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L'écriture algérienne en expo à Arlon (Belgique)
22/02/2005 08:14
Par Nacer Boudjou |
Une exposition s'est ouverte à la Maison de la Culture d'Arlon montrant à l'instar de tous les pays méditerranéens que l'Algérie a gardé la mémoire écrite des civilisations qui s'y sont succédé.
Aller à la découverte des formes pures et des alphabets de diverses écritures antiques et utiliser des formes et des graphies sur divers supports: papier, argile, travail en relief, tels étaient les objectifs d'un stage organisé à la Maison de la Culture d'Arlon et animé par un trio d'artistes algériens vivant en Lorraine: Abdelilâh Baghli, Safia et Moustapha Mébarki. Ces trois créateurs ont encadré trois ateliers où plus de 20 stagiaires ont suivi les cours et réalisé des oeuvres sur papier et terre cuite. "Le stage a été mis en place grâce à l'association Culture 21 et le Fonds universel des écritures et des calligraphies...> souligne Mme Safia, céramiste.
Rétrospective
Dans la même configuration, une exposition portant sur "L'Algérie: écritures, signes et calligraphies du Tassili à aujourd'hui" a été mise en place dans la galerie d'art de la Maison de la Culture "pour symboliser cette mémoire...> "Le Fonds universel des écritures et calligraphies de Lorraine, dénommé "A l'If aux signes" à Terville, a proposé dans le même temps une rétrospective autour d'éléments écrits du patrimoine historique de l'Algérie.> explique Moustapha Mébarki, responsable de l'Association Culture 21.
On peut y apercevoir des sculptures réalisées en terre cuite par Safia, céramiste algérienne. Elle s'intéresse plus particulièrement à la culture berbère au travers des personnages tatoués qu'elle façonne: "Une autre manière de redécouvrir et de raconter l'histoire..." dit-elle. Dans leurs costumes de céramique, les personnages de Safia nous invitent à ce voyage au pays des écritures. Des toiles originales d'Abdelilâh Baghli, peintre et calligraphe algérien ajoutent à côté des figurines de Safia une note colorée et vive. Cet artiste s'intéresse plus précisément à la culture arabe et notamment à son aspect artistique: de l'art rupestre du Tassili à la calligraphie contemporaine, en passant par les traces écrites des peuples ayant vécu dans la région. Du beau travail toujours visible à la Maison de la Culture du Sud-Luxembourg.
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Abdelaziz Bouteflika couronné par la fraude
22/02/2005 07:58
Ce n’est qu’un combat acharné entre le FLN ‘’redresseur’’ et le FLN ‘’congressiste’’ !
Par Nacer Boudjou
Ironie socratique, tout est calculé par les faiseurs de victoire électorale pour que la ‘’fraude’’ métamorphosée en plébiscite, au bénéfice de ‘’little big man’’, soit célébrée ! Hasard ou intentionnée, assistions-nous à la résurrection du régime absolutiste inauguré par les FLN-ALN ?
« Il est encore trop tôt pour percer l’énigme du 8 avril : comment le président a-t-il pu piéger les généraux et l’appareil du FLN ? Connivence ? Chantage ? Habileté décisive dans l’art de la falsification et de la mise en scène ? », se demandait Mohamed Benchicou, directeur du Matin et auteur de l’ouvrage ‘’Bouteflika une imposture algérienne’’.
On vit dans un monde empli d’énigmes fabriquées par ‘’La grande muette’’. A-t-elle soutenue oui ou non Bouteflika ? Comment lui a-t-elle donné le biberon ? Gavé d’un score ahurissant pour entamer un second quinquennat. Nous revoilà partis pour une mandature qui ne rendra le tablier qu’en l’année 2009 ! Ni Zidane et ni Schumaker n’auraient fait autant dans leurs matchs ou dans leurs formules 1 ! Et de mémoire des présidentielles, transpirant une démocratie de par le monde, rares sont les présidents qui s’empiffrent de tel résultat au premier tour. Sauf bien sur les présidents putschistes et à vie.
Résultat du Tiercé
La donne est connue d’avance par ceux qui savent lire entre les lignes, et qui décodent le bagout ensorceleur du natif de Oujda. Il est évident que ‘’les choses qui fâchent’’ ça n’intéresse pas que les oisifs, autant que les Enarques, les étudiants en sciences po. Ca vient de soi pour toute citoyenneté de proximité. Ceci dit, le résultat donné par l’inamovible et sanguinaire ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Yazid Zerhouni, n’était pas une surprise aussi pour les compagnons du dandy des basse-cours des pays du Golfe. 84,99% des suffrages lui sont tombés dessus comme une avalanche du haut du Djurdjura. Il moissonne manches retroussées presque 9 millions de voix ( en tout cas ni la mienne et ni celle de mon chat !) Qui croirait à ce résultat ? Dans aucune démocratie, cela ne sera ainsi, tant les compétences crédibles des autres candidats sont pourvoyeuses de voix. C’est de la poudre aux yeux ! « Le pouvoir absolu corrompt absolument et l’illustration flagrante de ce mot célèbre est la perversion délibérée et permanente du suffrage universel. Personne n’ignore, en effet, que le « scrutin » présidentiel est tout spécialement cuisiné par les décideurs, d’amont en aval, et dans toutes ses séquences. « Le président » étant investi d’avance par les décideurs, la question qui se pose aujourd’hui est : pourquoi ne se sont-il pas encore mis d’accord sur un candidat ? » s’interroge-t-il Aït Ahmed au journal El Watan daté du 21 décembre 2003.
