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VIP-Blog de nboudjou
  • 137 articles publiés
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  • Créé le : 15/02/2005 11:34
    Modifié : 17/03/2008 17:26

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    Le poète est décédé à l’âge de 70 ans

    03/03/2005 11:04

    Le poète est décédé à l’âge de 70 ans


    Djamal Amrani nous quitte
    Par Rédaction de Liberte Lu (109 fois)

    Djamel Amrani, chantre de la Révolution et poète de la vie, nous a quittés, hier  après-midi,  à l’âge de  soixante-dix ans.

    Né le 29 août 1935 à Sour El-Ghozlane, il fait partie des précurseurs de la poésie algérienne, à l’image de Jean Amrouche, Anna Gréki, Mohamed Dib. Son œuvre poétique qu’elle soit écrite ou diffusée à travers la radio, dans son émission “Poésie ininterrompue” est imbibée de l’épopée de la Révolution qu’il célébrera à travers ses hauts faits et ses personnages. À l’image de Hassiba Ben Bouali, son égérie. Étant lui-même moudjahid, ayant subi les pires sévices dans la villa Susini, de triste mémoire, Djamal Amrani a su traduire dans sa poétique à la fois la tragédie et la grandeur de la Révolution algérienne. Mais à l’inverse de ses aînés, il a continué son combat en cherchant les mots les plus justes qui correspondent à l’époque et à l’homme. Djamal a été de tous les rendez-vous quand la littérature et la poésie sont conviées, participant ainsi aux frémissements de ce qui s’apparente à une vie artistique, dans un pays, le nôtre, où la culture est la dernière roue de la charrue. Un sort auquel il a toujours refusé d’abdiquer. Djamal nous quitte, laissant derrière lui l’image d’un homme réputé pour sa gouaille. Mais aussi une œuvre généreuse, traversée de part en part par le souffle de la Révolution. Parmi ses ouvrages, on citera Le Témoin (1960), Entre dents et mémoire (1981), Déminer la mémoire (1986), Jours couleur de soleil. Djamal Amrani a reçu le 29 juillet dernier la médaille Pablo-Neruda, le célèbre poète chilien à qui il a souvent rendu hommage en se faisant l’écho sonore de son verbe défiant la dictature. Et le 19 septembre, il reçoit aussi le Prix des libraires pour la totalité de son œuvre. Au cours de ses pérégrinations qui l’ont mené aux quatre coins du monde, où il a porté la voix de la Révolution, Djamal Amrani a fait la connaissance des hommes qui ont façonné notre siècle, à l’exemple du “Che”. Mais aussi de grands écrivains comme Nazim Hikmet, Ismael Kadaré, Romain Gary.

    R. N.


     






    Djamel Amrani nous a quittés hier

    03/03/2005 10:42



    Edition du 3 mars 2005 > Dernière

    Le Témoin s’en va

    Le poète, l’homme de radio et critique littéraire, Djamel Amrani, est décédé hier à l’âge de 70 ans. L’auteur de Bivouac des certitudes, le Dernier Crépuscule, Vers l’amont, l’Eté dans ta peau..., est parti laissant derrière lui un vide difficile à combler.

    La perte est terrible à la fois pour la culture algérienne pour qui le défunt était l’un de ses grands ambassadeurs, mais aussi pour la littérature universelle. Le 13 juillet 2004, Djamel Amrani s’est vu décerner la médaille Pablo Neruda - immense et illustre trouvère et progressiste chilien et non moins prix Nobel de littérature en 1971 - en reconnaissance et pour récompenser à la fois son riche parcours littéraire. Né le 19 août 1934 à Sour El Ghozlane, Djamel Amrani est également une figure de la résistance algérienne au côté de Amara Rachid. Lors de la Bataille d’Alger, en 1957, il sera arrêté, torturé dans la villa Susini et incarcéré. Après l’indépendance, le défunt officiera dans le cabinet du président Houari Boumediène, avec Abdelaziz Bouteflika, Medegheri et Chérif Belkacem. Djamel Amrani a été aussi l’un des pionniers des médias algériens en éditant le journal Chaâb avec Salah Louanchi et Serge Michel et un autre intitulé Atlas avec Cheriet Lazhari. En 1966, il résidera en France où il s’essaiera à la production d’une émission maghrébine à la télévision française, l’ORTF. De retour en Algérie, il intégrera l’équipe de la RTA pour des émissions littéraires. Parmi les cautions intellectuelles l’ayant encensé, on peut citer celle de Jean Breton : « Jeté à 20 ans dans la lutte pour l’indépendance de son pays, l’Algérie, Djamel Amrani fait partie de cette génération d’intellectuels de la résistance qui prirent tous les risques, à la fois par la plume et par le fusil. Sa poésie d’alors dénonciatrice des bourreaux qui le torturèrent parlait haut et net pour le drapeau et pour la victoire de façon à être comprise de tous. Le don éclate chez Amrani. Amrani réinvente l’élégie à sa manière, à base de “carpediem”. » Serge Brindeau, dans la revue Sape, saluera le trait cursif de Djamel Amrani : « Un poète algérien en quête des multiples signes du sacré. Il célèbre la terre qu’il étreint, la lumière qui se déploie jusque dans les muscles, le sens nouveau des nuits et des jours. Un poète s’avance. Dans la vasque de ses mains, on peut le voir porter un jardin absolu d’orchidées. Il s’appelle Djamel Amrani. » L’auteur des Chercheurs d’os, Tahar Djaout, n’est pas en reste. En 1982, dans Algérie Actualité, il décrit Djamel Amrani : « De tous les poètes de la Révolution, Djamel Amrani est celui qui a le plus tenu ses promesses. Non seulement il a imposé une heureuse continuité, alors que tant de souffles se sont éteints. Mais il a, à l’image de ces grands poètes que sont par exemple Mohammed Dib et Jean Sénac, exploré de nouvelles voies, mettant à profit d’autres cordes sensibles, une somme de richesses langagières et de trouvailles oniriques... »

