| Accueil | Créer un blog | Accès membres | Tous les blogs | Meetic 3 jours gratuit | Meetic Affinity 3 jours gratuit | Rainbow's Lips | Badoo |
newsletter de vip-blog.com S'inscrireSe désinscrire
http://nboudjou.vip-blog.com


Parole retrouvée
VIP Board
Blog express
Messages audio
Video Blog
Flux RSS

Parole retrouvée

VIP-Blog de nboudjou
  • 137 articles publiés
  • 10 commentaires postés
  • 1 visiteur aujourd'hui
  • Créé le : 15/02/2005 11:34
    Modifié : 17/03/2008 17:26

    (0 ans)
    Origine :
    Contact
    Favori
    Faire connaître ce blog
    Newsletter de ce blog

     Juillet  2025 
    Lun Mar Mer Jeu Ven Sam Dim
    30010203040506
    07080910111213
    14151617181920
    21222324252627
    282930010203

    La reconversion des sites industriels

    17/02/2005 00:15



    30.10.04 FR3-TVLUX

    Valérie Odile, journaliste à france 3 lorraine nous raconte l’histoire d’Amnéville, depuis sa création au moment du développement de la sidérurgie de 1900 à nos jours. La reconversion de la ville a été amorcée en 1974 grâce au maire, dont le mandat est toujours d’actualité. Aujourd’hui, Amnéville Les Thermes, avec ses 45 activités a réussi à maintenir la population de la ville et créer 15 000 emplois.

    Du côté belge, gros plan sur le Pôle Européen de Développement qui est selon les termes de Jacques Delors, le laboratoire de l’Europe. Frappés du même destin (fermeture des usines sidérurgiques), la Belgique, le Grand-Duché de Luxembourg et la France se sont associés pour reconvertir la zone, il y a de cela presque 20 ans. Mais chaque pays a gardé ses spécificités et la reconversion n’a pas eu le même succès partout. Ainsi, la France n’a pas rempli son objectif de création d’emplois, alors que la Belgique a bien rempli le sien et le Grand-Duché l’a largement dépassé. Et les projets ne manquent pas…

    L’invité est Nacer Boudjou, artiste aux multiples facettes (auteur, peintre, sculpteur, journaliste) résidant à Longlaville.

    Côté découverte, une mise en bouche avec le Pâté Gaumais ; cette tourte farcie de morceaux de viande de porc marinée est labellisée IGP, Indication Géographique Protégée.

    Promenade ensuite au château de Malbrouck où trois personnages se glissent dans la peau d’un moine, du comte de Sierck, et du maître actuel des lieux.






    BGAYET: Grande Dame des Chandelles (partie 2)

    17/02/2005 00:03



    Par Nacer Boudjou
     
    L’origine du mot bougie est à chercher dans la ville de Bougie, actuellement Bejaia, en Algérie. Dans cette ville, l’industrie de la cire était florissante et l’on en exportait d’énormes quantités.
     
    D’innombrables événements secouèrent la quiétude des citoyens de Bgayet vers le XIIIéme siécle. Ces braves citoyens durent résister à toutes les invasions par la préservation de leur identité culturelle, linguistique, leur tolérance et leur liberté.

    Après les Al Mohades et les Al Moravides conduits par Ibn Tachfin, Ibn Tumert, Abdel Moumen, ce fut au tour des Hafcides d’ouvrir les portes de Bgayet. L’Emir Abou Zakarya (1228-1249) élargit les frontières de son Etat, dont la capitale se trouvait en Tunisie. Son successeur, le calife Abou Abdallah Al Mountaçir ( 1249-1277) signa des traités commerciaux et diplomatiques avec les pays européens. Il s’ensuivit ainsi l’ouverture des consulats Catalans, dès 1257. A la mort du calife, son frère Abou Ishaq le remplaça. Il se fit proclamé sultan à Bgayet et rentra régner sur son territoire à partir de la Tunisie. Il désigna des gouverneurs et en envoyant son fils Abou Farès à Bgayet, avec comme chambellan Mohamed Ibn Khaldoun, le grand père de l’historien sociologue Ibn khaldoun.

    En 1308, Bgayet et Majorque se brouillèrent. Barcelone profita de l’opportunité pour multiplier ses relations commerciales et diplomatiques avec Bgayet. Un traité de paix fut signé entre l’Aragon et Bgayet, avec une annexe commerciale au protocole. Les Aragonais n’ont pas hésité à louer au souverain une dizaine de galères en échange de l’utilisation de fondouks dans le port de Bgayet.

    Environ deux siècles plus tard, le 5 janvier 1510, Bgayet fut occupée par les espagnols. Une nouvelle brouille, des actes de pillage de part et d’autre et plus de quinze navires commandés par Pedro de Navarro accostèrent sur les quais du port de Bgayet. Les espagnols prirent d’abord place à Sidi Sebouki, un endroit habité par les Andalous ayant fuit Grenade en 1492. La totalité de la population évacua les faubourgs de la ville, parmi eux Cheikh Nacer Al Merin, auteur originaire des Aït Yala (Idjissan), qui eut l’insigne honneur de relater ces faits rapportés par Charles Féraud en 1864, à partir d’un manuscrit de Si Saïd Ben Ali, un citadin de Bgayet. La population fut accueillie dans les villages de la vallée de la Soummam, de Bouira-Tuviret et de Constantine. Après les escarmouches qui firent d’innombrables morts et de blessés, Don Garcia de Tolède, gouverneur de la ville invita la population d’y revenir, mais cette dernière s’abstint d’y retourner.

    Les espagnols ne quittèrent Bgayet que grâce à l’accord conclu entre Abou Bakr et les deux frères Barberousse, Arroudj et Kheirredine qui, aidés par l’Emir Moufok et Ahmed Belkadi du royaume de Koukou (Achalam) dans le Djurdjura, lancèrent un assaut sur la ville. Charles Quint conçut le projet de prendre la ville d’Alger en débarquant d’abord à Bgayet, le 2 novembre 1541, après de longs mois d’errance due au mauvais temps. Les deux frères Ottomans Arroudj et Kheireddine moururent successivement après avoir défendu Bgayet contre les espagnols. Le premier mourut pendant l’expédition dirigée par le marquis de Comores, gouverneur espagnol d’Oran, le second à Constantinople, après avoir pris poste d’ambassadeur à Marseille sous le règne de François 1er. Hassan fils de Kheireddine régna un temps, avant de se voir rappelé à Istanbul en 1552 et remplacé par Salah Raïs Ben Djaafar. Ce dernier débarqua avec 30.000 hommes sur les bords de la Soummam pour apporter son aide au gouverneur de Bgayet. Avant de mourir de la peste, il confia le gouvernement de la ville à un Agha qui le garda jusqu’en 1567, date à laquelle Bgayet fut définitivement rattachée au Beylik de l’est.

    D’après un vieux manuscrit, les espagnols détruisirent complètement les " Palais de l’Etoile " et de " la Perle ", abattant le minaret qui avait 70 coudes de haut et reconnu comme un chef d’œuvre de l’architecture de l’époque. Un tableau remarquable de Horace Vernet, dont une copie fidèle existe dans la salle de la mairie de la ville, illustre cet événement.

    Lors de nos promenades au port de Bgayet, en longeant la rue en pente glissante, on a vu une grande plaque en marbre incrustée dans le mur, au-dessus de la grande porte de la Kasbah, sur laquelle est écrit en espagnol ce dont voici la traduction : « Ferdinand V, illustre roi d’Espagne , a enlevé par la force des armes cette ville aux perfides enfants d’Agar en l’an 1509 », « cette ville a été pourvue de murailles et forteresses par l’empereur Charles Quint l’Africain, petit-fils et successeur de Ferdinand ; à Dieu seul honneur et gloire ! » C’est à l’intérieur de cette Kasbah que Mustapha Pacha a édifié une mosquée en 1797.

    L’interprète Férand, en 1859, est venu à Bgayet et a fait un constat de ce qui restait des palais édifiés par les Hammadites : « En gravissant les sentiers tortueux qui de la Qubba de Sidi Touati vont se perdre aux pieds du Gouraya, on arrive sans peine sur un plateau rocailleux recouvert d’azéroliers...De ce point se détache un contrefort sur lequel sont les ruines d’un ouvrage fortifié en ce moment envahi par la végétation...Là, existait jadis un château construit du temps de Moulay En Nacer et détruit plus tard par les espagnols. Son ancien nom était Bordj el Ahmeur, le Fort Rouge. A une époque plus récente, il fut réédifié et appelé le Bordj Bou Lila, c’est à dire le fort élevé en une nuit. On suppose que c’est de ce château orné de " mosaïques " et de peintures dont parlait Léon l’Africain (mais n’était-ce pas plutôt justement ce palais d’Amimoun dont on n’a pu retrouver l’emplacement exact ?) tout ce quartier est couvert de terreau et de rocailles d’un rouge brun très prononcé et dont le Fort a sans doute tiré son nom primitif (...) ".