Les fraudes sont courantes et se pratiquent en tout lieu. C’est le secret de Polichinelle. Les urnes lugubres pourraient changer de mains en un clin d’œil. Les prestidigitateurs, il y en à la pelle, ils se recrutent dans les foires foraines. « Voici quelques échantillons qui donnent une idée sur l’ampleur, la brutalité et la sophistication des techniques qui président aux falsifications des scrutins. Les listes électorales sont surchargées par des centaines de milliers d’électeurs et électrices décédés ou non identifiés. En l’espace de deux semaines, le nombre d’électeurs est passé de 14 à 17 millions, lors de la présidentielle de 1995. Les élections communales qui ont vu le triomphe époustouflant du RND, ce bébé né moustachu comme on l’a surnommé, donnèrent lieu à une débauche d’interventions répressives et d’OPA militaro-policières, sur les bureaux de vote et à ciel ouvert. A l’occasion des récentes législatives, de véritables commandos d’électeurs déjà inscrits dans plusieurs bureaux de vote sillonnèrent la capitale pour accomplir tranquillement leur devoir de truquage en faveur d’une formation politique bien plus ancienne. d’éclatement de l’offre électorale et de tendance à la dispersion des voix. » expliqua Aït Ahmed.
Le président par défaut, a fait mieux que Napoléon ! D’ailleurs, il adore se comparer. En plus, il est heureux d’être plus grand que lui de 2 cm, et même que sa moustache soit poivre et sel, le cheveu rare plaqué avec du gel de gauche vers la droite. Lisant l’histoire de Napoléon : « Réélu en septembre dans cinq départements, il se présente à la présidence de la République le 10 décembre. Les monarchistes du parti de l’Ordre, qui n’ont personne à présenter, se rallient à Louis-Napoléon, faute de pouvoir obtenir des garanties du candidat des républicains modérés, Cavaignac, que la répression des journées de juin a d’ailleurs rendu impopulaire. Louis-Napoléon, seul candidat dont le nom soit connu des ruraux, est élu par 5 434 000 voix contre 1 448 000 à Cavaignac et 370 000 à Ledru-Rollin. Ce triomphe est pourtant assombri par la promulgation de la Constitution de la IIe République limitant son mandat à quatre ans. Habile politicien il va réduire à néant l’opposition républicaine, laisser les conservateurs se discréditer eux-même.Ne pouvant faire modifier la Constitution, il décide de faire un coup d’Etat aidé dans son projet par Charles de Morny (son demi-frère), Persigny, Maupas et Saint-Arnaud. Au matin du 2 décembre 1851, date anniversaire du sacre de Napoléon Ier et de la victoire d’Austerlitz, une proclamation est affichée dans les rues de Paris, annonce la dissolution de l’Assemblée, le rétablissement du suffrage universel et un plébiscite qui l’autorisera à donner à la France des institutions renouvelées de l’Empire (...) Malgré tous les pouvoirs qu’il détient, sa situation de président ne le satisfait pas. Il organise le 21 novembre 1852 un nouveau plébiscite destiné au rétablissement de la dignité impériale. La réponse est sans équivoque : 7 824 000 de « oui » contre 253 000 de « non ». Charles Louis Napoléon devient Napoléon III. » Pascal Perrineau Ce texte historique du règne de Napoléon lui colle à la peau et ne peut s’en défaire. Alors que la société française a beaucoup évolué depuis. Il reflète ce dont il se nourrit pour placer ses jalons dits démocratiques. A nous de tirer des leçons sur le cheminement politique de ce Little big man.
Scénario sanglant
D’après le journaliste du Soir d’Algérie Kamel Amarni, un scénario criminel était prévu à la soirée du jeudi 8 avril. Puisque, Bouteflika était donné perdant au scrutin présidentiel 2004. Le scénario est tracé ainsi :Première étape : Annonce de faux résultats sur l’ENTV avant même la clôture de l’opération électorale, les bureaux de vote ne fermant pourtant qu’à 20h00 sur l’ensemble du territoire national. Toute l’opération médiatique est orchestrée par son frère Saïd Bouteflika. En outre, des sondages fictifs en fixant les “taux” (participation, score...). Deuxième étape : Les walis prendront le relais dans la soirée pour préparer des scènes de “liesses populaires spontanées” à travers les quarante huit wilayas. Des organisations et associations acquises, des délinquants recrutés seront les clowns du show. Tout “ce beau” monde sera doté de tout l’attirail festif qu’il faut, en plus des moyens de transport, d’hébergement et de restauration nécessaires. Ce qui a fait dire à Ahmed Ouyahia, qui chapeaute cette opération avec Daho Ould Kablia, lors d’un récent meeting ce qui suit : « Préparons-nous à la fête dès jeudi soir ! » L’objectif de l’opération, personne n’en doute, est de fortifier cette sorte de fait accompli psychologique.Troisième étape : La DGSN de Ali Tounsi se chargera du reste. Conscient de la gravité de ce véritable viol contre le peuple, la Constitution, la Nation et ses conséquences immédiates, Bouteflika veut aller jusqu’au bout de sa logique de la terre brûlée. Des sources très bien informées font ainsi état d’une mobilisation sans précédent du dispositif de sécurité. Non pour veiller au bon déroulement des élections mais pour mater, dans le sang si nécessaire, toute manifestation publique hostile ou contestataire. Les régions jugées sensibles feront l’objet, selon ce même scénario, d’un traitement particulier. Alger, la Kabylie et l’est du pays, précisément, et où la déroute électorale annoncée par les différents sondages est particulièrement sévère. « Je passe ou je casse. » A la salle Harcha, il avait lancé ceci : « Un président qui n’obtiendra pas la majorité écrasante du peuple n’a qu’à rentrer chez lui ». Comme ce fut le cas un certain 15 avril 1999, Bouteflika s’adressait, là, à l’ANP. Décodé, cela donne ceci : « Pas de deuxième tour ». Exemple de la France Si on prend l’exemple de la France (sans un être un exemple idéal de démocratie) aucune des élections présidentielles n’a enregistré, depuis 1965, la victoire d’un candidat au premier tour. Tous les premiers tours ont vu l’affrontement des grandes familles politiques (socialiste, gaulliste, droite modérée) avec une exception pour la famille communiste qui, à deux reprises (1965 et 1974), préféra soutenir, dès le premier tour, une candidature unique de la gauche représentée par François Mitterrand. Les records de participation à un premier tour comme à un second tour d’élection en France ont été atteints lors des élections présidentielles de 1965 (premier tour : 84,75%) et de 1974 (second tour : 87,33%). Ce n’est pas le cas en Algérie. Participation 1er tour : 84,75% en 1965, 77,59% en 1969, 84,23% en 1974, 81,09% en 1981, 81,38% en 1988, 78,38% en 1995. Participation 2ème tour : 84,32% en 1965, 68,85% en 1969, 87,33% en 1974, 85,85% en 1981, 84,07% en 1988, 79,66% en 1995.