    Salah Slimani






    Expulsions de Palestiniens

    02/03/2005 12:33



    Bonjour à tous,
     
    L'autorité palestinienne condamne les mesures prises par le gouvernement israélien concernant plusieurs expulsions et plusieurs interdictions d'entrée dans le territoire israélien des militants des Droits de Homme. (voir article ci dessous)
     
    Pat O'Connor est le dernier militant des Droits de l'Homme à avoir été arrêté et bientôt expulsé (ce n'est plus qu'une question d'heures). Hier, je l'ai contacté à la prison où il attend son expulsion vers les Etats Unis. Malgré de mauvais moments qu'il a passé lors de sa détention, Pat garde la force et la foi en la résistance non-violente du peuple palestinien. Il dit qu'il n'est pas un criminel et qu'il n'a rien fait d'illégal. Il dit qu'il a simplement défendu les Droits de l'Homme!
     
    Il est fort probable que Pat et moi allons travailler sur la rédaction d'un livre qui couvrira la marche contre le mur de l'été dernier, les témoignages recueillis dans le camp de réfugiés de Tulkarem et plusieurs témoignages de prisonniers sur leurs conditions de détention. Le livre sera  certainement publié aux Etats Unis et  dans les pays francophones.
     
    "A défaut de ne pas avoir reçu le retour attendu de l'échos de nos voix par nos gouvernements ; nous aurons la force nécessaire dans nos écrits pour être lus!"
     
    Je vous joins deux articles  dont un témoignage de Pat O'Connor (source www.ism-france.org).
     
    Merci de les lire si vous avez un peu de temps.
     
    Dhikra
     
     
     
    L’Autorité Palestinienne condamne les mesures israéliennes pour faire taire les voix de la vérité.
    Par ISM > ism-alerts@palsolidarity.org
     

    La suédoise Anna Nillson et l’italienne Anna Lenna Di Govani sont les dernières dans le nombre de plus en plus important des militants des droits de l’homme à avoir été interdits d’entrée en Israël pour les empêcher de passer en Cisjordanie et à Gaza.
    Le gouvernement palestinien a publié une déclaration au début de la semaine "condamnant les mesures de l’occupation israélienne dont le but est de faire taire les voix de la vérité".


    Selon le ministre d’Etat palestinien, Qaddura Faris, "le gouvernement israélien cherche à couvrir ses crimes contre la terre et le peuple palestiniens, surtout les crimes qui touchent à ce projet de colonisation qu’est le Mur. Il s’y emploie en poursuivant, arrêtant, et déportant les membres des mouvements internationaux e solidarité.
    Le gouvernement israélien craint que ces personnes expliquent la politique israélienne et révèlent les crimes israéliens au public de leurs pays.
    Le gouvernement palestinien est sensible à la position de tous ceux qui sont solidaires des droits légitimes des Palestiniens."



    Anna rejoignait d’autres internationaux y compris des Israéliens et des Palestiniens pour une manifestation de trois semaines l’été dernier sur le tracé du Mur israélien d’Apartheid.

    La marche de la Liberté faisait partie d’une campagne organisée par le mouvement international de solidarité (ISM), un mouvement palestinien qui soutient la résistance non violente à l’occupation israélienne.

    Elle n’a pas été arrêtée ni accusée d’avoir fait quelque chose d’illégal pendant son séjour. Hier elle voulait revenir dans le pays, mais e fut pour s’apercevoir qu’elle avait été ajoutée à la kafkaïenne liste noire des gens considérés comme "menaces à la sécurité" dressée par l’état d’Israël.

    Anna a été interdite d’entrer et envoyée en Ethiopie.

    L’ISM a répertorié plus d’une centaines de cas identiques depuis avril 2002.


    Pat O’connor, un militant de l’ISM en attente actuellement d’expulsion dans la prison de Maasiyahu, dit : « Israël refuse l’accès aux Territoire Occupés à tous les visiteurs internationaux qu’il soupçonne d’être solidaires du peuple palestinien, quand des internationaux qui soutiennent les colons sont les biens venus »


    Pat O’Connor a été arrêté le 24 janvier par des agents de sécurité israéliens après avoir planté des plants d’oliviers dans le village de Biddu avec des militants des droits de l’homme Palestiniens, Israéliens et internationaux.

    Lors de son arrestation, les agents de sécurité ont prétendu qu’il avait un faux passeport irlandais.

    Mais l’Ambassade d’Irlande a confirmé la validité du passeport d’O’connor.

    De plus, l’Autorité Palestinienne a délivré une lettre reconnaissant le droit de Mr O’connor à travailler et invitant O’Connor à séjourner dans les Territoires Palestiniens Occupés.

