Foerster, Dominique Mauvais, Akli Birrou, élus de la municipalité de Longwy, Marie-Thérèse Sohyer, élue de la ville de Longlaville... Ainsi que les membres des associations.
Hossaïn Bendahman, docteur en psychanalyse et maître de conférence à l’université de Reims a ouvert le débat en orientant son sujet sur l’acculturation et le pluralisme des identités. Dans sa brillante intervention, il a dit en substance « Selon les théories psychanalytiques, en occurrence freudiennes, un enfant sans racines est sujet à l’angoisse d’affiliation. Il lui faut des conditions d’identifications adéquates pour bénéficier d’une relation authentique avec l’autre. C’en est une forme de thérapie qui lui fait diminuer ses pulsions d’agressivité et de conflictualité. »
Dans un autre registre, Madame Jaqueline Brigidi, directrice d’école à la retraite, élue à la ville de Mont-Saint-Martin a relaté sa longue expérience dans une école maternelle à la ZUP du Val de Mont Saint Martin. Elle a eu à faire aux enfants issus de l’émigration. Il fallait connaître leur culture d’origine pour faire passer les programmes scolaires. Mlle Dinar Stéphanie, juriste auprès du tribunal de Briey, quant à elle, s’était toujours posé la question identitaire tout au long de son cursus scolaire « Mon histoire, ma culture, ma langue n’existe pas dans les manuels scolaires. A aucun moment mon identité ne m’a été reconnue. Personne ne m’a expliqué ce que je suis. J’avais le sentiment de rentrer dans une case, puis assimilée à une musulmane, arabe, beurette... et d’autres entités hasardeuses. » Dans son intervention, elle a exprimé son besoin de se rattacher à ceux de ses racines, et demande aux établissements culturels, pédagogiques d’y prêter attention. Mme Jedjiga Ouggad-Douillard, psychologue clinicienne en retraite, membre du Congrès Mondial Amazigh, enseignante de langue Berbère, a tiré la sonnette d’alarme sur l’acquisition des valeurs originelles « La transmission de nos valeurs ancestrales berbères est menacée. Elles ne sont pas prises en compte. Tous les repères sont perdus. On est logé dans une case préparée, car nous parents viennent de l’Afrique du Nord. » Quant au Maître Kahoukhi, avocat, secrétaire général de l’Association des Juristes Berbères de France, il a fait un petit détour pour expliquer l’harmonie avec laquelle les berbères composent avec les institutions de la république française, puisque « Le droit coutumier berbère et toutes les lois qui régissent la société berbère et en particulier kabyle sont d’essence démocratiques et républicaines. Il n’y aucune incompatibilité avec les institutions nationales françaises. Le civisme villageois kabyle est un bon exemple. » La contribution aux débats par Salah Abchiche, assistant parlementaire du député Edouard Jacques s’est targuée à indiquer un sentiment de pessimisme sur l’ouverture au monde berbère en milieu scolaire et dans la société en général. En dernier, Mlle Yamina Hadiouche, DESS en développement local et formation, elle est effarée devant la montée de radicalisme religieux en milieu universitaire. Ceci dit, l’assistance n’est pas restée de glace à toutes ces communications, plusieurs points de vue ont enrichi les débats.
Pour conclure, M. Saadi Mustapha, président de la Coordination des Berbères de France est désolé devant son propre constat « Certains kabyles ont renoncé à leur langue et une partie de leur culture... Aujourd’hui rattrapés par le temps, ils vivent une crise identitaire. A ajouter à cela, un grand nombre parmi eux est victime d’une machination islamistes, où dans le milieu pédagogique, en croyant bien faire, les responsables au plu haut de la hiérarchie ont ramené des enseignants de l’Afrique du Nord pour encadrer les petits ‘’Maghrébins’’. Le résultat est flagrant. Ce qu’ils leur apprennent est rétrograde, moyenâgeux et explosif. »
L’honneur revient à Rachid Moukah, éducateur spécialisé, psychomotricien, président de la Coordination des Franco Berbères du Bassin de Longwy d’avoir été un modérateur sans faille et organisateur attitré.
| |
|
|
|
|
|
|
|
Nacer Boudjou : l’artiste berbère néo-expressionniste
17/02/2005 00:37
Démonstration de peinture gestuelle et néo-expressionniste samedi à la Grange aux Arts. L’artiste Nacer Boudjou a réalisé deux toiles devant le public. Une belle expression picturale.
Venu de Tunisie après avoir quitté, obligé, sa Kabylie natale, Nacer Boudjou s’est installé à Longlaville (Metz-Nancy) pour y poursuivre ses deux passions : l’écriture et l’expression artistique. Si la première l’occupe à temps partiel, la seconde lui prend aujourd’hui la presque totalité de son énergie créatrice.
C’est du reste pour ses qualités de peintre et de coloriste qu’il avait été invité samedi après-midi à la Grange aux Arts de la rue du Tivoli, chez Antoine Doudoux. Il s’agissait pour lui de réaliser une oeuvre sur place, au contact même du public, et de répondre ainsi à l’envie de ses admirateurs d’en savoir un peu plus sur sa technique.
En un peu plus de quatre heures, l’artiste a ainsi réalisé deux toiles moyen format dans un style moderne où l’imagination poétique le dispute au travail en pleine matière. Partant d’une base épaisse lissée à la petite truelle ("le couteau" du peintre), Nacer Boudjou esquisse au fusain quelques figures qu’il matérialise ensuite d’une manière pas tout à fait formelle.