Les seconds tours ont tous été marqués (sauf en 1969) par des affrontements bipolaires gauche-droite et des victoires larges (Charles de Gaulle en 1965 avec 55,20%, Georges Pompidou avec 58,21% en 1969, François Mitterrand en 1988 avec 54,02%, Jacques Chirac en 1995 avec 52,64%) sauf en 1981 (François Mitterrand avec 51,76%) et surtout 1974 (Valérie Giscard d’Estaing avec 50,81% et moins de 450 000 voix d’avance sur son concurrent François Mitterrand).
Le rôle de l’élection présidentielle
Potentiellement, l’élection présidentielle entraîne des effets latents : la personnalisation de la compétition électorale, la bipolarisation des configurations politiques, l’accentuation du rythme électoral. Les appareils politiques et les médias nationaux jouent un rôle prédominant et contribuent à modérer, sans jamais les marginaliser totalement, l’expression des jeux politiques, des clivages. Obéissant à un scrutin majoritaire et national, l’élection présidentielle est également uninominale et comporte ainsi une dimension de personnalisation de l’offre politique qui, sans substituer pleinement l’affrontement des hommes à celui des familles politiques, contribue à une relative ouverture des choix politiques. Le scrutin majoritaire à deux tours favorise le rassemblement des électorats en deux grandes coalitions qui dépassent la diversité des clivages politiques et partisans telle qu’elle s’exprime dans les élections législatives surtout lorsque celles-ci sont organisées à la représentation proportionnelle.
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Abdelaziz Bouteflika à la conquête du Far West
22/02/2005 07:52
Par Nacer boudjou
« L’élection présidentielle du 8 avril 2004 est comparable au référendum organisé sous l’autorité française pour consacrer l’indépendance du pays. » ose dire Bouteflika lors de son récent passage à Bgayet.
A quelques jours de l’élection présidentielle en Algérie, la question qu’on se pose : Faut-il voter ou non ? Et voter pour qui ? Pour quel candidat et pour quel programme politique ?
De prime abord, en Algérie, le paysage socio-politique et culturel ne correspond à aucun connu sous des sphères proches de l’Algérie, nos voisins méditerranéens, cela sous-entend, l’Espagne, la France, l’Italie, (la Tunisie et le Maroc) à des degrés moindres.
Où la gauche dispute avec la droite les siéges à pourvoir aux cantonales, aux régionales, au parlement et aux européennes. Où la liberté d’expression et toutes les libertés qui en découlent sont de vigueur. Et les droits de l’homme ont le droit de cité. Où une démocratie consacrée impulse le rythme de la vie citoyenne. Où les électeurs font confiance à leurs partis sociaux qui réalisent leurs aspirations. Ces électeurs expriment leurs convictions et leur engagement politique, en glissant leur bulletin dans les urnes.
Pour arriver à ce stade, ces pays-là ont connu un islam expansionniste, envahisseur parti de la péninsule ibérique, pillages de leurs biens, incursions sarrasines, pirateries, razzias ottomanes, et aujourd’hui, la mobilisation des filles des travailleurs émigrés pour le port du foulard islamique en milieu scolaire, les cellules de kamikazes fanatiques à la solde de Ben Laden et consorts.
Ces pays-là ont connu aussi l’Inquisition, l’autodafé, la vindicte populaire, la servitude, l’esclavagisme, le catéchisme, l’ordre ecclésiastique, le colonialisme, l’oligarchie, les pogroms, la discrimination, l’exploitation, l’occupation, l’extermination massive des populations, les camps de concentration, la déportation, les chambres à gaz...
Ces pays-là en ont tirés des leçons, à travers des siècles, qui se traduisent par des chartes constitutionnelles républicaines, le pouvoir civil par les urnes, la liberté d’entreprendre, de s’organiser, la séparation du pouvoir religieux du politique, la sécularisation (laïcité) de la société, l’enseignement des sciences modernes, une économie dynamique, et la souveraineté.

La classe dirigeante de l’Algérie de 2004 est loin de faire des analyses concrètes. De jeter de nouvelles bases pour une société moderne, libérée de tous les carcans patriotiques, nationalistes, passéistes, obscurantistes... Sur lesquels paradent des faux héros de la guerre d’indépendance nationale, des caporaux- généraux des batailles perdues et imaginaires. Sa population sensée former une gauche rénovatrice ne se retrouve pas. Elle roule son gros caillou comme Sisyphe. Un contrepouvoir porteur d’une alternative possible n’a jamais pu s’organiser loin des machinations policières. Une classe sociale dépourvue d’une conscience culturelle, politique. Les forces éventuelles pour barrer la route à la bêtise humaine s’effritent. La diaspora, si elle n’est pas pourchassée, elle fuit son ombre, elle se vide de sa substance créatrice. Tandis que l’islamisme à la faveur des catastrophes naturelles : séismes, inondations... rameute les démunis en leur promettant l’apparition d’un Messie. En plus, cet Islam des enfers et des paradis perdus des Hourris*, des fleuves où le miel et le lait coulent à fleur de l’eau aromatique, est courtisé par les décideurs au détriment de la reconnaissance de l’identité linguistique et culturelle Amazighes. Et à la vue de tous, les conservateurs, les nationalistes gangrènent la société entière par leurs pratiques obsolètes. L’amnésie s’empare des mémoires collectives, aliène la personnalité individuelle. Tout le parcours politique de la nation livrée à elle-même est de mauvaise augure. Les présidents qui se sont succédés n’ont inauguré que la médiocrité institutionnelle et une économie vagabonde. Leurs gouvernances se sont mises en longue queue, depuis l’avènement de la ‘’démocratie titubante’’ au lendemain du 5 octobre 1988 le ‘’chahut des gamins’’ ?