    Pourtant Israël l’a expulsé.


    L’avocate israélienne Gaby Lasky dit : "Quand ça l’arrange, Israël transforme les militants humanitaires en menaces pour la sécurité avec un certain cynisme pour des considérations de sécurité".

    Elle réclame qu’Israël déclassifie la liste noire et publie les critères qui déterminent qui peut être interdit d’entrer.
     
    Traduction : CS pour ISM-France
     
     
     
    Palestine - 12-02-2005

    Patrick O'Connor : Réflexions sur mon audition
    Par Patrick O'Connor
     

    Le système juridique israélien n'est pas vraiment un département indépendant du gouvernement en servant de contrôle sur les autres secteurs.
    Au lieu de cela, il est, pour une grande partie, un cachet pour la politique du gouvernement, et il a approuvé des initiatives du gouvernement sur les colonies, le mur de Ségrégation, les assassinats extrajudiciaires, les démolitions à la maison et le refus du droit des Palestiniens à avoir un procès juste, tout cela en violation du droit international.




















    Photo : Patrick O'Connor avec des enfants à Gaza



    La période du mercredi soir au jeudi après-midi de la semaine dernière a été la plus difficile pour moi depuis mon arrestation le 24 janvier. Les autorités israéliennes ont essayé de saper mon recours en appel en essayant de m'expulser dans la soirée du mercredi 2 février.

    Depuis 1948, le gouvernement israélien a raffiné ses méthodes de contrôle et d'expropriation, empruntant certaines à d'autres pays et créant également leurs propres innovations. L'attaque contre l’ISM et d'autres groupes non-violents internationaux et israéliens vise à écraser la résistance, à isoler les Palestiniens et à critiquer et expulser les défenseurs internationaux et israéliens des droits nationaux palestiniennes.

    Cependant, les histoires au sujet des arrestations d’internationaux doivent être vues dans leur contexte. Elles sont seulement une partie minuscule des efforts globaux du gouvernement israélien pour dominer les Palestiniens.

    Mercredi soir, mon avocat Gaby Lasky et moi avons soudainement appris que j'aurais une audition du tribunal le jeudi à 9 h. L'audition ne devait pas aborder ma déportation et la question plus large de mettre des activistes sur une liste noire, mais elle devait déterminer si j'étais autorisé à rester dans le pays jusqu'à ce que mon appel contre mon expulsion soit entendu.
    Au moment où j'ai appris l'audition, des représentants du Ministère de l'Intérieur dans la prison ont commencé à me dire que je devais partir dans 30 minutes, à 8 h., pour être expulsé vers l’Irlande. J'ai expliqué que j’avais une audition le lendemain matin à 9 h. Ils ont continué à hurler : "Vous partez." Donc, de ma concentration sur mon audition, j’ai dû tout faire pour éviter l’expulsion.

    Quelques jours plus tôt, les autorités israéliennes dans la prison avaient menacé de me mettre dans un avion, mais lundi matin mon avocat et moi avons reçu un ordre de juge pour l’empêcher. Cependant, cela n'avait pas été communiqué aux fonctionnaires de la prison qui ont refusé de me donner un numéro de fax pour que Gaby faxe l'ordre du juge. Ils m'ont finalement donné un numéro d’un fax dans un autre bâtiment, en disant qu'ils seraient tenus informés des fax reçus. Gaby a envoyé l'ordre par fax.

    Mercredi soir, pendant qu'ils essayaient de me faire sortir de ma pièce, ils ont continué à refuser de me donner un numéro de fax où Gaby pourrait faxer l'information de l'audition à l'aéroport. Finalement, j'ai trouvé un des types, croyant que j’étais un israélien palestinien, a commencé à parler avec lui en arabe. Il s'est radouci et m'a donné le numéro de fax à l'aéroport et son numéro de téléphone portable. Gaby a alors envoyé l'ordre du juge par fax à l'aéroport.

    Nous étions environ 15 à être entassés dans un camion blindé sans vitres. Après quelques heures à l'aéroport, ils ont reconnu que j'avais une audition et m’ont renvoyé à la prison de Maasiyahu.

    A Maasiyahu, j'ai été mis dans une cellule froide et sale de 12h30 jusqu'à 2h30 le lendemain matin. Alors que j'étais enfin ramené dans ma cellule familière, on m’a dit que je devrais partir à 6h pour mon audition à 9h.

    Juste avant 6h, un garde a commencé à hurler que je devais partir dans 5 minutes. Fatigué et maintenant en colère, je me suis dépêché. Pendant que je partais, mon téléphone portable m’a été pris. J'avais supposé que je pourrais consulter mon avocat et mes amis au sujet de mon audition par téléphone avant l'arrivée.

    J’ai été menotté et mis dans un bus blindé pour être conduit au tribunal de Tel Aviv. À 9 h, j’ai été emmené d'une cellule d’attente à la salle d’audience avec des chaines aux jambes. Le juge a discuté avec le garde de police jusqu'à ce que le garde ait accepté d'enlever les chaines.