    Le fort Abdel Kader est le seul édifice qui existait à Bgayet lors du débarquement des espagnols. On dit qu’il fut bâti sur des ruines romaines dispersées dans les environs. Sa construction irrégulière est différente de celle de la Kasbah et du fort Moussa ; ses murs en maçonnerie grossière, faits de pierre de taille de dimensions diverses, baignent dans la mer. La Kasbah, quant à elle, est construite en briques rougeâtres, sur les assises de l’ouvrage fortifié qui devait protéger le fort des Romains. Elle est flanquée de bastions et de trois tours massives très hautes, garnies de meurtrières. La ville s’étend sur plusieurs quartiers, les uns agrippés aux collines, d’autres logés dans le creux des vallons. On trouve Bab Al Bahar (de la marine), Aguelmim se trouvant autour de l’hôtel de la mairie, Bgayet à l’emplacement des casernes des oliviers, Sidi Bou Ali, au-dessus du cimetière chrétien, Acherchour au quartier des fontaines, Al Kenitra, autour de la Zaouïa de Sidi Touati, Sidi Abd Al Hadi, aux environs de Fort Moussa, Bab al Louz aux environs de la porte du grand ravin, Bab al Bakchi, près des grandes citernes romaines, Karaman, près de l’église transformée en mosquée, Kaâ Zenka, rue Trèzel, Houmet Ech Chikh, Sidi Abd al Hak, jardins sous la ville, entre la porte Fouka et la Kasbah, Dar Senaâ ou Si Sedik, au bord de la mer, chantier des bateaux, Aïn Illès, Aïn Bou Khelil, Sidi Haimi, à côté des cinq fontaines, Ben Derraâ, entre Aïn Illès et Aïn Amsiouen, Tighilt, entre Fort Moussa et le quartier des cinq fontaines. La ville de Bgayet comptait à l’époque 2000 habitants et 265 maisons avec 150 janissaires. Un grand nombre de ces quartiers existent jusqu’à nos jours, malgré la démolition de certains pour l’extension de la ville.

    En 1833, le général Trézel, avec ses troupes prit la ville de Bgayet. L’expédition fut préparée le 20 septembre, arrivée prévue le 29 septembre 1833 au point du jour. Le 27 septembre, elle arriva à l’île Minorque. Le débarquement et la prise furent effectués par l’Arc de Triomphe, " Bab al Bhar ". La conquête fut achevée après un combat de sept jours. Avant la prise de Bgayet par les français, des navires ont croisé au large des côtes. En 1831 un brick de l’Etat fit naufrage au large de Bgayet. Dans la même année de 1832, face au refus par l’autorité marine locale, un brick anglais, " le Procris " et un autre français, " le Marsouin ", furent obligés de s’éloigner de la côte. Durant cette année aussi, des marins de la " Béarnaise " avaient pu visiter Bgayet ses annexes. Les français s’installèrent à Bgayet parcimonieusement en observant une certaine frilosité à l’égard de la culture originelle. Les citadins, fiers de l’héritage des Hammadites, n’ont accepté de prêter main forte à la construction de la ville que lorsqu’ils eurent vu d’autres communautés venir de la Méditerranée. L’apport culturel de la population de la mer fut assimilé lentement, mais la spécificité des autochtones Imazzayan de Bgayet demeurait à la surface de toute entreprise.

    La ville prit une forme tout à fait particulière par rapport à d’autres villes de l’époque. Tous les édifices construits sortent de la terre comme des bateaux géants naviguant en haute mer. On a l’impression de croiser toute une armada navigant pavillons dehors. Le rêve architectural défie toute réalité. La ville est éclatée, elle coule dans différents sens pour finir à la mer. Mille ruelles nous mènent à la plaine ou aux quais du port. Vue de la mer, elle est majestueuse, écrasée par la montagne de Gouraya, l’architecture est à la fois douce et sauvage. A 26 km à l’ouest de Bgayet, se trouvent les magnifiques orangeraies de Toudja, au milieu desquelles, de la roche, jaillissent les fameuses sources captées par les Romains, pour les besoins en eau de Saldae (Bgayet), et qui aujourd’hui encore alimentent les châteaux d’eau de la ville moderne.

    Un cippe, retrouvé à Lambèse (Tazoult) dans les Aurès, retrace les péripéties du voyage de Nonius Datus, venu à Bgayet, pour rectifier le percement de la montagne qui, ayant été commencé des deux côtés en même temps avait été si mal dirigé, que les deux galeries n’avaient pu se rejoindre. Ce cippe, traduit en langue française est placé sur un socle en face de la mairie de Bgayet.

    La lettre est adressée par le gouverneur de la ville, Marius Clemens, au gouverneur de la Mauritanie : « Au nom d’une cité splendide et de ses habitants, je te prie seigneur, d’engager le niveleur Nonius Datus, vétéran de la troisième Augusta, à venir à Saldae afin d’y terminer son œuvre ». Une autre partie du cippe, placée sur le socle, nous informe sur l’intervention de l’ingénieur Nonius Datus, quand il a débuté et achevé les travaux du tunnel qui fait 428 mètres de longueur : « Je suis parti, en route j’ai été assailli par des brigands. Je me suis échappé et, blessé, ai pu arriver à Saldae avec les miens. J’ai vu le gouverneur Marius Clemens. Il m’a conduit à la montagne où l’on se désolait sur l’incertitude du creusement d’un tunnel qu’on voulait abandonner parce qu’on avait déjà ouvert plus de longueur que ne comportait l’épaisseur de la montagne. Il m’a apparu qu’on avait abandonné la ligne droite dans l’attaque du côté amont ; on s’était porté à droite vers le midi, et dans l’attaque aval, également à droite vers le nord. Les deux sections n’étant pas sur la même ligne ne se rejoignaient pas. Lorsque j’eus vérifié ce travail, j’ai mis en circulation des hommes de la flotte et des hommes de louage et ils sont parvenus à opérer le percement, et moi, le premier qui avait fait le nivellement, indiqué le tracé et prescrit ce qu’il fallait faire, suivant le plan que j’avais remis à Petrinus Celer, j’ai achevé l’œuvre. Après l’arrivée de l’eau, Marius Clemens en a fait l’inauguration ".

    En allant vers Boulimat, Cap Sigli, on aperçoit une presqu’île pointue, autrefois dite " île des Pisans ". C’est le rocher solitaire où le sultan Al Naçir mourut, dans le recueillement.

    Le Tombeau de la Neige est un monument élevé à la mémoire des 300 soldats de la colonne Bosquet, qui les 22 et 23 février 1852, succombèrent dans une terrible tempête de neige qui éparpilla le détachement en marche de Taourirt Ighil à Bgayet, parsemant la route de cadavres.

    Oued-Ghir (La Réunion) c’est un petit village sur une colline, fondé en 1871 par des Alsaciens-Lorrains. Ces villageois y développèrent la culture maraîchère, l’arboriculture et la céréaliculture.

    Mellala, ce village qui ne paie pas de mine et qu’on laisse à droite, sous les caroubiers, en remontant la Soummam, dans une vallée verdoyante parsemée de coquelicots, est entré dans l’histoire vers le XIIe siècle, grâce à Ibn Toumert et Abdel Moumen qui signèrent un pacte pour créer leur empire Al Mohade. Ibn Toumert, fondateur de la dynastie Al Mohade, naquit dans la région de Sousse, en 1078. Il effectua un voyage d’études en orient, se fit remarquer comme prédicateur et censeur des mœurs. Il se rendit ensuite à Bgayet en 1117, s’installant à la Mosquée de Myrte et dispensa des cours de sciences religieuses aux étudiants de la région, provoquant des troubles au sein de la population. Il dut quitter la ville sous l’ordre du souverain. Les membres d’une puissante tribu Sanhadja (izngan), les Ait Uriyagul, le prirent sous leur protection, le logeant à Mellala. Les fils du prince Al Aziz y rencontrèrent Ibn Tumert et lui bâtirent une mosquée. Quant à Abdel Moumen, il est né entre 1094-1106 à Nédroma dans le petit village de Tadjra. Plusieurs versions existent sur son passage à Bgayet. Selon la dernière version et peut être la plus sûre, celle de Ibn Al Qitan, les étudiants de la ville de Tlemcen, après la mort de leur professeur Abdessalmem Al-Tunsi, se mirent d’accord pour le remplacer par Ibn Tumert en ordonnant à Abd Al Moumen de se rendre auprès de lui. Le hasard fit qu’ils se rencontrèrent dans ce petit village de Kabylie, la Soummam. Après des semaines d’entretiens et d’échanges d’idées, Abd al Moumen céda devant le savoir d’Ibn Tumert. Les deux hommes se lièrent d’amitié, reprirent la route de l’ouest pour atteindre le village d’Igilliz puis Tinmel, où Ibn Toumert se proclama Mahdi en 1124. Abd al Moumen, investi du commandement militaire en 1133, soit trois ans après la mort du Mahdi (mort tenue secrète durant deux ans) devint le successeur d’Ibn Toumert en tant que calife.

    Il se rendit à Salé en 1151 et se lança à la conquête du royaume Hammadite, qui avait alors à sa tête Yahya Ibn Aziz. Il occupa successivement Miliana, Alger ( Mazghanz), Bgayet, la Qalâa des Benu Hammad et Constantine.