La cour intérieure du Palais présidentiel |
Les présidents successifs
• (Hadj-Colonel) Chadli Bendjedid, allié potentiel des islamistes
Ce résident de Bousfer se succède à lui-même après un bain de sang, sacrifiant des centaines de jeunes algériens à fleur de l’âge sur la place publique, en lâchant des chars, comme des fauves dans les cirques romains. Il plébiscite le FIS, parti islamiste d’essence fasciste, terroriste, nihiliste, né du terreau éféléniste ‘’Barbu-FLN’’. L’ex colonel Chadli concocte la victoire de ce parti de Abassi Madani avec la bénédiction de Sid Ahmed Ghozali, de Larbi Belkheir, respectivement chef du gouvernement et ministre de l’intérieur de l’époque, en truquant le découpage électoral, les listes électorales. L’Algérie a basculé dans le totalitarisme intégriste, lors des élections avortées du 26 décembre 1991.
• Mohamed Boudiaf, de sa briqueterie de Kenitra à la Maison de Culture de Annaba
Le HCE institué après le coup d’état du 11 janvier 92 par l’oligarchie militaire fait appel à Mohamed Boudiaf vivotant de sa briqueterie au Maroc. Il vient à la rescousse des militaires et de leurs collaborateurs pour légitimer leur acte anticonstitutionnel et décider de l’avenir de la nation au bout du gouffre. Une nation qu’il ne connaît plus depuis son exil à l’Ouest. Puis, le 29 juin 1992, Boumaârafi Lembarek dit Abdelhak, sous-lieutenant du GIS sensé le protéger lui vide son chargeur dans la nuque dans une maison de culture à ‘’la Cité des Dieux’’ de Saint Augustin. C’est ainsi que finissent les héros de la guerre d’indépendance !
• Ali Kafi, qui ne partage son whisky avec personne même avec Feu Abane Ramdane.
Ali Kafi, ex colonel de la même région, c’est à dire Annaba, succède à Boudiaf en juillet 1992. Revendiquant implicitement la paternité de la création des premières milices en 1994, il avait alors appelé les anciens combattants de la guerre de libération à s’engager dans la lutte contre le terrorisme-islamiste pour humilier les troupes de l’ANP, sous l’autorité du chef d’état-major, Mohamed Lamari, et le général major Khaled Nezzar, ancien ministre de la défense, avec qui il siégeait au HCE. Et on connaît les exactions : kidnappings, exécutions extrajudiciaires, tortures... dont ils sont auteurs ces supplétifs (GLD, miliciens et patriotes pour asseoir leur crédibilité !) .
• Liamine Zeroual et Betchine, le géniteur du RND (un bébé né avec une grosse moustache à la Boumediène).
Liamine Zeroual, ministre de la défense prend la place de Khaled Nezzar en juillet 1993. Le HCE (Haut Comité d’Etat) dont sa mission arrive à expiration en décembre 1993 organise une conférence nationale de consensus les 25 et 26 janvier 1994, qui décide d’une période transitoire. Le HCS (Haut Conseil de Sécurité) prend la relève et nomme ce général natif des Aurès, en tant que chef de l’Etat. Il organise le 16 novembre 1995, une élection présidentielle ‘’Multipartiste’’ dit-on ! Où des candidats légitimistes des partis d’opposition rentrent dans le bal électoraliste : Saïd Saadi, Nouredine Boukrouh, Mahfoud Nahnah. Sans surprise, le général Liamine Zeroual l’emporte avec 61,01 % des suffrages exprimées devant des candidats qui ont joué aux clowns dans le ‘’Cirque Amar’’ : Nahnah 25, 58%, islamiste du parti HAMAS. Le général Mohamed Betchine, conseiller de ce chef de l’Etat contrôle en effet le RND, le parti présidentiel créé sur mesure en 1995 pour l’élection de Liamine Zeroual. Il est fort de ses anciens réseaux, assuré de véritables « services » parallèles. Accusé d’instrumentaliser le pouvoir à des fins privées, puis par la presse de racket et d’enrichissement personnel. Hicham Aboud, qui fut chef de cabinet de Betchine, ancien commandant des services de sécurité, l’avait accusé d’avoir pratiqué la torture durant les événements d’octobre 1988. Il démissionne en entraînant avec lui Liamine Zeroual qui rend le tablier le 11 septembre 1998.
• Abdelaziz Bouteflika, le président des affaires étrangères en pays étranger.
Ce natif de Oujda (Maroc) a été proclamé officiellement président de la République algérienne avec 73,79% des voix. Le candidat officieux de la hiérarchie militaire, était seul en lice après le retrait des six autres prétendants qui avaient dénoncé la fraude généralisée : Ahmed Taleb Ibrahimi, indépendant soutenu par le FIS, Abdallah Djaballah, le candidat du Front des Forces Socialiste, Hocine Aït Ahmed, le réformiste Mouloud Hamrouche, Mokdad Sifi, ancien Premier ministre et l’indépendant Youcef Khatib. Le ‘’canasson’’ de Nezzar est déjà considéré comme le favori, l’emporterait. Les Algériens ont largement craché sur les urnes. L’opposition a demandé l’annulation du scrutin où la participation est moins de 20%. En Kabylie, fief de l’opposition des socialistes et des libéraux berbères, elle n’aurait pas excédé 5%. La seule véritable surprise aura été le front commun des candidats et des électeurs affiché face à un pouvoir militaire accusé de manipuler les urnes.
L’Election présidentielle du 8 avril 2004.