    Le juge et son équipe se sont assis sur une plateforme quelques centimètres au-dessus de nous, signification de leur grand pouvoir. Comme l'audition avait lieu en Hébreu, je ne pouvais pas suivre toute la discussion. Le juge et Gaby ont parlé presque toujours, avec le juge qui coupait court certains arguments de Gaby. Le juge a dit que s'il était forcé de donner sa décision aujourd’hui, il ordonnerait mon expulsion, et qu'une décision négative d'un juge serait un mauvais point pour mon affaire demandant de ne pas être mis sur liste noire. Il a affirmé que ma seulement option devait être l’expulsion ce qui permettrait la poursuite sans moi de mon affaire. J'étais peu satisfait de cet arrangement, mais j’ai reconnu que c’était le meilleur des mauvais choix qui m’étaient offerts, étant donné ma situation.

    Le juge a dit que je pourrais implorer pour être présent à mon audition, toutefois mes chances de succès avec cette requête et avec l’affaire toute entière étaient minimes. En 2003, mes requêtes pour assister à ma propre audition sur mon interdiction d'entrer ont été à plusieurs reprises refusées.

    La tentative de mercredi pour m'expulser m'avait laissé très fatigué. Je n'avais dormi que deux heures cette nuit-là et aucune nourriture ne m’avait été donnée le matin. La tentative d’expulsion devait être prévue pour la nuit avant mon audition afin de me déstabiliser. Cela faisait au moins partie d'un effort délibéré pour me mettre en difficulté lors de mon appel. De toute façon, ma fatigue a réduit ma capacité à penser clairement pendant l'audition.

    Après l'audition, j'ai été ramené dans une cellule sans fenêtres du tribunal avec 25 autres personnes. La cellule faisait 10 mètres sur 3 mètres et il y avait seulement un banc en béton, des toilettes et un robinet. Nous sommes restés là de 10 h du matin à 14h30. Les gens se sont mis en colère et ils ont commencé à marteler la porte et à hurler. Enfin, nous avons tous été menottés et mis mis dans un bus blindé pour nous ramener.

    A la fin de la journée, j'étais très fatigué, et très frustré de l'audition au tribunal. L'emprisonnement répété, les menottes et les chaines, les véhicules blindés, l’attente injustifiée, les cris des gardes et le manque de nourriture décente fut pour moi la pire expérience de prison.

    Assis dans une cellule au sous-sol avec 25 autres prisonniers en pensant aux juges assis au-dessus de nous qui rendent des décisions pour soutenir une occupation militaire injuste, j'ai vraiment eu un sentiment d'impuissance face à un système qui impose sa volonté par la force derrière une façade de légalité et de démocratie.

    Comme je l’avais appris dans mon affaire en 2003, le tribunal donne un "grand degré de latitude" aux services de renseignements israéliens dans les décisions sur de nombreuses questions.

    Le système juridique israélien n'est pas vraiment un département indépendant du gouvernement en servant de contrôle sur les autres secteurs.

    Au lieu de cela, il est, pour une grande partie, un cachet pour la politique du gouvernement, et il a approuvé des initiatives du gouvernement sur les colonies, le mur de Ségrégation, les assassinats extrajudiciaires, les démolitions à la maison et le refus du droit des Palestiniens à avoir un procès juste, tout cela en violation du droit international.


    Je vois aussi que je bénéficie d’un traitement bien meilleur que les autres menacés d’expulsion, et d'un traitement bien meilleur qu'un Palestinien , en raison de ma peau blanche, ma nationalité, mon origine, mes vêtements, etc..

    Si je me sens impuissant face au système israélien, avec tous mes privilèges, je peux seulement imaginer comment un Palestinien doit se sentir.


    24 heures plus tard, j’étais de retour dans ma cellule de Maasiyahu, avec mes amis du Togo, du Soudan, de Géorgie et de Thaïlande, avec mon téléphone portable comme lien au monde extérieur, et après un long sommeil, je me suis senti ragaillardi et prêt à continuer.

    Les autorités de la prison veulent m'envoyer en Irlande, mais je veux retourner à New York City, où je vis. La résolution de ce conflit déterminera la date à laquelle je partirai d’ici. Je peux certainement m’arranger de quelques jours de prison, si mes collègues palestiniens peuvent continuer à supporter les 37 ans d’occupation.
     
     
      Source : http://www.palsolidarity.org/  
      Traduction : MG pour ISM-France





    La guitare se rebiffe…

    02/03/2005 02:06

    La guitare se rebiffe…


     

     

          

    D’un jeu moins difficile que celui du luth, la guitare va être l’instrument favori des Jongleurs et ménestrels l’utilisant pour accompagner le chant et soutenir les danseurs. En Flandres et en Allemagne aux XIVe et XVe siècles, le saint sacrement est porté au travers des villes au son des violes, des guitares, des psaltérions… Tarrega ouvre à l’instrument des perspectives insoupçonnées et tous les guitaristes modernes se reconnaissent comme ses héritiers. Joaquim Rodrigo, enfin se range au premier rang des musiciens espagnols avec le « Concerto de Aranjuez » 1939, pour guitare et orchestre.

     

     

    Archives

    Par Nacer Boudjou

     

    Au contraire de ce que l'on méditerait aisément actuellement, la guitare n'est pas un instrument d'invention récente. Si l'on en croit l'étymologie de son nom : chitarra, guitarra, quinterne, guiterrelle descendrait même de la cithare dans l'Antiquité au Proche-Orient, notamment en Egypte. Ses origines pourraient remonter au luth chaldéo-assyrien. Selon d’autres sources, elle dérivait de la cithare romaine, venue d’Assyrie et de Grèce. Elle fut introduite en Espagne par les Maures au VIIIe siècle.