Les lumières du peintre
"L’idéal, c’est aussi de casser les harmonies, de détruire les lignes trop sévères, de travailler dans l’estompage, l’effacement, la saillie du trait...>, explique l’artiste qui joint le geste à la parole et organise sa toile autour de quelques lignes de force. Un visage tout à coup apparaît aux détours d’un coup de pinceau ; un autre vient lui tordre le cou... Un groupe de silhouettes bientôt danse sur la toile... Un coup de pinceau encore et c’est un sourire qui allume ses feux. "Ce sont les lumières...> Déjà la toile rejoint l’herbe verte de la cour de la Grange pour sécher avant d’être reprise pour une ultime séance de pose.
L’artiste se retire à quelques pas, ferme un oeil, juge, jauge... "Voici venir le plus difficile>, commente-t-il, "Comment terminer une toile ? Et une toile est-elle un jour vraiment finie ?> Autant de questions qu’il se pose et qu’il nous pose par la même occasion. Le public apprécie la rapidité et la dextérité du geste. L’artiste a presque fini et la journée s’achève sur un mode musical avec les accords parfaits d’une musicienne Sud Coréenne Kim Jin Hee qui joue des standards sur un orgue électronique. Antoine Doudoux apprécie ces rares instants de parfaite harmonie, même si cette peinture très moderne n’est pas forcément sa tasse de thé. Il y a chez Boudjou un vrai sens du rythme, du trait et de la couleur ! Expression moderne mais inventive, tout est dit.
A la Une de Pollen
Nacer Boudjou se retrouve aussi à la Une d’une belle revue dirigée par Georges Jacquemin, Pollen d’Azur (47, Grand’Rue à Virton) qui reproduit quelques-unes de ses oeuvres et notamment la très belle couverture du livre consacré à Hubert Juin et paru sous l’égide des Ailes du livre.
De lui Georges Jacquemin écrit que Nacer Boudjou "s’inscrit dans le modernisme qui depuis le cubisme destructure les formes pour nous forcer à regarder le monde où nous vivons et où l’artiste essaye de rétablir un ordre dans le désordre", Georges Jacquemin affirme que l’artiste peint comme un Européen sans renier ses racines qui sont kabyles et berbères.
Guy Feller (Républicain Lorrain)
Paru le : 26/08/03 (Longwy / Actualité)