• Les 6 candidats
Quel scénario joueront les six candidats, ayant franchi l’obstacle du Conseil constitutionnel sous Mohamed Bedjaoui ? Le président sortant Abdelaziz Bouteflika, d’Ali Benflis, secrétaire général du Front de libération nationale (FLN) et d’Abdellah Djaballah, président du Mouvement de la réforme nationale (MRN, islamiste), de Louisa Hanoune, porte-parole du Parti des travailleurs (PT, extrême gauche), de Saïd Saâdi, président du Rassemblement pour la culture et la démocratie, et de Faouzi Rebaïne, leader de la petite formation politique Ahd (Serment) 54.
A cette élection participeront deux candidats issus du sérail Abdelaziz Bouteflika et Ali Benflis qui, l’un en tant que chef de l’Etat et l’autre en tant qu’ex chef du Gouvernement, portent la responsabilité des massacres du Printemps Noir de 2001 perpétrés par le corps de gendarmerie en Kabylie. Dans un état de droit, ces deux postulants à la magistrature suprême auraient eu à répondre de leurs actes. Quant aux autres candidats en lice, ils ne serviront qu’à légitimer la régénération de la secte dirigeante.
• Abdelaziz Bouteflika et sa feuille de choux électorale
Le président sortant réprime sans garde-fous, fait peser des pressions terribles sur l’Etat et la société, dans le silence douteux des institutions et des appareils répressifs. Il signe à blanc des chèques avec les émirs des maquis islamistes, avec les partisans d’un Etat totalitaire. Il a le culot de dire ce qui suit : « Le 16 avril 1999, la majorité des électeurs m’avait accordé sa confiance pour mettre en œuvre un programme qui se résumait en trois objectifs essentiels à savoir, ramener la paix civile et promouvoir la réconciliation nationale, remettre l’Algérie au travail après les grandes difficultés qu’elle avait traversées, et enfin, rétablir la place de notre pays dans le concert des Nations. Cinq années durant, je me suis attelé avec vous, à restaurer la paix dans notre pays grâce à une lutte implacable contre le terrorisme, grâce à la Concorde civile et grâce à nos efforts constants pour promouvoir la réconciliation nationale. » Quelle majorité, à partir du moment les électeurs n’ont pas voté ou très peu et les candidats se sont retirés de la course présidentielle ? Quelle paix lorsqu’une Nation avec son armée, sa gendarmerie, sa police, ses moyens tant humains que matériels capitule devant une bande de voyous islamistes-terroristes, égorgeurs de bébés ? Lorsque ses mêmes forces militaires retournent leurs armes sur une population qui demande une justice et la reconnaissance génétique amazighe. Résultat un génocide en terre de Berbérie. Ce sanguinaire de Bouteflika est passible des tribunaux internationaux pour crime contre l’humanité, c’est un Nuremberg qu’il lui faut. Quatre grands chefs d’accusation sont retenus : plan concerté et complot, crimes contre la paix, crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Ce dernier crime, imprescriptible, est défini par la volonté systématique d’exterminer une population du seul fait de son appartenance ethnique.
Et de continuer son aboiement « Cinq années durant, nous avons également œuvré ensemble à transformer l’Algérie en un vaste chantier aux réalisations nombreuses et indéniables. » Il faut entendre, un vaste charnier, des centres pénitenciers, des hôpitaux sans équipements et médicaments, le retour des épidémies : le choléra, la peste, la variole qui anéantissent des populations entières, les jeunes qui fuient le pays, quémander la protection outre-mer et qu’on renvoie par charters, la prostitution qui envahissent les trottoirs, les familles sans-abri, le trafic de stupéfiants... Où est l’espoir tant attendu ?
« Chacun peut s’organiser et s’exprimer dans le cadre de ses droits civiques et politiques, dans le droit à la différence, dans le respect de l’autre et, toujours, dans le strict respect de la Constitution et des lois de la République (...) Il nous appartient d’œuvrer à son développement dans le respect du droit légitime à l’opposition, comme un canal d’alternance politique pacifique passant par le libre choix du peuple souverain. » Cet intrus d’une élection ‘’Taiwan’’ a brouillé les pistes de l’opposition majoritaire en saccageant ses permanences, en mettant ses militants en prison, en renforçant un parti fossile au détriment des formations politiques qui ont un ancrage populaire.
Plus loin il souligne que « Les droits et libertés individuelles et collectives continueront d’être protégés par la Loi qui est au-dessus de tous et dans le cadre des droits et devoirs de chacun. Les efforts engagés ces dernières années déjà pour consolider le respect des droits de l’Homme seront poursuivies. » Est-ce vrai toutes ses phraséologies déclamées par le petit président ? Quand on sait qu’il a commis des transgressions à l’encontre de la presse indépendante, des avocats, des députés, des enseignants, des éditeurs... que la police a tabassé, humilié, malmené, contraints de payer des dettes inventées.
Concernant la question identitaire berbère : « Nous oeuvrerons également à promouvoir la culture et la langue amazighes que l’Algérie s’est constitutionnellement réappropriées. Les mesures déjà engagées dans le domaine de l’enseignement de la langue nationale amazighe seront mises en œuvre activement. La culture amazighe s’épanouira, prise en charge par l’Etat avec le concours de la société. Ce tabou enfin brisé, l’Algérie s’investira à faire de la dimension amazighe de son identité un facteur supplémentaire d’unité nationale et de rayonnement dans le Monde. Soucieux de réconcilier les Algériens avec eux-mêmes et de renforcer leur union sacrée, j’entends poursuivre par la voie du dialogue déjà entamé, le règlement définitif des séquelles des tragiques événements qui ont secoué la région de la Kabylie. J’entends le faire avec le soutien de toute la Nation pour panser les blessures des familles de nos victimes, rétablir la paix civile pour nos compatriotes dans cette région, et consolider l’unité et la stabilité nationales. »
Armoiries de la Présidence |
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Tout est bien dit ! Nous en sommes où maintenant ? Le non-recevoir de la marche d’Alger, la plate-forme d’El kseur non satisfaite, la non-officialisation de la langue berbère, l’avortement du dialogue gouvernement-coordination des citoyens.