    A 21 kilomètres de Bgayet sur la route de Jijel et de Sétif, sur la nationale 9 longeant en corniche le flanc marin se trouve Aokas, avec sa grotte féérique. L’éperon du Cap Aokas est percé d’un tunnel de 90 mètres de long depuis 1962. A l’intérieur de celui-ci sur la droite, c’est l’entrée de la grotte féerique d’Aokas. En 1982, elle a été aménagée et ouverte aux visiteurs : élargissement du couloir principal qui fait office d’entrée, des escaliers de l’ouverture pour accéder à différents niveaux, des plates-formes en guise d’observatoires, des passages sur des ruisseaux intérieurs de la grotte, installation de l’éclairage. Quatre guides font visiter les lieux à un public fort nombreux. La grotte connaît une forte animation. Le site est apprécié des touristes et des vacanciers. Un couloir naturel, d’une longueur d’environ 60 mètres, permet l’accès à la salle principale. Celle-ci est surmontée d’une immense voûte à laquelle pendent des milliers de stalactites de formes et de grandeurs différentes. Trois colonnes, dont l’une se distingue particulièrement des autres par sa hauteur et sa beauté, viennent en trompe soutenir la voûte, de part et d’autre, évoquant par le dessin de leurs cannelures les temples bouddhistes ou encore certains châteaux sortis de l’imaginaire. Plus loin, la présence d’un petit lac vient ajouter de l’agrément à la féerie générale du lieu. Les stalagmites, ces excroissances blanches de formes arrondies qui peuplent le sol de la grotte, font penser par leur silhouette à des formes tantôt humaines, tantôt animales ou végétales. Sous l’effet du clair-obscur produit par la lumière des projecteurs, ils apparaissent comme de véritables statues ressemblant admirablement à la Vierge et son Enfant ou à une procession de femmes kabyles, allant à la fontaine, les unes tenant dans leurs bras un enfant, les autres portant des cruches sur le dos. Les singes, les lions, les oiseaux, les reptiles, les poissons, autant de formes pétrifiées qui semblent par leur présence vouloir apporter cette chaleur nécessaire à la vie. La grotte paraît vivre dans la sérénité et la sagesse des cités anciennes où le temps ne compte pas. Ce lieu enfoui dans le cœur de la roche, au contrefort de la chaîne des Babors, procure du bien-être à ceux qui ont la curiosité de le visiter .

    Tiklat (Tubusuptus), c’est la cité des vétérans romains de la Legio VII Immunis, bâtie à une vingtaine de kilomètres de Bgayet, à 3 kilomètres d’ El Kseur, et au pied de la montagne des Ifnayen. Cette cité forteresse, dite " Tubuscum Oppidum ", est adossée au Nord-Est d’une éminence haute de 30 mètres. Une série d’arcades, en pierre de taille, des vestiges, côtoient les herbes sauvages. Les restes d’établissements publics et les portions de mosaïques attestent du goût artistique des habitants de cette cité implantée au cœur de la Petite Kabylie.

    On nous l’a présentée jadis comme une cité fantôme, une cité placée hors du temps et de l’histoire. La mémoire collective n’a retenu que les mystérieux tunnels peuplés de moustiques géants et d’introuvables trésors enfouis sous des tonnes de pierres. Nul n’est venu nous la décrire et nous fournir des renseignements historiques ou archéologiques.

    Le réalisateur du film-documentaire "La montagne de Baya", feu Ezzeddine Meddour, a fait connaître aux téléspectateurs le site "Tiklat" (Tubusuptus) en mettant en scène un chercheur de trésor. En vain, car le trésor est demeuré introuvable.

    On trouve, sur la crête du site, de vastes citernes, un château d’eau comprenant quinze compartiments, au bas près de la colline, les débris d’un temple dont les murs sont grignotés par les eaux de la Soummam et qui finiront par être emportés un jour. Près du temple, des bâtiments défient encore l’usure.

    Tubusptus a fait son nid d’aigle sur le sommet d’un mamelon rocheux. Les ailes du rapace s’allongent jusqu’au creux de la vallée, les mouillant dans la Soummam. La ville avait une vocation agricole, les Romains avaient su diriger le captage de l’eau de la rivière pour les besoins de l’irrigation, au moyen de travaux de barrage dont il reste quelques conduites.

    Il y a aussi les vestiges d’un aqueduc qui prend sa source à Aghbalou à proximité d’Aït Imel-Aït Jlil traversant Iznagan et alimentant Tubusptus.

    Takfarinas, un chef berbère en réaction contre l’injustice des Romains, occupa Tubusuptus en l’an 25. Le proconsul Dellabella vint le forcer à lever le siège.

    Trois siècles plus tard, Firmus, fils de Nubel de la nation quinquegentienne (tribus Kabyles du Djurdjura), se révolta contre le gouverneur impérial Romanus, qui a interdit de pratiquer le culte donatiste. L’empereur s’empressa d’envoyer en Afrique le Comte Théodose qui arriva à Tubusuptus et l’investit. Firmus, ayant perdu la bataille, ne se laissa pas prendre vivant ; au moment d’être livré par un allié perfide, il se donna la mort.

    Une inscription, trouvée en exécutant les travaux de terrassement de la nouvelle église de Bgayet, signalait, que vers l’an 293, une autre expédition aurait été dirigée contre les quinquegentiens : « A Junon et aux autres divinités immortelles ! En reconnaissance de ce que, après avoir réuni autour de soi les soldats de nos seigneurs, les invincibles Augustes, tant ceux de la Mauritanie Césarienne que ceux aussi de la Sétifienne, il a attaqué les quinquegentiens rebelles" (...) Aurelius Litua, homme perfectissime, gouverneur civil de la province de Mauritanie Césarienne a élevé ce monument ».

    Plus tard, Gildon, frère de Firmus, prit le flambeau de la résistance. Il a fallu l’intervention du Comte Boniface, général de Valentinien III, pour venir à bout des tentatives d’insurrection.

    Pétra est un autre endroit injustement oublié par la mémoire collective, dont l’histoire est riche. Sammac, un autre frère de Firmus (prince maure du IIIe-IVe siècle qui s’était soulevé contre Romanus), a construit un château à Pétra, aussi grand qu’une ville, au pied de la montagne d’Imoula (à environ 60 kilomètres de Bgayet, en direction d’Akbou). Théodose, pendant la guerre menée par Firmus, occupa Tubusuptus et rasa jusqu’aux fondations le château de Petra. Les montagnards de cette région, les Tyndenses et les Massinissenses (probablement les Imssissan qui habitent la région de Mlakou), défendirent leur honneur jusqu’à ce que mort s’ensuivit. Les contingents de ces tribus étaient commandés par deux autres frères de Firmus, Mascezel et Dius.

    Agueldaman (Adrar Gueldaman) est la petite montagne, abandonnée seule au milieu de la vallée de la Soummam. Elle fait face à Akbou au massif montagneux des Aït Mellikech, Iouzellaguen. Il est connu sous l’appellation Aguellid wamen "maître des eaux". N’est-il pas un roi protégeant les eaux et la région aux temps reculés ? Les ruines attestent de l’emplacement d’un temple recouvert d’un mausolée funéraire Numide ou Romain. On croit aussi reconnaître un poste romain d’Auzum surveillant la région et le cours du Flumen Nabar (Assif n Sumam). D’après l’existence d’un gisement datant du néolithique, la petite montagne était occupée pendant la préhistoire par des chasseurs. Une industrie essentiellement osseuse (lissoirs, poinçons, pointes de sagaies etc...) a été retrouvée après la fouille de 1925. Des tessons de poterie décorés, des haches polies, des pierres à rainures, des outils de silex et des objets de parure ont été également déterrés.

    Dans la région de Bgayet, plusieurs mines de fer, des carrières de gypse et de plomb étaient exploitées : la mine de fer de Timezrit, dans la région des Aït Imel, devenue la propriété de la société Muller et Compagnie de Rotterdam, puis de la Sonarem, société nationale. Bellouta, près d’El Kseur, était exploitée par la Compagnie Simon. Aït Felkai qui se trouve dans la vallée de l’Agrioun,était exploitée par la The Beni Felkai Mining Company de Midlesbourgh. La production totale était autrefois évaluée à 250.000 tonnes. D’autres gisements, de moindre importance, complètent le rendement comme : la mine de Gueldaman à Akbou, Aït Guendouze et Bou Amrane à Assif Djemaâ ; Tadergount et Bradma à Chabet El Akra, Takouch, Anini à Aïn Roua.

    L’arboriculture est importante dans la région. Plus de 5.227.600 kilogrammes d’huile, achetés par les industriels de Provence, furent exportés en 1910 à partir du port de Bgayet. La production de figues sèches est aussi compétitive. La culture d’orange n’est pas négligée. Les oranges de la région sont réputées pour leur saveur : Toudja, Lalem (Babors), Darguina (Agrioun). La mandarine y est exceptionnellement douce et aromatisée. C’est à ces qualités remarquables de la mandarine de Bgayet qu’est dû le renom international de la prestigieuse liqueur de mandarine vendue sous le nom d’’ Impérial Mandarine’’, répandue dans le monde et que l’on trouve, non seulement dans les restaurants distingués, mais encore sur la table des plus illustres souverains d’Europe.

    La production de vin exporté dépasse largement 170.000 hectolitres. Les vins « bougiotes », par leur couleur, d’une beauté remarquable, leur goût velouté, leur bouquet, rappellent les meilleurs crus de Beaujolais. Ils ont acquis une réputation élogieuse, particulièrement ceux d’Amizour et d’Assif l’Marsa.

    Le caroube est également vendu à l’Angleterre afin de nourrir du bétail. Le crin végétal, tiré du palmier nain de la vallée de la Soummam, possède une nervosité très recherchée ; il est surtout utilisé en Allemagne et en Autriche pour la literie militaire.

    Grâce à tous ces atouts économiques et agricoles, ajoutés à son passé historique et à sa population laborieuse, Bgayet s’agrandit, s’enrichit et s’ouvre à la Méditerranée. Bgayet a son aéroport international qui la relie à toutes les capitales du monde. Des bateaux ont inscrit des destinations sur Marseille. Des produits viennent de partout, des ports les plus lointains. Son pétrole est exporté vers plusieurs villes d’Europe et d’Amérique. Bgayet n’a guère cessé de chanter et de déclamer sa poésie, pour preuve son Festival de la Poésie, " les Poésiades ", qui s’y tient annuellement. Son théâtre régional, " Théâtre Régional de Bgayet ", a déjà produit une dizaine de pièces théâtrales et le célèbre comédien Fellag y a fait ses débuts.