Ombres et lumières

La chute

Le questionnement

Cinq doigts dela main
| |
|
|
|
|
|
|
|
de la soummam à la moselle
17/02/2005 00:27
Boudjou, artiste-plasticien [Texte imprimé] : de la Soummam à la Moselle / présenté par Ali Sayad. - Longlaville (11 rue du 11 novembre 1918, 54810 ) : N. Boudjou & J.-H. Kim, 2003 (impr. en Corée du Sud). - 58 p. : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 24 cm. Notice réd. d'après la couv. - Index. - DLE-20040120-2596. - 759.965 (21) . - ISBN 2-9520989-0-5 (br.) : 12 EUR. Boudjou, Nacer (1952-....)
BN 39117564  04-16869
| |
|
|
|
|
|
|
|
Spécial copinage
17/02/2005 00:24
Tourbillon de Nacer Boudjou
Un artiste au coeur tendre
Poète, journaliste, nouvelliste, Nacer Boudjou est né à El Kelaa N'Ath Immel (Sidi Aïch) dans le département de Bgayet (Bougie) en Algérie. Après son passage dans les écoles d'art et les médias algériens, tunisiens, il vit et travaille à Longwy en France et collabore à la presse française et luxembourgeoise.
De son travail, Guy-Joseph Feller, écrivain-journaliste a écrit : "C’est plein d’odeurs ; d’images ; de convictions fortes. On est souvent embarqués dans des voyages qui le disputent aux rêves et aux découvertes extraordinaires. On vit l’angoisse des personnages. On est souvent au centre de belles aventures humaines. Le style est littéraire, fouillé. On sent que l’auteur a pris plaisir à écrire. C’est le style ‘’Chroniques’’ qui est aussi intéressant. Et puis ce va-et-vient entre terres racines et terre d’exil est intéressant. C’est un beau travail de souvenirs mais aussi de ‘’partis pris’’. Dans la lignée des Tahar Djaout et des écrivains méditerranéens. J’ai donc beaucoup aimé ce rapport à l’autre, le fidèle mais aussi l’étranger. La veine n’est pas tarie des écrivains sensuels."
G.J. Le H., 2004
PS : On peut aller visiter son site où l'on trouve beaucoup d'inédits.
| |
|
|
|
|
|
|
|
Norredine Chebahi
17/02/2005 00:18
Vernissage le jeudi 13 janvier à 19 h à l'ACB
Par Nacer Boudjou
Qui ne connaît Norredine CHEBAHI se broie ! Un artiste-décorateur de grand talent et un foot balleur hors pair... Il est l'enfant du pays "mmis tmurt", né à Sidi Aïch (Kabylie de la Soummam), a vécu à Timzaghra, autrefois baptisé Quartier de la Mission. Un lieu de vie pittoresque, poétique, inspirant à Zerrouki Alaoua " Sidi Aïch errif w assif '. Un coin de terre où se côtoient citronniers, grenadiers, oliviers, eucalyptus..
ECOLE NATIONALE DES BEAUX ARTS D'ALGER 
CHEBAHI est un artiste-décorateur d'une veine distinctive, établi en France depuis plus de deux décennies. Il a fui la répression qui s'était abattu sur les fleurons de la jeunesse algérienne en particulier kabyle, dans les années 70, à l'époque des années noires. Il a fait ses études à l'Ecole Nationale des Beaux Arts d'Alger. Il se distinguait dans les ateliers de dessin et de peinture par son romantisme et le côté fini de ses travaux. " Il poussait l'exécution de ses sujets de dessin et de peinture jusqu'au bout. Il aimait percer le secret des anatomies, le détail des portraits. " disent de lui ses camarades de classe.
PARIS OUVRE SES PORTES
A Paris où il s'est établi en tant qu'artiste-décorateur attitré, les portes de l'art lui sont ouvertes, pour édifier un talent préludé en Algérie. Il décore, anime des surfaces des restaurants, des magasins divers... et les plus en vu, ainsi que les appartements de grand standing. Il use d'une palette joyeuse, colorée où le trompe-l'œil, les styles à foison sont mis en évidence. Ses œuvres murales, en trois dimensions dénotent une suavité, et une touche pétillante.
EXPOSITION A L'ACB
Son exposition intitulée "Musique et Traditions", révèle une approche picturale assez originale et très personnelle. Ses sujets de prédilection traités sont des personnages de la vie courante en Kabylie : Des musiciens, des danseuses kabyles, des maternités, des natures mortes, des ouvriers, des chevaux en furie, des portraits... Ils sont dans une attitude de bien être, de labeur, de pudeur... mi-impressionniste, mi fauviste, l'enfant terrible de la Soummam, se réfère à ces courants post modernes pour marquer de sa veine humaniste, une manière salvatrice Berbère, tout en gardant un clin d'œil aux traditions et à la culture originelle.
LES ANNEES DE GLOIRE
Norredine CHEBAHI cultive d'autres arts. Pour d'innombrables personnes de la Kabylie, les amateurs de la balle ronde, le connaissent en tant qu'attaquant favori de la SSSA (Société Sportive de Sidi Aïch) la "3 S A", comme on dit dans le langage courant de Sidi Aïch. Il était de tous les matches, les plus disputés. Il évoluait sur le terrain de foot hall de Timzaghra à côté de Kemal Ferrrani, Alaoua Yaïci, Omar Keniche ... Il a atteint le sommet de la gloire foot ballesque dans les années 70. Bien des témoins relatent jusqu'à aujourd'hui ces matches festifs de la jeunesse Sidi Aïchoise. Tahar Ou Meddour en est le témoin et la mémoire de ces chroniques sportives. Le foot Kabyle ne se résume pas seulement à la J.S.K née en 1933, durant l'époque coloniale, il peut aussi compter sur la J.S.M.Béjaïa et d'autres dans les divisions intérieures. Historiquement le premier club Kabyle à voir le jour est la SSSA (Société Sportive de Sidi-Aïch) en 192 1, deux ans plus tard c'est la Rachidia, le premier club de Bgayet (Béjaïa) ancêtre de l'actuelle JSMB (Jeunesse Sportive Musulmane de Bgayet).
SENSIBILITE A FLEUR DE PEAU
En plus de ses qualités sportives, Norredine CHEBAHI est aussi musicien, il jouait de préférence les airs de Enrico Maclas. Parfois, il flânait seul en fredonnant des airs mélancoliques, en allant par le Vieux Pont de Sidi Aïch ou par l'Allée des Eucalyptus de l'avenue de la gare. 11 est l'enfant dorloté, courtisé au plus haut point pour ses qualités et son talent dans domaines sportifs et Artistiques. Issu d'une famille qui comptait des enseignants, des artistes, des sportifs. Tout était indiqué pour devenir l'étoile filante de l'équipe locale SSSA et l'artiste-décorateur et peintre incontournable établi à Paris.
| |
|
|
|
|