Quant à l’option islamique, elle est constante sinon évolutive « nous oeuvrerons davantage à promouvoir les valeurs de l’Islam, religion de l’Etat, religion de tolérance, de progrès, d’humanisme et de fraternité. » D’abord la religion n’est jamais une propriété de l’Etat, elle appartient à celui qui croit à une divinité et qui l’adore. La vie métaphysique céleste relève d’une liberté individuelle et cela nécessite aucun ministère. Pourquoi privilégier l’Islam, alors qu’il y’a d’autres croyances monothéistes (Christianisme, judaïsme) à l’instar de la Tunisie et du Maroc qui les consacrent, et que les citoyens algériens pratiquent en cachette. Et n’en déplaise aux directeurs de la conscience religieuse, il existe des athées, des agnostiques qui ne s’angoissent pas devant l’absence d’une déité quelconque. Quel humanisme, quelle fraternité, quelle tolérance quand on ouvre un journal, de voir que tous les attentats odieux commis contre des civils sont l’œuvre de musulmans (islamistes, fondamentalistes, fanatiques musulmans, intégristes, extrémistes, peu importe, ils se prosternent tous devant Allah, et on ne fait pas d’amalgame) : Le Liban, le Kenya, le 11 septembre 2001, Madrid, l’Inde, Bali (plus belle île d’Indonésie, île tolérante, hindouiste), les attentats du GIA à Paris, l’avion d’Alger qui devait exploser au-dessus de Paris. Politique de la terreur à l’encontre des ‘’kafirs’’. Ces attentats qui heurtent nos sentiments d’humanité sont encouragés par les plus hautes autorités de l’islam, ayatollahs iraniens, imams saoudiens, émirs vivant en Angleterre, en Allemagne, des personnes qui ont étudié minutieusement le Coran (et qui dans le cas des Saoudiens le comprennent mieux que quiconque puisque leur langue est la plus proche de celle du Coran). « Dans le même sillage, la formation des imams sera renforcée tout comme seront réhabilités le rôle et la place des zaouïas au service de l’Islam et de la société. Nous continuerons aussi d’œuvrer à promouvoir le rayonnement de la civilisation arabo-musulmane dans notre pays et dans le Monde comme un patrimoine auquel le peuple algérien a tant contribué à travers les siècles. » N’est-il pas vrai que c’est un Mollah qui s’adresse à ses fidèles ? A vrai dire, il nous manque que des imams pour propager davantage un islam dangereux ! Et qui mal manipulé explosera à tout moment sur des cibles visées. Notre diplomate et consultant des pays du Golfe développera ses zaouïas pour former des Talibans ! Comité de soutien à Bouteflika
Sous la bannière de cet ex chef de l’Etat, le pôle « national-islamiste », actuelle majorité présidentielle, regroupe déjà le RND, Rassemblement national démocratique de Ahmed Ouyahya, les islamistes présumés « modérés » du Hamas et de Nahdha, et le groupe dissident ‘’Redressement’’ du FLN. Le MCB, Mouvement Culturel Amazigh des Aurès qui a lancé un appel « Enfants de la Kahina, de Benboulaid, de Jugurtha et de Takfarinas, choisissez l’homme de la réconciliation nationale, M. Abdelaziz Bouteflika, dont l’histoire retiendra l’initiative louable de la visite qu’il a rendue à la famille du père de la Révolution, le chahid Mustapha Benboulaid, sa visite au tombeau du roi Massinissa, tombé dans l’oubli, ainsi que son initiative de constitutionnalisation de la langue amazighe. » Ironie de l’histoire, si Ben Boulaid entend cet appel, il se retournera deux fois dans sa tombe. Que Boutef aille d’abord se recueillir devant la sépulture du jeune Massinissa Guermah tué par la gendarmerie ! Un autre parti, UDR, l’Union pour la Démocratie et la République, récemment créé par Amara Benyounés, ancien numéro deux du RCD, et représentant de Bouteflika pour la France s’est exprimé en faveur du vote, en appelant ses partisans à soutenir la candidature du président Bouteflika pour un second mandat « M. Abdelaziz Bouteflika est le seul concurrent susceptible par son ancrage populaire et son discours politique de consacrer le projet d’une Algérie moderne, démocratique et républicaine. »
Campagne électorale sous couvert de violence
Une campagne électorale sous couvert de violence a déjà fait des dégâts. Des jeunes transportés dans des autobus, exhibant des portraits de Boutef, drapeaux nationaux, armes blanches ont saccagé des permanences des candidats, perturbé des meetings, incendié les lieux où devaient se tenir des rassemblements. Quant à Boutef lui-même il jette l’anathème, insultes, graves accusations à l’encontre des journalistes, de la population kabyle et incitations à la haine, ‘’Appel à la Fitna’’
• Benflis, la coqueluche du FLN fossile et serviteur de Bouteflika
« Benflis, déjà porté par un parti hybride, d’essence conservatrice (...) s’est opposé aux plus importantes initiatives de redressement national, a imposé l’article 120 qui est l’une des causes de l’explosion d’octobre 1985 » a-t-il noté le MDS de El Hachemi Cherif. Il esquisse autour de lui un pôle « démocrate-républicain » qui commence à prendre forme avec le FLN frondeur, le CCDR, Comité des citoyens pour la défense de la République du commandant Azeddine, de Abdelhak Bererhi, le FD de Sid Ahmed Ghozali, l’ANR de Rédha Malek, le MLD de Soufiane Djilali, sans doute le Wafa de Taleb Ibrahimi, plusieurs associations, et probablement le Rassemblement pour la culture et la démocratie de Saïd Saâdi.