    En été, la ville de Bgayet bat la chamade, ses restaurants, où le poisson est le met favori, ne savent où donner de la tête. Ses plages s’emplissent de baigneurs qui viennent des quatre coins du globe. Ville d’hospitalité et de tolérance, Bgayet se réconcilie avec son passé prestigieux. Bgayet est méditerranéenne, ses habitants s’accommodent de la civilisation de la mer.






    BGAYET : Grande dame des chandelles (Partie 1)

    16/02/2005 23:59



    Par Nacer Boudjou
     
    Bédjaïa, Bidjaya, Bgayet ou Bougie donne la main à deux temps différents : le passé et le présent. Elle réunit des vestiges antiques, médiévaux et des bâtiments clinquants. Il n’y a pas une place, pas une rue où on ne trouve une pierre de taille, un débris de rempart, un bout de piédestal, une trace de quai. A ce décor archéologique s’ajoutent des arbres centenaires et des plantes grimpantes qui enlacent le moindre pan de mur encore debout.
     

    Le site de la ville s’élargit vers la mer, contrasté par de hautes montagnes, les " Babords ", et par la vallée de la " Soummam ". On est pris d’émerveillement devant pareil spectacle. Très tôt Bédjaïa a attiré une population venant de la Méditerranée et des contrées lointaines continentales. Sa fondation a débuté par une légende, comme ce fut le cas de toutes les capitales glorieuses.

    « Hercule, avant d’aller à Gibraltar édifier Tanger et poser les bases des fameuses colonnes auxquelles il a laissé son nom, aurait habité la grande grotte qui s’ouvre au-dessus du village Dar-Nacer et dont on n’a jamais pu atteindre le fond. Il aurait tellement importuné les habitants Imezzayen, forcés de subvenir à sa voracité, que ceux-ci lui préparèrent un plat de fèves et d’étoupe fort épicée qui faillit l’étouffer. Forcé de descendre à la rivière pour étancher sa soif, il aurait remonté le cours, faisant sensiblement baisser son niveau dans sa course effrénée, et aurait disparu de la région. »

    La tradition prétend que la ville de Bgayet a été renversée sept fois par des guerres ou par des tremblements de terre. Ainsi ravagée et ayant passé par les mains de tant de conquérants, il n’est pas surprenant de voir toutes ses antiquités enfouies sous un monceau de ruines. A la mairie se trouve une superbe mosaïque de la période romaine, découverte en 1891 sous les fondations de l’hôpital civil, près de l’ancien " Palais de l’Etoile ".

    Le port de pêche se trouve tout près, au pied de Sidi Abd al Kader. Les promeneurs, les oisifs, les pêcheurs du dimanche prennent place à même les cageots de poissons entassés. A la tombée de la nuit, les embarcations rentrent paisiblement, écrasées sous le poids de leurs prises au large des côtes du " Saphir " et de " l’Emeraude ".

    La ville doit son existence et sa fortune à un site portuaire remarquable : une baie en faucille, protégée de la houle et des vents du large Nord-Ouest par l’avancée du ’’Cap Carbon’’, de 220 mètres de hauteur. Un site remarquable dans l’une des plus belles baies du littoral Nord Africain, dominé par les montagnes des ’’Babors’’ touchant le ciel. Le second avantage est qu’il se trouve au débouché d’une vallée large et longue, constituant un véritable couloir vers le sud -ouest .

    A l’entrée de la ville, le visiteur est accueilli par d’énormes cuves à pétrole, éclatantes au soleil de midi. Elles sont reliées par une conduite au port pétrolier, construit un peu à l’écart de la ville, et qui dort tranquillement au pied de la falaise où une carrière était autrefois exploitée. En haut de la ville, vers le quartier ’’Karamane’’, ancien quartier des juifs, se trouve le petit marché et la mosquée Sidi Soufi. Vu d’en haut, une rade merveilleuse nous rappelle à la fois le golfe de Naples et le lac de Genève. Un voyageur princier, l’archiduc Salvator d’Autriche, la surnomma "Perle de l’Afrique du Nord ". Des découvertes récentes, faites dans des grottes d’accès difficile, ouvertes sur les flancs du ’’Gouraya’’, à une altitude de 663 mètres, ont démontré qu’à l’époque préhistorique, ce coin du littoral avait dû être occupé par d’importants groupes humains. Le passage des libyens et des phéniciens y est révélé par les tombeaux (les Houanet) creusés à même la roche, que l’on aperçoit tout près de Bgayet, dans la vallée des ’’Aiguades’’.

    La bibliothèque de la mairie, aménagée comme une grotte, avec un jardin et une terrasse qui s’ouvre sur la mer, nous revient en mémoire. C’est là que l’on s’était initié à l’histoire de Bgayet. Dans cette grotte où des vestiges, des amphores, des objets hétéroclites, éparpillés volontairement, nous invitent à nous interroger sur le passé et le destin de la ville.. L’origine du nom de ’’Bougie’’ nous a toujours paru un mystère. Le Dictionnaire de Littré, après maintes citations, nous en donne une datant du XIIIe siècle, puis une autre du XVe siècle. « A Jehan Guérin, en faveur de ce qu’il a apporté à Madame des chandelles de Bougye qu’envoyait à la dite Dame le Comte de Beauvais ». Le Littré termine par une définition : « Bougie, ville d’Algérie où l’on fabriquait cette sorte de chandelle ». « La Fontaine ayant par ailleurs précisé que la bougie, se fait avec la cire d’abeilles ». En fait ’’Bougie’’ exportait aussi de la cire d’abeilles vers Gênes (en Italie) où se trouvaient d’importantes fabriques de chandelles.

    Du reste, Ibn Khaldoun nous dit à ce sujet : « Bedjaïa est une localité habitée par une tribu berbère du même nom. Chez eux Bedjaïa s’écrit Bekaïa et se prononce Begaïa. En l’an 1067-1068, le sultan En-Nacer s’empara de la montagne de Bougie, localité habitée par une tribu berbère du même nom, et y fonda une ville à laquelle il donna le nom d’En-Naceria, mais tout le monde l’appelle Bougie, du nom de la tribu ».

    Toutefois, Bougie ou Bédjaïa s’appelle jusqu’à ce jour Bgayet en berbère, prononcé Vgayet. Ses habitants s’appellent Ibgaytiyen, pour le féminin pluriel Tibgaytiyin. En masculin singulier Abgayti, et féminin singulier tabgaytit. On a donné le même nom Abgayti à une variété de figue noire, cultivée dans la région.

    Dans la bibliothèque de la mairie, on trouve des cartes maritimes, des plans, des estampes qui représentent la ville. Les cartes maritimes (portulans) dressées par les navigateurs du Moyen-Age de 1318 à 1524, orthographiaient ainsi le nom de cette ville, fréquentée alors, comme on le sait, par les commerçants du midi de l’Europe : Bugia, Buzia, Bugea, Buzana. Il est admis que c’est de ces noms de Bugia et Buzana que dérivent ceux, aujourd’hui usuels, de Bougie et de Basane. Les cuirs et peaux de Bougie ou Buzana étaient également l’objet d’un grand commerce, et c’est de là qu’est venu le nom de Basane.

    Tour à tour, la ville de Bougie fut un petit port durant la période des royaumes berbères. Elle fit partie du domaine de Juba, puis de la Mauritanie tout court. Elle fut ensuite Césarienne en 33 avant notre ère, sous l’empereur Auguste qui a installé une colonie de vétérans, la tribu Arnienne identifiée par les pierres votives. Cette cité porte le nom de Saldae, et ses habitants le nom de Salditains. Elle était limitée à l’est par l’Amsaga (Oued Kebir). Une inscription du second siècle qualifie Saldae de " Civitas Splendidissima ", Colonia Julia August Saldantium. D’après Léon Renier, cette inscription a été transportée à Paris, au musée algérien du Louvre. Plusieurs amphores, des mosaïques, des chapiteaux, des pièces de monnaies ont été trouvées par les archéologues lors de récentes fouilles.

    Okba Ibn Nafaa, en 670, et Moussa Ibn Nouçaïr, en 700, s’emparèrent tour à tour de Bougie. D’après Abou al Feda, tout le massif de montagnes qui entourait Bougie, pendant les premiers siècles de la domination musulmane en Afrique du Nord, était appelé "Al Adaoua", la terre ennemie, épithète qui présente une certaine analogie avec le nom de "Mons Ferratus", la montagne bardée de fer, que les romains donnaient à cette région indépendante.

    Une quantité de livres aux pages jaunies, rangés dans des rayons poussiéreux de la bibliothèque de la mairie attire notre attention. Délicatement nous tournons les feuilles fragiles à la manipulation en les dévorant des yeux. Tout au long des illustrations en noir et blanc, en couleur sépia de la lithographie ou de la pointe sèche, l’histoire de Bougie défile.

    Les habitants de la région racontent que « lorsque les armées musulmanes eurent envahi tout le pays compris depuis Constantine jusqu’à Sétif, les survivants de la population chrétienne de ces deux villes et les habitants des plaines voisines, qui refusèrent de reconnaître l’autorité des musulmans et d’embrasser leur religion, se réfugièrent dans les montagnes du côté de Bougie. Ces émigrés, d’origines diverses, unis par une commune adversité, fusionnèrent en un seul peuple, et leur retraite, au milieu de ce fouillis de ravins et de rochers, fut respectée, parce que, pour les musulmans, dont la force consistait surtout en cavalerie, ce pays était inexpugnable (...) .