                                                                                                                                                                                                                    

    A côté de ce roi des instruments qu’a longtemps été le luth, la guitare occupe une place effacée, certes, mais loin d'être dérisoire. Elle n’arrête de se manifester dans les milieux épris de sonorités éthérées, de musique d'intimité. Son succès s'est affirmé au cours de diverses périodes. Ensuite, elle est rentrée dans l'ombre, elle n'en brille pas moins avec autant d'éclat, plus tard.

                                                                                                                                                                    

    A quelque ère que l'on se place, c'est en effet une réalité musicale singulière que représente la guitare. Susceptible de satisfaire aux exigences des plus grands virtuoses, elle reste capable de résonner mélodieusement entre les mains d'interprètes moins expérimentés. Or, dans les siècles passés comme de nos jours, ceux-ci sont de loin les plus nombreux! Il n'est que de contempler; le magnifique portrait de « Mademoiselle de Beaujolais » conservé au Musée de Tours, les esquisses de Watteau ou les innombrables princesses du XVIIIe siècle qui se font peindre jouant de la guitare.

     

    Tout comme le luth, il existe des types différents de guitares en usage dans le monde entier. La guitare est un instrument à caisse de résonance de forme ovale, étranglée en son milieu et à fond plat. La caisse est munie d’un manche long terminé par une tête plate où s’insèrent les chevilles. Les cordes de boyau se fixent comme celles du luth à un cordier fixé sur la table d’harmonie.

     

         Espagne, berceau de la guitare

     

     

    C’est en Espagne et au sud-ouest de la France vers le Xe siècle et XI e siècle que la guitare désignée sous l’appellation guitare mauresque s’est développée et laissée une riche iconographie. Elle figure dans de nombreuses miniatures, remarquablement celles qui ornent le précieux manuscrit des  « Cantigas de Santa Maria » composés par le roi Alphonse X le Sage au XIIIe siècle. Elle figure également dans de nombreuses cathédrales gothiques, placée entre les mains  des anges musiciens.

     

    Sous quelle forme que ce soit, la guitare est  très appréciée dès le Moyen Age. Jongleurs et ménestrels l’utilisent pour accompagner le chant et soutenir les danseurs. Par ailleurs, il est recommandé aux filles d’en jouer, car, dit-on « elle élève les cœurs ». le roi Charles V possède une guitare à teste d’agnelot d’ivoire, garnie d’argent. En Flandres et en Allemagne aux XIVe et XVe siècles, le saint sacrement est porté au travers des villes au son des violes, des guitares, des psaltérions…

    D’un jeu moins difficile que celui du luth en raison de son petit nombre de cordes, la guitare va être l’instrument favori. « Sitôt levé, ma guitare je touche », avoue Ronsard. C’est tout naturellement en Espagne, berceau de l’instrument, que sont édités les premiers essais d’œuvres pour guitare, composées par Alonso Mudarra, 1546, Miguel de Fuenllana, 1579, puis en Italie, en France et en Allemagne. Le répertoire proposé aux guitaristes est très proche de celui des luthistes ; il comprend essentiellement des transcriptions de chansons pour voix accompagnées ou purement instrumentales et des danses : Fantaisies et pièces religieuses ( motets, psaumes et airs spirituels). Le style d’écriture se rapproche visiblement de celui du luth, mais avec une nette volonté de simplification.

     

        La guitare accompagnant les chœurs

     

     

    La guitare aux XVIIe et XVIIIe siècles en usage nous est familière, Elle a pratiquement acquis sa forme moderne : le cheviller en forme de crochet a disparu au profit de la tête plate. La caisse de résonance reste toutefois moins volumineuse. Elle apparaît également associé aux instruments à archets et même à l’orchestre. L. Boccherini 1743-1805, avait modifié douze de ses quintettes afin d’y introduire une partie de guitare et écrit la première symphonie avec guitare obligée. Napoléon Coste 1806-1883 laisse un répertoire de soixante dix œuvres. Vers 1820, Schubert n’hésitera pas à lui confier l’accompagnement de chœurs d’hommes laissant le choix entre le piano-forte et la guitare.

     

    La mort de Tarrega 1909 marque, à plus d’un titre, une date importante dans l’histoire de la guitare. Avec lui disparaît non seulement « le meilleur interpréte de tous les temps » comme l’écrit un de ses disciples, mais encore une certaine conception de l’instrument et de la littérature qui lui est destinée ; l’ère du virtuose-compositeur est désormais achevée. Tarrega ouvre à l’instrument des perspectives insoupçonnées et tous les guitaristes modernes se reconnaissent comme ses héritiers. Par son enseignement et celui de ses élèves les plus directes, tels : Miguel Llobet et Emilio Pujol, Il est à la base du vaste mouvement artistique dont nous recueillons maintenant ses fruits. Miguel Llobet 1875-1938, grand virtuose est sans doute le plus célèbre des élèves de Tarrega, se fixe à Paris en 1904. Il se lie avec Albéniz, Ravel et Debussy et s’assimilant leur culture musicale, révèlent les orientations modernes de la guitare. Son œuvre comprend essentiellement des transcriptions et des harmonisations de chants populaires catalans.