• Said Sadi, l’homme de toutes les alternatives présidentielles
Saïd Saâdi, psychiatre et président du RCD dira au Foutour Essabah (Breakfast) que « si le boycott était susceptible de renverser la situation, il serait alors une carte à ne pas négliger. Or, Bouteflika ne renoncerait jamais au pouvoir, même si le taux de participation était de 2% . Donc, le boycott n’est qu’un chèque en blanc (offert au président). On pourrait, toutefois, parler d’ajournement, mais il faut dans ce cas faire recours au dialogue afin de trouver le meilleur moyen pour assurer une élection propre et intègre ». Les ex-camarades du mouvement des citoyens, regroupés en coordination dite ‘’anti-dialoguiste’’, proche du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) du Dr Said Saâdi, candidat, mènent campagne en faveur du vote en Kabylie. Leur argument est que « la non-participation de la Kabylie au vote profiterait indirectement au président Bouteflika, tout en pénalisant le chef du RCD, dont une bonne partie de l’électorat se trouve dans cette région, qui est en dissidence ouverte depuis le 18 avril 2001, date de l’assassinat du jeune lycéen Massinissa Guermah. »
. Saâd Abdallah Djaballah, la dérive totalitaire islamiste
Dans les années 70, dans son association « la Djamaâ islamique » : confrérie islamique, il s’était assigné comme objectif de s’opposer résolument au foisonnement d’idées colportées par les courants laïco-communistes, d’une part et œuvrer, sans retenue en vue de consolider et de donner une impulsion vigoureuse à la réhabilitation de la doctrine islamique parmi le peuple algérien. Nourri de cette haine envers une autre vision des choses, il fait savoir aux gens de Bgayet lors de sa campagne électorale que le berbère doit s’écrier en caractères arabes. En somme, il se hisse en académicien, en linguiste en calligraphe ce jeun homme né le 02 mai 1956 à Zéramna, dans la commune de Tamaloust, Wilaya de Skikda. Et pour se montrer qu’il est du côté des kabyles, il exhibe un poster des 123 martyrs du printemps noir de 2001. Le représentant du courant islamiste qu’est Abdallah Djaballah veut maintenir le système islamique par la caution électorale. Et cela pourrait entraîner de lourdes conséquences. La sous-estimation des dangers de l’islamisme est une responsabilité à ne pas négliger. N’oublions pas que la vraie raison d’être de l’islamisme est l’opposition fondamentale à la démocratie. Des exemples édifiants le montrent largement : hostilité à toute évolution du statut de la femme, à la réforme de l’école, de la justice, à la refondation de l’identité nationale.
• Louisa Hanoune, première femme candidate à la magistrature suprême en Algérie. Cette dame native de Chekfa à Jijel aura juste 50 ans à la veille du scrutin du 8 avril 2004, s’inscrit dans la lignée de l’extrême gauche française (identique à la Lutte Ouvrière de Arlette Laguiller), et dans l’Internationale prolétarienne, ouvertement contre la mondialisation. Son rêve consiste à faire du PT un parti des « masses populaires ». Militante féministe, elle s’installe à Alger en 1980 et intègre l’Organisation socialiste des travailleurs (OST, clandestin) en 1981. Incarcérée en 1983, elle est libérée en mai 1984. L’OST, dont elle devient présidente en 1990, se transforme en Parti des travailleurs. En 1991, elle prône le boycottage du scrutin législatif et affirme son opposition à l’annulation du premier tour. Partisane d’un « dialogue sans exclusive incluant le FIS », elle figure parmi les signataires du Contrat de Rome en 1995. En 1997, elle est élue députée. Son bagout et son franc-parler suscitent la sympathie. En 1999, elle ne parvient pas à réunir les 75 000 signatures nécessaires à sa candidature. Évidemment, sa base électorale est celle des « travailleurs ». Elle est la première femme candidate à la magistrature suprême en Algérie.
• Ali Faouzi Rebaïane, le serment de novembre 54 Né le 24 janvier 1955 à Alger, Rebaïane est le fils de la célèbre figure de la guerre de libération Fettouma Ouzeguane. Opticien de profession, lui aussi est incarcéré dans les années 1980 pour « atteinte à la sûreté de l’État ». Condamné à treize ans de prison, il est libéré par une grâce présidentielle en avril 1987. Il présidera ensuite le Comité national contre la torture et les disparus. Ce combat pour les droits de l’homme l’incitera à fonder son propre parti, AHD 54 (Génération 1954), en mars 1991.
Le Rejet de l’élection du 8 avril 2004
Le MDS a réaffirmé en revanche son « rejet de ce processus électoraliste en tant qu’il ne porte dans son ventre que le danger d’une dérive totalitaire islamiste ou le maintien d’un statu quo qui ne fera qu’alimenter la crise ». Il a appelé tous « ceux trompés par Bouteflika à lui refuser leur soutien, de manière à éviter au pays une épreuve de force aux conséquences redoutables ». En cas de réélection de Bouteflika, l’inquiétude porterait sur l’éventuel prolongement de sa gestion monarchique de l’état algérien, ainsi que la continuité de sa gestion incompréhensible et répressive de la crise en Kabylie. Plus grave, l’avenir de la presse indépendante, déjà fragilisée par les conséquences de la décennie noire, est en péril : le bâillonnement de la liberté d’expression, l’octroi de lourdes peines et d’amendes, considérables à des réprobations illégales.
La plupart de la presse a constaté l’absence de candidats dans cette course électorale avec des programmes en mesures de faire sortir le pays du chaos : un taux de chômage en augmentation, des investisseurs étrangers absents aux rendez-vous faute d’un système bancaire inapproprié, non conforme aux normes internationales. Rajoutant à cela une bureaucratie oppressante, obstacle pour un décollage économique.
Bureau du Président de la RADP |
La Kabylie mobilisée contre l’élection présidentielle du 8 avril.
La situation en Kabylie se dégrade en crescendo et plus encore depuis le début des événements du printemps noir, en avril 2001 (et le comble l’élection présidentielle se déroule en avril 2004 !). La Kabylie ne cesse d’être le dindon de la farce. Elle est la cible d’assassinats politiques, d’emprisonnements, d’isolation sur la scène politique nationale, et d’une propagande visant à réduire la personnalité des kabyles, les désignant comme indépendantistes comme (ETA ou FLNC de l’Algérie). Le mépris de la cause kabyle est tel que Bouteflika défie les populations locales en se déplaçant à Tizi Ouzou seulement à la veille de l’élection présidentielle. Faut-il rappeler l’incapacité du gouvernement à trouver des solutions pour permettre à cette région de sortir de la marginalisation et de l’oubli. Et de lui redonner la place qui revient à une région riche de toutes ses potentialités tant humaines que naturelles.