    On s’est longuement promenés dans les quartiers les plus famés de Bougie, essayant de retrouver les traces de ce que fut jadis cette ville qui a vu des princes, des érudits, des savants, des poètes y séjourner. C’est à travers nos allées et venues que l’on a pu connaître les fondateurs de cette ville, capitale de l’Algérie orientale. On apprit donc que c’est Al-Nacir, prince Hammadide qui, face au danger que les Banu Hilal faisaient peser sur la Qalâa des Banu Hammad qui se trouvait sur les hauts plateaux à proximité de Sétif, a fondé Bidjaya. Elle fut un refuge pour les Hammadides, comme Mahdia le fut pour les Zirides. « Ce fut sous le règne de ce prince que la dynastie hammadide atteignit le faîte de sa puissance et acquit la supériorité sur celle des Badisides (Zirides) de Mahdia (...) » a écrit Ibn Khaldoun. Pour sceller la paix retrouvée entre les Zirides et les Hammadides, Tamim donna en mariage sa fille Ballara à Al-Nacir. Elle quitta Mahdia (Tunisie) accompagnée d’une importante escorte, avec un trousseau d’une valeur inestimable. Al-Nacir lui édifia à Bidjaya de grands palais cernés de verdoyants vergers où croisaient le myrte et les arbres fruitiers, sous lesquels l’eau coulait à profusion, au milieu des parterres fleuris. La princesse Ziride donna à Al-Nacir de nombreux fils dont le plus célèbre fut Al-Mançur.

    Selon Ibn Khaldoun : « Al-Nacir bâtit à Bidjaya un palais d’une hauteur admirable qui porta le nom de " Palais de la Perle ". Ayant peuplé sa nouvelle capitale, il exempta les habitants d’impôts et, en 1069, il vint s’y établir lui-même (...). Cet Emir érigea des bâtiments magnifiques, fonda plusieurs grandes villes et fit des expéditions nombreuses dans le Maghreb ».

    Un certain Hammad, le Hafside, révèle une description minutieuse et grandiose de An Nasiriya : « Du côté de la ville, du côté qui fait face au couchant et au midi, les ouvriers envoyés de Gênes élevèrent d’abord une tour majestueuse que l’on nomma " Cheuf Er Riad " ( l’observateur des jardins). Cette tour protège trois portes dont la principale " Bab al Benoud " ( la porte des armées ) était monumentale, garnie de grandes lances de fer, et se trouvait encadrée par les bastions. Elle ouvrait du côté des jardins de l’Oued al Kebir. Au sommet de cette tour existait un appareil à miroirs correspondant à d’autres semblables établis sur différentes directions. C’est pour cela que la tour du " Cheuf Er Riad " fut également nommée " al Menara " ».

    Le prince al-Nacir contraignit, en outre, tous ses sujets à construire des maisons, et pour que l’insuffisance des matériaux ne devint pas une excuse à la lenteur des travaux, il prit la décision que : « Tout individu qui voudra pénétrer dans la cité, sera tenu d’y apporter une pierre ; ceux qui ne se conforment pas à cet ordre, paieront un droit d’un Naceri ». Le Naceri était une petite monnaie en or, frappée au coin du prince, de la valeur de 4,50f à 5 F, environ 1 €.

    Ibn Hamdis-Al-Siquili, né à Syracuse en Sicile, en 1055, devint le poète du prince Hammadide. Il évoque les splendeurs de Al-Naciriya, de ses palais, des « Vasques aux bords desquelles sont assis des lions qui alimentent de leurs gueules la fontaine, avec de l’eau qui ressemble à des lames de sabres fondues ». Il décrivit le talent des artistes qui avaient travaillé pour l’embellissement du palais : « Les artistes appliquant leurs pinceaux à cette salle y ont offert la représentation de toutes les bêtes qu’on chasse ». « On dirait que le soleil y possédait un encrier grâce auquel ils ont tracé des arabesques et des arborescences. « L’Azur y semble ciselé par les dessins alignés sur la feuille du ciel ». Les jardins odoriférants l’ont subjugué. Ibn Hamdis les a aimés, les a décrits. Sa muse l’a accompagné durant toutes ses promenades : « Dans un jardin opulent, paradisiaque entouré du souffle léger des vents et des plantes odoriférantes ». « Que ses oranges, qui semblent avoir été confectionnées avec du feu, font flamber inopinément ». « On croirait voir des boules d’or rouge dont les sceptres ont été fabriqués avec les rameaux ». Le regard du poète de Syracuse s’est beaucoup attardé sur les portes du " Palais de la Perle " : « Sur le placage d’or des portes on a gravé toutes sortes de dessins ». « Les clous d’or y ressortent, de même que les seins se dressant sur la poitrine des Houris ».. Les terrasses du palais ne sont pas oubliées par une description à fleur de l’âme : « Et lorsque tu jettes les yeux vers les merveilles de sa terrasse, tu y vois des jardins qui verdoient dans le ciel »l. « Et tu t’étonnes des hirondelles d’or qui volent en cercle pour bâtir leurs nids sur son faîte ». De fameux jardins ont été créés : le Badiâ à l’Ouest, le Rafiâ à l’Est.

    Pour al-Idrisi, le géographe du roi Roger II, Bougie est « la ville principale, l’œil de l’Etat Hammadide ! » Les demeures royales de Palerme s’inspirent des palais de Bougie.

    Huit portes pourraient être identifiées à travers la ville dont : Bab Amsiwan à l’Est, sur la route qui mène à la vallée des singes, Bab al Bunub, à l’emplacement de la porte Fouka, Bab al Luz, sur la même face, mais plus bas que Bab al Bunub. Un vieux manuscrit nous parle de ces portes : « Celle du Prétoire Royal qui se trouvait en face de " Bab al Bunub ", la porte des étendards que l’on appelle familièrement aujourd’hui porte Fouka. C’est là que le sultan s’asseyait en son trône faisant face à celui qui entre dans la ville durant les jours de foire et les jours d’arrivées des caravanes, et pour assister aux fêtes. Cette salle est l’un des plus admirables prétoires royaux et un des plus magnifiques édifices qui attestait le caractère imposant de la royauté et de la majesté du pouvoir ».

    Bgayet ou Al-Nasiriya s’est ouverte à toutes les populations venues de par la Méditerranée pour des raisons commerciales ou simplement pour y vivre. Les chrétiens y avaient leur église car les relations entre le prince Hammadide Al-Nacir et le pape Grégoire VII étaient très courtoises. Une correspondance nous le montre d’une manière éloquente.

    Lettre du pape Grégoire VII au souverain Al Nacir :

    Grégoire, évêque, serviteur des serviteurs de Dieu, A Anzir, roi de la Mauritanie, de la province sitifienne, en Afrique, salut et bénédiction apostolique.

    « Votre Noblesse nous a écrit cette année pour nous prier de consacrer évêque, suivant les constitutions chrétiennes, le prêtre Servand, ce que nous nous sommes empressés de faire, parce que votre demande était juste. Vous nous avez en même temps envoyé des présents, vous avez par déférence pour le bien heureux Pierre, prince des apôtres, et par amour pour nous, rachetés les chrétiens qui étaient captifs chez vous et promis de racheter ceux que l’on trouverait encore. Dieu, le créateur de toutes choses, sans lequel nous ne pouvons absolument rien, vous a évidemment inspiré cette bonté et a disposé votre cœur à cet acte généreux. Le Dieu tout-puissant, qui veut que tous les hommes soient sauvés et qu’aucun ne périsse n’approuve en effet rien davantage chez nous que l’amour de nos semblables, après l’amour que nous lui devons, et que l’observation de ce précepte : Faites aux autres ce que vous voudriez qu’ils vous fassent. Nous devons, plus particulièrement que les autres peuples, pratiquer cette vertu de la charité, vous et nous qui, sous des formes différentes adorons le même Dieu unique, et qui chaque jour louons et vénérons en lui le créateur des siècles et le maître du monde. Les nobles de la ville de Rome, ayant appris par nous l’acte que Dieu vous a inspiré, admirent l’élévation de votre cœur et publient vos louanges. Deux d’entre eux, nos commensaux les plus habituels, Albéric et Concius, élevés avec nous dès leur adolescence dans le palais de Rome, désireraient vivement pouvoir vous être agréables en ce pays. Ils vous envoient quelques-uns de leurs hommes, qui vous diront combien leurs maîtres ont de l’estime pour votre expérience et votre grandeur, et combien ils seront satisfaits de vous servir ici. Nous les recommandons à votre Magnificence, et nous vous demandons pour eux cet amour et ce dévouement que nous aurons toujours pour vous et pour tout ce qui vous concerne. Dieu sait que l’honneur du Dieu tout puissant inspire l’amitié que nous vous avons vouée et combien nous souhaitons votre salut et votre gloire dans cette vie et dans l’autre. Nous le prions du fond du cœur de vous recevoir, après une longue vie, dans le sein de la béatitude du très saint patriarche Abraham »..

    MAS LATRIE. Relations et commerce de l’Afrique Septentrionale ou Maghreb avec les nations chrétiennes, Paris, 1886, pp. 42-43. Le pape Grégoire VII, envoya à Bidjaya ou An Nasiriya, à la demande du souverain Hammadide, un évêque, le théologien et philosophe Raymond Lulle qui y mourut quelque temps après.