     

    En dépit de ces brillants interprètes, la guitare va connaître dans la fin du siècle une crise qui l’atteint dans son essence même. Elle est, d’un côté considérée comme un instrument populaire réservée aux divertissements, l’accompagnement des chanteurs et des danseurs ; L’illustre guitariste Andres Ségovia 1894 insiste pourtant sur le fait qu’ « il serait injuste de limiter l’office de ce merveilleux instrument au simple accompagnement du folklore, des danses et des chants ». L’objectif essentiel qu’il aille s’efforcer d’atteindre est donc la création  d’un répertoire original. Il s’adresse aux compositeurs : Frederico Moreno Torroba 1891, Manuel de Fella « Hommage pour le tombeau de Debussy », où il reprend une phrase de « Soirée dans Grenade ». Joaquim Rodrigo 1902, enfin qui se place au premier rang des musiciens espagnols avec le « Concerto de Aranjuez » 1939 pour guitare et orchestre.

     

    A partir des années  1920, des musiciens recommencent à s’intéresser à l’instrument et à l’introduire dans leurs œuvres : A. Schoenberg, P. Boulez…La plupart  des grands conservateurs internationaux la considèrent à l’égal des autres instruments. Des cercles pour le développement de la guitare sont enfin fondés dans nombre de villes. De jeunes virtuoses attirèrent le public tel Narciso Yepes 1928 révélé par le film « jeux interdits » et sa célèbre « Romance » et Alexandre Lagoya, les solistes : Manitas de Plata, Paco Ibanez et les chanteurs français qui ne sont pas des moindres : Maxime Le Forestier, Georges . Brassens, Enrico Macias. La guitare électrique après avoir été longtemps réservée à la musique jazz (Django Reinhardt, Charlie Christian…) ou de variétés, commence à retenir l’attention des compositeurs.

     

     

     

     

     

     

     

                                            

                                           






    La grande saga du luth en Europe

    02/03/2005 01:45

    La grande saga du luth en Europe


    Après avoir connu une éclipse de plus de deux siècles en Europe, le luth, maître des instruments à cordes pincées renaît de ces cendres. Des luths anciens sont restaurés. Des œuvres des 16e et 17e siècles inaccessibles en tablatures sont publiées en notation moderne. Si les interprètes de cet instrument osent se produire timidement, il n’en demeure pas moins que le luth a désormais reconquis sa place de choix.  

     

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    Par Nacer Boudjou

     

    On suppose que les lieux d’apparition du luth sont : l’Assyrie et le Cappadoce ou l’Egypte pharaonique. Dès l’antiquité on le trouve à Byzance, Arménie, Afrique du Nord, et la Grèce. Même en Chine, Iran, Inde, au premier siècle de notre ère. Il est répandu en Afrique de l’ouest sous diverses appellations : Tidnit des hassanya de Mauritanie, holdu des peuls, khalam du Sénégal, molo des djerma ou des sonraï du Niger. Ils dérivent tous du luth égyptien pharaonique gengenty. Quant au luth du Proche Orient, tel qu’il apparaît en Irak au 7esiècle, il a ressemblé au type actuel appelé qanbous, que l’on trouve de nos jours au Yémen en Afrique de l’Est, aux Comores, Madagascar, Zanzibar, Malaisie. Son introduction en Europe est due par les musiciens du Levant en s’installant à Venise (Italie) et par les Maures en Espagne.

     

    On dit par ailleurs, qu’il est né d’après les récits légendaires consignés par les polygraphes (dont un Massâoudi) dès la fin 9esiècle de la métamorphose de la dépouille d’un enfant mort dans des conditions non élucidées, que son père, Lameq de la lignée de Caïn avait attaché aux rameaux d’un arbre. Le squelette et les entrailles donnèrent naissance au plus illustre modèle de l’instrumentarium.

     

    Caractéristiques

     

    A l’origine, sa caisse de résonance est de forme sphérique puis s’allongeant en demi-poire vers le 15esiècle. Sa coque est formée d’une série de côtes de bois ou d’ivoire refermée par une partie plate. La table d’harmonie est percée d’une ouïe circulaire ornée d’une ou de plusieurs rosaces sculptées. Muni d’un manche court, terminé par une cheville rejetée vers l’arrière formant un angle presque droit, monté de cordes de boyau accrochées à un cordier fixé sur la table d’harmonie. A son introduction en Europe, il n’avait que 4 cordes. Puis celles-ci sont doublées pour former le « chœur ».  Au 14esiècle s’ajoute une cinquième corde et une sixième, un siècle plus tard. Bien reconnu comme le plus parfait des instruments, le luth à six « chœurs » ne restera en usage que jusque vers 1560. Si l’on en croit l’un des plus célèbres théoriciens français du 17esiècle, le Professeur Marin Mersenne. Certains joueurs tentent vers 1630 de « mettre quinze ou vingt rangs de cordes sur le luth ». Il conseille donc de s’en tenir au nombre de dix à douze rangs.

     

       Dès la fin du 16esiècle, il existe  quatre tailles de luths : Luth soprano : sa caisse n’est guére plus volumineuse que celle d’une mondoline, luth alto, luth ténor, luth basse. Cette famille de luths, continuera de s’agrandir. En 1618, le célèbre théoricien allemand  Michael Praetorius signale dans son Syntagma Musicum, l’existence de sept types différents, allant du petit dessus de luth au grand luth basse. L’Italie occupe une place de choix dans la fabrication du luth; Laux Maler 1528 de Bologne, Les Sellas Giorgio et Matteo Venise, début du 17esiècle, les Tieffenbrucker, d’origine allemande établis à Padoue, 1615, et à Venise en 1625. En Allemagne, Nuremberg, semble avoir été un centre important. Hans Frey, 1523. Laux Bosch, 1550 à Schöngau.