    Sur cette période, un auteur rapporte que « Les idées s’y échangent, sans cesse alimentées par l’apport des dernières nouveautés orientales ou occidentales. La brillante culture andalouse vient se heurter à l’inspiration orientale traditionnelle, elle la renouvelle en se renouvelant elle-même au contact des sources parfois perdues de vue. La science profane trouvera également sa place à côté de la science sacrée. Bougie au XIIe siècle, apparaît bien ainsi comme une ville fanion du Maghreb, une ville moderne qui donne le ton, une ville assez différente de Qalâa de Beni Hammade, cité berbère vivant à l’orientale ».

    Al-Mansour, sixième émir Hammadide, fils d’Al-Nacir et de la princesse Ziride Ballara, avait une dizaine d’années lorsqu’il succéda à son père. C’était un homme politique habile, énergique et digne d’éloges. Il écrivait des vers et se contentait de peu de plaisirs. Il s’était mis à rénover les palais, fonda des édifices d’utilité publique et distribua les eaux dans les parcs et les jardins.

    Al-Mansour construisit le palais élevé où se trouve son trône, connu sous le nom d’Al-Kawakab (les étoiles) Itrane, un des plus beaux du monde. L’édifice était orné de peintures composées avec la pierre et une certaine plante, le tout broyé ensemble. L’éclat de ce palais était pareil aux rayons du soleil. Il avait neuf portes à deux battants en bois artistement sculptées, chacune tournant avec peine, poussée par plusieurs hommes vigoureux. Il avait deux niveaux, les chambres se trouvaient au premier. Au-dessus de la porte du milieu se trouve la salle du trône du sultan avec ses arceaux et ses frises. Le palais était si vaste qu’il ressemblait à une colline au milieu de la ville. Il occupe l’emplacement où s’élevait le Fort Barral (Fort Moussa actuel) construit par Pedro Navarro lors de l’occupation espagnole.

    D’un autre palais, " le Palais d’Amimoun ", nous est parvenue une description de Léon l’Africain : « Du côté de la montagne on voit une petite forteresse ceinte de muraille et embellie partout de " mosaïques " et menuiseries, avec des ouvrages azurés et autres marines si merveilleux et si singuliers que l’édifice surmonte de beaucoup le " prix " et la valeur de l’étoffe ".

    Avec les deux règnes des souverains Hammadides, Al-Naçir et Al-Mansour, la ville s’est beaucoup agrandie en atteignant 100.000 habitants. Sa zone d’influence était vaste, et son administration territoriale s’étendait de Ténès à Annaba. La ville est divisée en vingt et un quartiers avec les palais fortifiés, les tours de surveillance, les quais du port, les ouvrages d’art, les aqueducs, les mausolées.

    A la mort d’Al -Mansour, Badis lui succéda. Il ne régna que quelques années et mourut prématurément. Il fut trouvé inerte dans son palais. Ses gardes supposèrent qu’il fut empoisonné par sa mère qui devait être maltraitée et empêchée d’avoir un droit de regard sur les affaires du royaume. Badis avait aussi exilé son frère Al-Aziz Billah à Jijel. Il n’a su ni garder sa famille, ni être un fin diplomate pour s’allier avec tous les royaumes des autres régions du Maghreb.

    Après la mort de Badis, Al-Aziz rentra à Bgayet et le remplaça. Ce dernier fut tout à l’opposé de son frère. Bon et modéré, il fut surnommé al-Maymoun (l’heureux) par ses proches. Il garda des rapports de bon voisinage avec les autres princes en correspondant avec eux. Il avait les qualités remarquables d’un homme à l’affût des nouveautés culturelles et scientifiques. Il se plaisait à faire venir des savants, chez lui, pour les entendre discuter de questions scientifiques. Il épousa la fille du chef Makhakh des Banu Wamanu. En deuxième noce, il épousa Badr al - Dudja, la fille de l’émir Ziride Yahya, qui avait succédé à son père Tamim en 1108.

    Les relations avec la Sicile semblent avoir été bonnes sous le règne d’Al- Aziz. En effet, d’après H.R. Idris, « Des moines bénédictins qui se rendaient de Sardaigne à Terra Ferma furent pris par des corsaires africains. Le Comte Roger envoya des ambassadeurs au roi de la Qalâa qui libéra les prisonniers sur-le-champ ».

    A la fin du règne d’Al -Aziz, les relations avec la Sicile devinrent courtoises, bien qu’auparavant elles aient été tumultueuses. L’Emir songea à s’arrêter en Sicile avant de se rendre à Bagdad. Tandis que ses frères al-Harith et Abd Allah s’y réfugièrent après la conquête du Maghreb central par les Al Mohades. Le port de Bgayet était sûr, abrité, situé dans une région riche en fer et en forêts, ce qui permit la construction d’un grand nombre de navires de commerce et de guerre. Le royaume Hammadide avait des arsenaux à Marsa-al-Kharaz ( la Calle ), et à Bône ( Annaba). Des bateaux de provenances diverses : Pise, Venitie, Gênes, Marseille, Catalogne accostèrent dans le port de Bgayet en passant sous la porte " Sarrazine " (Bab al Bhar) qui existe à ce jour au bas des quais du port.

    Al Idrisi écrivait dans " La description de l’Afrique et de l’Espagne " : « les vaisseaux qui naviguent vers elle, les caravanes qui y descendent, importent par terre et par mer des marchandises qui se vendent bien. Ses habitants sont des commerçants aisés. En fait d’industrie artisanale et d’artisans, il y a là ce qu’on ne trouve pas dans beaucoup de villes. Ils sont en relation avec les marchands de l’Occident, avec ceux du Sahara et avec ceux de l’Orient. Un chantier naval construit de gros bâtiments, des navires et des vaisseaux de guerre, car le bois ne fait pas défaut dans ses vallées et montagnes et la forêt produit de l’excellente résine, ainsi que du goudron. On y trouve encore des mines de fer solide. Ainsi, en ce qui concerne l’industrie, tout est merveille et finesse ».

    Qui se douterait de toute cette page d’histoire qu’a vécu Bougie au temps des souverains, Hammadides ! Quiconque foule du pied le sol de cette ville est assailli d’interrogations. Le relief accidenté sur lequel les édifices sont scellés, défiant le glissement des terrains, ne compte pas. On circule dans cette ville sans songer à marquer une pause, tant on est entraîné, envoûté par l’histoire. Attablés au café de Sidi Soufi, on ne cesse de ressasser les légendes recueillies de la bouche même des Bougiotes ou dans les livres volumineux, richement reliés.

    Ainsi, l’histoire du règne du prince Yahya nous a touché : après la mort d’Al Aziz, son fils Abu Zakariya Yahya fut porté à la tête du royaume Hammadite. Il était dominé par la gent féminine et passionné de chasse. Il adorait rapporter du gibier à son palais. L’historien Ibn al Khatib nous le confirme : « Yahya ben al Aziz était vertueux, magnanime, éloquent. Il avait la plume délicate mais aimait trop la chasse ». Il avait trois sœurs : Taqsut, Um Mallal ( ça doit être : Udem Mallul ) et Chibla, qui étaient habillées et couvertes de bijoux comme des jeunes mariées, et un fils appelé Al Mansour dont la mort l’affecta profondément. Yahya vécut dans l’opulence et mourut à Salé (Maroc) en 1162. Avec lui s’éteignit la dynastie Hammadide qui gouvernait le Maghreb central depuis 1018. La vie intellectuelle fut brillante et continue de l’être dans la capitale Hammadide. Le souverain Al-Aziz Ibn Al Mansour fit venir à Bgayet de nombreux savants. Un vieux manuscrit, intitulé " Galerie de littérature à Bidjaya ", donne la biographie des médecins, jurisconsultes, poètes, venus les uns d’Orient, les autres d’Espagne, qui firent école dans la cité Hammadide, alors à l’apogée de sa gloire. Ibn Hammad, l’auteur de l’histoire des rois Obaydides et d’une histoire de Bgayet , fit ses études à la Qalâa puis à Bgayet. Abou Madyan Souaib Ben Hussain, connu sous le nom de Sidi Bou Médiène, patron de Tlemcen, a été le maître incontesté des soufis des trois pays de l’Afrique du Nord. Son influence se fit grandement sentir à Bgayet, où de nombreux savants reprirent et propagèrent son enseignement. Le cheikh Kabyle, Zakarya Al Hasani A-Zouaoui (mort en 1215), l’exemple même du mystique accompli, vivait retiré des contraintes de ce monde, dans une zaouia, tout en enseignant la théologie. Le soufisme conserva à Bgayet une forme modérée. La plupart des soufis cités étaient des juristes, des notaires et des professeurs. Le cheikh Abou Ali Hassan Ben Ali, qui vint de Séville, se fixa à Bgayet et eut aussi de nombreux disciples. Il enseigna le Soufisme et devient Cadi dans la même ville. Il légua de nombreux ouvrages dont un livre sur le monothéisme, un précis de droit et un ouvrage de morale. Abou Mohamed Ali Al Haq, également Cadi de Bgayet, écrivit un ouvrage sur la médecine, et dix huit volumes de lexicographie. Abd Al Haqq Al Bidjawi, né en 1117, arriva à Bgayet en 1155 et y mourut en 1187. Il écrivit plusieurs œuvres dont un Diwan. Il brilla dans le domaine de la théologie en composant des ouvrages sur les exhortations, les proverbes, les sentences et les lettres. Il eut une forte influence sur les Soufis postérieurs. Abu Tahir Amara, lettré et savant homme, vécut vers le XIIe siècle. Il écrivit un ouvrage sur la science des successions, dont les vers à rimes doubles sont bien appréciés. Abu-Al-Hasan Al-Masili originaire de M’sila, connu sous le nom d’Abu Hamid al-Saghir, a étudié à Bgayet, s’adonnant à la science et aux bonnes œuvres. Il laissa des œuvres littéraires et des contes très appréciés ; un livre sur la science des Avertissements clôtura sa carrière d’homme de lettres consacré. La cité de Hammadides a donné l’hospitalité à des savants et à des hommes de lettres, venus par voie de mer ou voie de terre. Ainsi Ibn Battuta marqua une halte dans la capitale Hammadide. Ibn Khaldun, auteur des " Prolégomènes " qui ont fait de lui le pionnier de la sociologie moderne, enseigna dans les écoles Hammadides. Bgayet s’est enrichie de savants venus de la Qalâa des Banu Hammade, mais aussi d’érudits venus d’Espagne. C’est dans cette capitale que la culture orthodoxe venue d’Orient et celle, plus libre, venue d’Andalousie, se rencontrèrent.

    Un esprit de tolérance et d’ouverture a permis aux Malékites, aux Hanéfites, aux Ibadites et aux Mutazilites, de confronter leurs points de vue aux cours de brillantes controverses. Cet esprit de tolérance s’étendit aux chrétiens, établis à Bône, à la Qalâa et à Bgayet. La même tolérance a joué à l’égard des juifs, dont la situation ne changea qu’avec l’arrivée des Al Mohades.

    En plus de tous ces savants et hommes de lettres, Bidjaya possédait également des marabouts vénérés, notamment Sidi Touati et Sidi Yahya, dont les tombeaux sont bien conservés. Ils font l’objet de pèlerinages de la part de tous les habitants de Bgayet Sidi Touati est tellement craint et adoré que des légendes aient immortalisé son pouvoir. On lui prête les miracles les plus fantastiques. Selon la légende la plus répandue :« Il aurait été invité à faire partie d’une fête nocturne et, outré par les éloges hyperboliques que le souverain ne cessait de se décerner, il lui reprocha son orgueil et sa vie de débauches puis, étendant son burnous, il lui montra au travers de sa transparence magique la ville de Bgayet totalement en ruines et abandonnée. Al Naçir, prince Hammadide, frappé par le spectacle, humilié, descendit du trône et s’exila sur une île rocheuse de la côte voisine, l’île des Pisans, où il mourut dans l’austérité. » On raconte aussi qu’« Avant de se retirer sur l’île, Al Naçir créa un institut, " Sidi Touati ", où on enseignait toutes les disciplines, y compris l’astronomie, et qui reçut jusqu’en 1824 plus de 3000 étudiants ».

    (Suite) Hafsides, espagnols...Vallée de la Soummam.






    Quarantième anniversaire de la mort d’Abdelkrim, le chef berbère du Rif ?

    16/02/2005 23:47



    (Né en 1882 au Rif, mort le 6 février 1963 au Caire)
     
    Par Nacer Boudjou
     
    Fervent de la libération de l’Algérie, combattant souvent victorieux, diplomate habile, propagandiste avisé, pionnier de la décolonisation en Afrique du Nord. Vainqueur de la bataille d’Anoual, l’évadé de la Réunion, l’irréductible républicain avant l’heure. Tant de qualité qui le font distinguer ce berbère du Rif.

    De formation juriste, Mohamed Ben Abdelkrim Khattabi était aussi un des premiers journalistes marocains. L’Espagne s’était agenouillée devant lui, en perdant entre 15 à 20 000 victimes dans la bataille d’Anoual, le 22 juin 1921. Etant acquis à la sagesse de ces aïeux, la bataille que les forces colonialistes hispaniques lui avaient imposée n’était pas sa tasse de thé, il voulait l’indépendance de son pays Berbère sans plus. Toutefois, héros qu’il était ne s’en démord pas, il était un véritable stratège militaire, tacticien.

    Mohamed Ben Abdelkrim Khattabi naquit vers 1882 chez les Aït Khattab, fraction des Beni Ouriaghel, une des tribus les plus puissantes, les plus belliqueuses du Rif central, où sa famille possédait une forte influence. Après des études traditionnelles à Ajdir, Tétouan et Fès, il s’installa en 1906 à Melilla où il avait travaillé en tant que rédacteur du journal « Telegrama del Rif ». Abdelkrim maniait le verbe et la plume avec un grand talent. Quelle perfection ! Une tradition chez les berbères de haute culture.

    Devant l’injustice du colonialisme exercée sur le peuple berbère, il se souleva avec une armée de montagnards rifains acquis à la cause légitime. Il avait institué une république qui fut malheureusement éphémère, avec un « makhzen » (gouvernement central) basé sur un mélange de traits traditionnels et modernes. C’était la « République confédérée des tribus du Rif » qui avait duré de 1921 à 1926. Son pouvoir institué et renforcé, abdelkrim élargit son champ d’action à tout le Rif, qu’il proclama république. Ce choix politique attira la sympathie des européens, en découvrant les traditions démocratiques berbères. En 1923, il demanda au Parlement français de plaider en faveur de la « Renaissance nationale » du Rif. Il signa des protocoles d’accords diplomatiques et de coopérations avec les Britanniques pour des échanges commerciaux, notamment les richesses minières de la région de Tanger. Par ailleurs, il demanda l’aide du Komintern et du Parti communiste français. Les pays du Proche Orient et africains l’avaient aidé également.

    La déclaration d’une république indépendante du Rif, à l’intérieur des frontières nationales du royaume chérifien avait discrédité l’autorité du souverain. Il voyait une menace sur la zone du protectorat français, d’où d’inévitables accrochages auraient eu lieu avec les forces colonialistes françaises.

    C’était une période de l’histoire qui avait annoncé la libération de tous les territoires marocains Les pays sous le joug colonialiste n’avaient de yeux que pour Abdelkrim, ce veilleur de consciences des opprimés. L’Espagne désavouée par la défaite de ses troupes à la bataille d’Anoual était sur le point d’évacuer le territoire, quand le Maréchal Lyautey l’encouragea d’y rester et de mater Abdelekrim. Ils signèrent une alliance en adoptant une stratégie commune. Les deux puissances militaires, l’Espagne et la France colonialistes avaient assemblé près de 500 000 soldats, tous corps confondus, une quarantaine de généraux, dont le général Philippe Pétain et une dizaine d’escadrille aérienne.

    Selon les témoignages de l’époque, l’aviation espagnole aurait utilisé en 1925 et 1926, un gaz expérimental meurtrier baptisé « Lust » par ses concepteurs allemands. Abdelkrim avait subséquemment essayé d’alerter la Croix rouge internationale sur l’utilisation de gaz toxiques contraire à la légalité internationale.

    Arrêté le 27 mai 1926, le républicain berbère fut déporté le 27 août de la même année dans l’Ile de la Réunion. Où il y passa une vingtaine d’années de solitude et de privation, loin des siens et de ses montagnes rifaines. En 1946, il réussit à s’échapper de la prison en soudoyant ses geôliers. Il rejoint l’Egypte le 31 mai 1947 et s’installa au Caire dans sa résidence de Koubbeh Garden. De là, il continua de diriger la lutte contre les armées colonialistes en Afrique du Nord. Toutes les personnalités politiques de cette époque lui rendaient visite et demandaient ses conseils. Avec Bourguiba et les leaders nationalistes marocains AbdelKhaleq Torres et Allal el-Fassi, il fonda, le 9 décembre 1947 un Comité de libération dont il était président à vie. Le 5 janvier 1948, Abdelkrim lança un manifeste paraphé par les représentants des partis politiques nord-africains. Le manifeste exhorta la lutte pour libérer l’Afrique du Nord du colonialisme. « Il refuse obstinément de rentrer au Maroc tant que le dernier soldat étranger n’en est pas sorti et que l’Algérie voisine n’est pas libre. »

    Mais AbdelKrim, vieilli, opposé à la monarchie marocaine, ne pouvait entretenir autour de lui l’union des chefs nationalistes Nord africains. Le 4 mai 1956, il affirme encore « Nous n’acceptons pas de solution de compromis en Algérie, au Maroc ou en Tunisie. Nous voulons l’indépendance totale. »

    Il meurt le 6 février 1963 à l’âge de 81 ans. Même devenu un mythe, voire un tabou pour certains marocains, son parcours historique, sa vaillance, son abnégation ne seront oublié par l’histoire de tous les berbères de l’Afrique du Nord.

    Il faut dire les mauvaises langues le considèrent comme un « rebelle fanatique et ignorant, xénophobe et ne représentant que des aspirations tribales parées d’oripeaux démocratiques » d’autres « le Mustapha Kemal de l’Afrique du Nord qui aurait pu faire d’Ajdir, l’Ankara de l’Ouest ». Il y’en a même qui vont jusqu’à dire « qu’il ne représente que le vieux Maroc des tribus et qu’il est avant tout un homme du passé, un " primitif " de la révolte. » D’autres, plus rationnels en considérant son apport nouveau dans les annales politico-religieuses de l’Afrique du Nord, révèlent que « Abdelkrim avait généré un nationalisme arabo-berbère militant, à la lumière de la modernité et d’un islam révisé, adapté aux exigences de l’heure, dans un environnement purement berbère. »

    Djamel Abd An-Nasser, le président égyptien lui avaient organisé des obsèques nationales. Quant au royaume marocain, son décès passa inaperçu, juste s’il y avait un entre-filet dans une gazette. Mais n’empêche, le jeune roi Mohammed VI, lors de sa visite dans la région de Tanger, en octobre 1999 a tenu à donner une poignée de mains à Saïd el Khattabi, le fils de Abelkrim.