     

    Les luthiers du paradis

    Taillent des violes et des roseaux

    Toute la semaine jusqu’au samedi

    Pour les anges et les oiseaux.

     

    Les doloires courbent les rubans de sapin

    Les planches se joignent en luths et théorbes

    Les pinceaux vernissent les manches peints

    Et les doigts accrochent les cordes.

     

    Tristan Klingsor ( Léon Leclére 1874-1966)

     

    Aux 17-18esiècles, Joachim Tielke de Hambourg, Sébastien Schelle. En France¸ Pierre Aubry, Edmond Hotman, Jean Desmoulins, Jacques Dumesnil…Dans la seconde moitié du siècle, la fabrication de luths devient moins brillante.

     

    Peu utilisé dans les milieux modestes, le luth devient en revanche dans toute l’Europe, le favori des princes, de la haute bourgeoisie, de l’élite artistique et intellectuelle. Le pape Léon X (Jean de Médicis) prêche lui-même son art. Luther en jouait dans sa jeunesse. Les rois et reines s’enorgueillissent d’être de bons luthistes : Henri VIII, Marie Tudor et Elisabeth Ier en Angleterre, Marguerithe de Navarre, puis le jeune Louis XIII et Anne d’Autriche, en France. Une iconographie fort abondant représente des luthistes : boîte en ivoire sculptée pour Almoquiera, prince de Cordoue au 10esiècle Ange musicien détail d’une stalle de l’église de la Trinité à Vendôme (Loir-et-Cher), sculpture fin 15esiècle Ange jouant du luth de Carpaccio 15e- 16esiècles. L’ouïe de Jean Bruegel dit Velours 16e-17esiècles les Noces de Cana de Paolo de Caliari dit Véronèse 16esiècle. Tout au long du Moyen âge, la scène galante entre une joueuse de harpe et un joueur de luth est le thème de très nombreuses représentations.

     

    Grâce au raffinement de sa sonorité qui s'allie admirablement à la déclamation des vers et à l'assimilation qui en est faite avec la lyre des Anciens, le luth devient également l'instrument élu des poètes. Après Dante, Pétrarque et Boccace, Mellin de Saint-Gelais, Jodelle, Baïf, Saint-Amand le chantent dans leurs vers. Ronsard, qui aime à en jouer, le cite à maintes reprises, l'associant à sa création poétique :

     

    « Viens à moy, mon Luth, que j'accorde

    Une ode pour la fredonner

    Dessus la parlante corde... »

     

    Au 18esiècle, tandis que la vogue de l'instrument décline en Italie, la plupart des pays d'Europe continuent à le pratiquer avec ferveur. En France, princesses et inestimables : telles Mme de Rambouillet et Mlle de Scudéry s'y adonnent. A leur instigation, les jeunes gentilshommes le pratiquent afin d'obtenir plus aisément l'accès des salons.  A côté des amateurs dont il est permis de se demander quel était leur talent, brillent de véritables virtuoses, que les cours Princières s'arrachent à Prix d'or. Certains noms sont immortalisés tels Pier Bono de Ferrare (1417-1497), luthiste du roi de Hongrie, Mathias Corvin et Giovan Maria Alemano (16esiècle), favori du pape Léon X. Ils sont aussi des compositeurs de grands talents, italiens la plupart: Francesco da Milano (1493-1553), surnommé « il divino » par ses contemporains; Albert de Rippe (1480-1551), Mantouan attaché à la cour de François Ier et d'Henri II, qui donna le «plaisir de son industrie à un pape, un empereur; et à un roi d'Angleterre»… A la même époque, l'Allemagne s'honore de Hans Judenkünig (1626), Hans Neusiedler (1508-1565), Sébastien Ochsenkhun (1521-1574). En Pologne, Valentin Bakfark (1507-1576) fait figure de virtuose international. L'Angleterre, bien que plus tardive, connaît, elle aussi, de grands luthistes, le plus célèbre d'entre eux étant John Dowland (1562-1626). En France, Albert Rippe éclipse tous ses contemporains. Paradoxalement, c'est un éditeur de musique, Adrian Le Roy, qui apparaît comme le meilleur luthiste dans la seconde moitié du siècle.

     

    Le succès du luth

     

    La vogue sans borne dont jouit le luth au 17esiècle peut, sans aucun doute, nous surprendre aujourd'hui. Il fait figure, d'instrument à tout faire. Plus aisé à le transporter qu’une épinette ou un clavicorde. Plus complet qu'une harpe ou un instrument à vent. Il permet, à lui seul, de recréer la subtile polyphonie des chansons, des motets et même des messes ou le style essentiellement rythmique des danses. Il représente également l'instrument idéal pour faire valoir la virtuosité. C'est enfin l'accompagnateur idéal, celui qui soutient la voix sans la contraindre, l'enroule de délicates broderies, qu'il s'agisse de traduire la rigueur d'un psaume ou les subtilités d'une plainte amoureuse. Plus encore qu'à ce rôle matériel, le luth doit son immense succès à la beauté de sa sonorité. Voilée, intime, celle d'aucun autre instrument ne peut l'égaler. La belle Louise Labé (1525-1566) avoue avec complaisance:

     

    « Luth, compagnon de ma calamité,

    De mes soupirs témoin irréprochable,

    De mes ennuis contrôleur véritable,

    Tu as souvent avec moi lamenté...)