    Et laissant à l’histoire de continuer son petit bonhomme de chemin. La guerre du Rif servira de modèle aux mouvements de lutte pour l’indépendance d’autres pays colonisés. Dans une autre partie du monde, en extrême orient, au Vietnam plus exactement le héros de la bataille Dien Bien Phu (1953-1954, soit 169 jours), en l’occurrence Hô Chi Minh, magnifia AbdelKrim le « précurseur » de la guerre anti-colonialiste.






    Juba II, roi, savant et écrivain - L’auteur des ’’Lybica’’ renaît de ses cendres

    16/02/2005 23:41



    Par Nacer Boudjou

    Juba II, né en 50 avant notre ère et mort en 23 de notre ère, était l’Aguellid, roi de la Mauretanie (partie occidentale de la Berbérie). Il avait régné à Iol-Caesarea (Cherchell), capitale de son royaume.

    Etre souverain ne lui suffisait pas pour accomplir son itinéraire d’homme passionné par les sciences, les lettres et les arts. Il était au devant de toutes les connaissances de son époque. « Juba II, dit Pline l’Ancien, fut encore plus célèbre par ses doctes travaux que par son règne ».

    Il était admirablement respecté et reconnu par le monde hellénistique. C’était un lettré savant, érudit rompu à toutes les innovations. Ce qui poussa les Grecs à ériger sa statue auprès de la bibliothèque du gymnase de Ptolémée à Pausanias, en signe de reconnaissance. Tous les savants de son époque, et même plus tard, s’accordaient à voir en lui une intelligence inégalable. Plutarque le considérait comme « le meilleur historien qu’il y ait eu parmi les rois (...) qu’on le compte parmi les historiens les plus savants des grecs ».

    Il consacra sa vie entière à l’étude des lettres. Son long séjour en Italie, pendant son exil, lui permit de fréquenter les plus célèbres des bibliothèques. Il cultivait à l’occasion l’art de la poésie. Un jour, il adressa des vers à l’acteur Leonteus qui avait mal interprété son rôle dans la tragédie « Hypsipyle », parce qu’il avait trop bien dîné.

    Il meubla sa mémoire prodigieuse de connaissances très étendues en géographie, en histoire générale et naturelle, en arts, en poésie, en grammaire et en philologie latine et grecque. Pour enrichir sa belle bibliothèque dont certains ouvrages puniques furent hérités de son grand-père Hiempsal, il acheta de vieux manuscrits grecs, latins, et puniques. Il utilisa de nombreux copistes et s’entoura de collaborateurs avertis pour puiser les sciences dans de vieux documents en voie de disparition. Ainsi, il possédait la copie du texte original du « Périple d’Hannon ».

    Il recueillit les bibliothèques de Carthage que le sénat romain avait jadis abandonnées aux princes de sa famille. A tout ce qu’il extrayait des manuscrits, il tentait d’apporter des renseignements concrets. Ayant consulté des livres puniques sur la source du Nil, il y organisa des expéditions. Avant lui, les thèses soutenues par les historiens, les géographes, les voyageurs affirmaient que la source du grand fleuve « Le Nil » se trouvait dans les montagnes du sud marocain. Pour vérifier ces théories, selon Promathos de Sanos, le savant roi Juba II délégua des scientifiques sur le terrain. Pline l’Ancien ajouta que « d’après l’enquête qu’a pu faire Juba, le Nil prend sa source dans une montagne de la Mauritanie inférieure, c’est-à-dire du Maroc, non loin de l’océan ».

    Juba II envoya également des marins-chercheurs sur les îles Canaries dites « Iles des Bienheureux » ou « Iles Fortunées », pour avoir de plus amples informations sur la vie de la faune et de la flore, bien que ces îles aient été déjà visitées par les Phéniciens. L’expédition partit des îles Purpuraires, l’actuel Mogador ( Maroc). « Les îles fortunées, écrit Pline d’après Juba, sont situées au midi un peu vers l’Ouest des Purpurariae (...) ».

    Juba II avait une puissance de travail et une fécondité intellectuelle illimitée. Il égala sans l’ombre d’un doute, à son époque, par ses vastes connaissances, les hommes de lettres et les érudits du monde grec et latin tels : l’historien Tite-Live, Alexandre de Milet, dit le polyhistor " celui qui sait beaucoup ", le compilateur Diodore de Sicile, Didyme d’Alexandrie, surnommé Chalken-téros " l’homme à l’estomac d’airain" et auteur de plus de 3.500 traités, le romain Varron, à l’érudition formidable.

    On ne connaît malheureusement que neuf titres de ses ouvrages, d’après Fulgence. Il en aurait publié beaucoup plus, d’après Suidas. La langue grecque était sa langue de prédilection, ce fut dans cette langue qu’il écrivit la plupart de ses ouvrages. Plutarque rangea ce roi érudit parmi les écrivains grecs. Ses ouvrages ne sont connus qu’à travers des textes et fragments très courts, rapportés par Pline l’Ancien, Plutarque et Athénée, à l’exemple de : Description des oiseaux de Diomède. Hôtes d’une île du littoral Apulien. Eloge de la cuisine, extraite d’une comédie d’un Athénion " les Samothraces ". Le traité " Libyca " écrit en l’an 6 de notre ère.

    Selon les historiens, les " Libyca " se composaient d’ au moins trois livres qui contenaient, semble-t-il, des matières fort diverses : Géographie, histoire naturelle, mythologie etc.... C’est probablement dans ce traité qu’il avait inséré les enquêtes sur le Nil et les îles Canaries, qu’il avait étudié des animaux d’Afrique, la botanique, par exemple : le citron, qu’Héraclés avait fait connaître aux grecs, car les fameuses pommes d’or cueillies du jardin des Hespérides, en Libye, n’étaient autres à vrai dire que des fruits du citronnier. Juba II relatait non seulement le départ du héros, chargé de ces fruits, mais aussi sa venue avec des guerriers grecs qui avaient pris position en territoire Mauritanien.

    Etienne de Byzance, lexicographe, nous révèle un autre ouvrage de Juba II. Il s’agit de deux titres : " Histoire romaine " et " Archéologie romaine ". Dans le premier livre, il décrivit la population primitive de l’Italie avec ses souverains : Latinus, Lavinium, Enée, Ostie. Dans le second, il présenta la cité Numance, les guerres d’Espagne du deuxième siècle avant notre ère, l’enlèvement des Sabines, la condamnation de Tarpéius par Romulus, épisode de la campagne de Scylla en Grèce en l’an 68 avant notre ère.

    Le traité baptisé " Similitudes " était très vaste : il réunissait quinze livres au moins. Il mettait en relief des usages romains dans la vie publique et privée, en démontrant quelques origines helléniques. Il consacra également un ouvrage, " Babyloniaca ", au peuple assyrien, les " Arabica ", relatif aux Indes, Golfe persique, Mer rouge, Ethiopie, Egypte etc.... Dans un de ses livres, il rapporta que son médecin personnel Euphorbe avait trouvé dans la montagne de l’Atlas au Maroc une plante pourvue de vertus admirables. Le suc qu’elle contenait éclaircissait la vue, rendait inoffensif le venin des serpents et d’autres poisons. Pour cet exploit, il donna le nom d’Euphorbe à cette plante, qui le garda jusqu’à nos jours.

    Il avait écrit moult traités touchant à toutes les sciences, les lettres et les arts :
    -  Sur la peinture, les peintres, comprenant 8 livres.
    -  Sur l’histoire du théâtre avec 17 livres, se rapportant aux instruments de musique de divers pays, danses grecques, les acteurs etc....
    -  Un traité sur la corruption du langage, en deux livres.

    En somme, Juba II, roi de Massylia, plus tard dénommée Mauritanie Césarienne, était une sommité incontournable du début du Ier siècle de notre ère, en Afrique, dans la sphère méditerranéenne et orientale. Il n’y a point de doute qu’une pléthore de savants et d’hommes de lettres s’était inspirée de ses travaux. Les premiers à en avoir pris connaissance furent : Plutarque, Tite-Live, Pline, Asinius Pollion, Appien. Le médecin Galien s’inspira du traité sur l’Euphorbe, au IIe siècle de notre ère.

    Les philologues de la fin du IIe et du début du IIIe siècle de notre ère, tels que : Pollux, Harpocration, Athénée, firent référence à ses travaux en philologie. Le zoologiste Elien, à l’époque de Septime Sévère, cita Juba II dans ses écrits. Bien d’autres se référèrent à ses traités : Alexandre de Myndos, Philostrate, tous deux zoologistes, et Tatien au deuxième siècle, Clément d’Alexandrie historien de la fin du IIe siècle. Lier la gestion des affaires d’Etat à la passion d’innover, de s’instruire et de servir son peuple est un idéal réservé, hélas, à très peu d’individus.

    Nacer Boudjou Journaliste/Prof des beaux-arts

    Monnaie
    La représentation de Juba en Hercule est relativement rare sur les monnaies. Pour le denier, ce type de portait est signalé pour les années 35 et 36, puis pour l’an 41 et enfin l’an 45.

    Historique
    Juba II ( né en 50 avant notre ére-et mort en 23 de notre ére), fut élevé par Octavie, devint l’ami d’Auguste. Il épousa Cléopâtre Séléné fille, de Cléopâtre VII et de Marc-Antoine en 19 avant notre ére et mourut vers 5 ou 6 de notre ère. Juba II lui survécut dix-huit ans environ. Elle est la grande tante de Caligula et la mère de Ptolémée qui succéda à Juba II et que son cousin Caligula fit assassiner à Rome en 40 pour annexer la Maurétanie.







    Début | Page précédente | 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 | Page suivante | Fin
    [ Annuaire | VIP-Site | Charte | Admin | Contact nboudjou ]

    © VIP Blog - Signaler un abus