     

    Le luth possède les vertus d'un philtre magique. Il est réputé pour éveiller les passions et le nombre de musiciens devenus luthistes afin de charmer l'objet de leur flamme ne se compte guère. Ne dit-on pas que Richelieu lui-même aurait appris à pincer ses cordes pour mieux séduire la reine Anne d'Autriche. Par son envoûtement qu'il opère sur les auditeurs, le luth devient une réalité sensible, au rôle sociologique indéniable. Dans un ouvrage intitulé «Les plaisirs des dames», l'auteur lui fait une large place, car  «l'harmonie des luths est un écho de l'amour». Et d’ajouter, comment, en effet, résister à de «jolies mains aux longs doigts d'ivoire... qui semblent, en même temps, mourir en chantant et donner la vie à un luth». Quelques-uns prêtent à l'instrument un pouvoir moralisateur. Achille, dit-on, en jouait pour apprendre à être doux! Touché par une femme, le luth possède une vertu apaisante et transforme les caractères aigris. Selon certains, même, « ses doux accords au lieu de médecine peuvent guérir et réparer les corps ». L'église elle-même n'échappe pas à un tel engouement. Des charges de Maître de luth pour les enfants sont créées, en particulier celles de Notre-Dame de Paris et de la Chapelle royale.

     

    Au 16esiècle, d'excellents luthistes ont adapté à leur instrument les œuvres les plus connues du répertoire vocal et instrumental, ont écrit des fantaisies, préludes ou ricercari. A l'aube du 16esiècle, ils abandonnent les transcriptions pour la création d'œuvres originales; airs élégiaques accompagnés et pièces de musique pure. Il n'est pas douteux que, dès le Moyen Age, les luthistes aient aimé à faire résonner leur instrument. Le luth intervenait, tantôt pour accompagner un chanteur, tantôt associé à un instrument mélodique (flûte à bec, harpe, vièle, tympanon) ou enfin intégré dans un ensemble.

     

    La musique pour tous les instruments à cordes pincées, luth, guitare, cistre, mandore est notée en tablature. Il s'agit d'une notation très particulière qui renvoie directement l'interprète à son instrument. Pour y parvenir, des lignes horizontales représentent les cordes de l'instrument. Il y a, en principe, autant de lignes que de rangs de cordes. Sur ces lignes, des chiffres ou des lettres indiquent la case où l'interprète doit presser la corde concernée sur la touche, afin de produire la hauteur de sa désirée. Des signes rythmiques (noires, croches, etc.) indiquent la durée des sons au-dessus desquels ils sont placés.

     

    Tous les pays d'Europe adoptent le système des tablatures; chacun crée néanmoins son propre système. L'Italie utilise des chiffres (le 0 correspond à la corde à vide) et la corde à plus aiguë, la chanterelle, se trouve représentée par la ligne la plus basse. La tablature française, dont l'usage se répand rapidement en Flandres et en Angleterre, utilise des lettres -le a correspondant à la corde à vide. La chanterelle est représentée, cette fois, par la ligne supérieure.

     

    Dans les premiers recueils, le répertoire mis au service des interprètes du luth est essentiellement vocal. Il comprend des chansons profanes, des messes et des motets aux quels s’ajouteront bientôt des psaumes. Malgré ces emprunts multiples à la pratique vocale, les traditions propres aux danseurs demeurent extrêmement puissantes; c’est ainsi que les pièces de luth restent groupées comme l’étaient les danses à l’époque: pavanes majestueuses, saltarello (dans animée) et piva (encore plus rapide) en Italie ; pavane et gaillarde, au 16esiècle, puis allemande, courante et sarabande au 17esiècle, en France.

     

    Publication pour luth

     

    C’est en Italie que les premières publications pour luth voient le jour. Six recueils sortent des presses du grand éditeur vénitien Ottavio dei Petrucci 16esiècle.  En  Allemagne, On remarque que c’est un organiste, Arnold Schlick qui publie les premières transcriptions pour luth à la suite de pièces d’orgue. L’école polonaise de luth n’est connue pratiquement que par un seul nom, celui de Valentin Bacfark (1507-1576), dont l’œuvre apparaît comme l’une des plus remarquables du 16esiècle. Bien que le luth soit pratiqué dans ce pays aussi tôt que dans le reste de l’Europe, l’école anglaise ne prend toute son ampleur qu’à la fin du 16esiècle et brillera  entre 1950 et 1620. Son premier grand nom est celui de John Dowland. Dans les Provinces flamandes, le luth jouit d’une grande diffusion dès la fin du 15esiècle, mais il faut attendre 1545 pour qu’un premier recueil soit publié à son intention. C’est avec un certain retard sur l’Italie que les premiers recueils de luth voient le jour en France. Il faut, en effet, attendre 1529 pour que paraisse à Paris, chez Pierre Attaingnant, des manuels d’apprentissage.

     

     

     

     

     

                                                                                                                                             

     

     

     

     






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