La tendance ‘’dialoguiste’’ des comités de village kabyles, dont les négociations avec le gouvernement ont été interrompues à cause d’un désaccord sur l’officialisation de la langue berbère est passée à l’action, dans le cadre de ce que ses animateurs qualifient de ‘’campagne anti-vote’’. « Tant que la plate-forme d’El Kseur* n’est pas totalement satisfaite, nous demeurons opposés à toutes les initiatives du pouvoir mafieux et assassin », expliquent les animateurs de ce mouvement, justifiant ainsi le choix du boycottage de la prochaine présidentielle.
Cependant, les partisans du boycottage ne sont plus aujourd’hui les seuls sur le terrain, comme en 2002.
Le Front des Forces Socialistes (FFS) du leader historique Hocine Ait Ahmed, formation politique à ancrage populaire, a tranché depuis longtemps la question de l’élection présidentielle, en appelant au boycottage. Son président, qui a défendu l’idée d’une phase de transition politique, avec le report de l’échéance électorale jusqu’au mois de décembre, a qualifié le vote du 8 avril prochain de « mascarade dont le résultat est connu d’avance », à savoir la réélection du président en exercice Abdelaziz Bouteflika. « L’exclusion de l’opposition réelle, la mise au pas de l’administration, le monopole exercé sur toutes les institutions de l’État, la dilapidation des biens publics, le harcèlement exercé sur la presse privée, la fermeture du champ politique et le maintien de l’État d’urgence », il vise également à asseoir un nouvel ordre politique. « En configurant une façade pluraliste, le pouvoir a choisi des candidats triés sur le volet dans le seul but de cautionner cette énième mascarade électorale. Il vise à imposer, une nouvelle fois, un chef d’État, recomposer le champ politique par le mensonge et la manipulation pour fabriquer une opposition factice et réaliser les pôles politiques et programmés par les laboratoires », note t-il le FFS à la réunion de son Conseil National. Le FFS réaffirme la nécessité de l’élection d’une assemblée constituante et appelle ses militants et ses élus à se mobiliser pour « élargir et consolider la dissidence citoyenne pacifique ».
L’Union des kabyles de France, UKF, s’est distinguéede son refus àl’élection présidentielle.
Quant au MAK de FerhatMhenni il réitère son " appel aux candidats à la présidentielle de ne pas faire campagne dans cette partie meurtrie du pays et de laisser les Kabyles boycotter dans la quiétude ce scrutin.
Le peuple kabyle aspire à une consultation sur son avenir propre, son autodétermination plutôt que sur le renouvellement systémique et des chaînes politiques qui le ligotent à travers les diverses élections du pouvoir. »
Le MCB se joint aussi à ce camp de refus de la tenue du scrutin.
Ainsi que l’ABK, Association des blessés de Kabylie qui dit en substance « Pourtant, depuis le soulèvement du Printemps noir qui a fait 123 morts et plusieurs centaines de blessés, la Kabylie n’a de cesse de crier haut et fort son refus de cautionner les parodies électorales algériennes qui n’ont pour finalité que la perpétuation d’un régime autoritaire, hostile aux revendications kabyles. »
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Abdelaziz Bouteflika à Tébessa « L’Algérie est et sera avec la Grâce de Dieu saine et sauve. »
22/02/2005 07:47
Et les 123 martyrs du Printemps noir qu’en faites-vous ?
Par Nacer Boudjou
Le discours énoncé le 18 février 2003 à Tébessa par le Président Abdelaziz Bouteflika, ressemble plutôt à une oraison mortuaire. C’est une occasion inouïe pour que ce premier magistrat du pays s’exerce à bénir et à souhaiter le paradis aux combattants de la guerre de libération, morts, il y a de cela presque un demi-siècle. Toujours est-il la réinhumation des restes de ces chouhada est un moment opportun pour ce diplomate à vie, lance son vaisseau spatial sur orbite, comme mission : Briguer une Deuxième Mandature en 2004.
A priori, selon une tradition instituée par les tenants du pouvoir algérien, avant de s’envoler à l’Elysée (le sage Bouteflika sera en visite à Paris le 19-20-21 février afin de prendre part au XXIIéme Sommet France-Afrique), ils invoquent les morts de la guerre de libération. Du coup ils ordonnent de trouver des charniers où les ossements croupissent dans les ténèbres de la terre avant d’être découvert à la lumière du jour. Et les charniers il y en a ! A lire « Les chercheurs d’os » de Tahar Djaout écrivain-journaliste, assassiné le 26 mai 1993 par des inconnus jugés terroristes islamistes.
Une stratégie toute cuite et bien dorée comme un poulet au four. Pour le lieu Tébessa (Aurès), l’est de l’Algérie où le FLN racle le tiroir d’un électorat acquis à ses thèses : législatives, communales, cantonales et présidentielle. N’es-ce pas une manière de dire aux patriotes chaouis que « je ne trahirai pas votre mémoire, que je parte à Paris serrer la main « de la traîtrise et de la domination » de mes ex colonialistes, allusion au 1er novembre 1954. Et de finir en beauté, par dire « préparez-vous à m’aider pour mon deuxième mandat ! » Son talent d’orateur, de trublion le dit assez fort. « Je vous adresse à tous, moudjahidine, citoyens (...) de Tébessa, des salutations de considération et de grandeur, vous qui avez eu l’honneur de mener le noble travail de déterrer les restes des chouhada du charnier dans lequel les a précipités les mains de la traîtrise et de la domination qui ont voulu ainsi les jeter dans l’oubli. Mais Dieu, qui entoure les chouhada de sa Sainte Grâce et leur accorde une place privilégiée, vous a guidés vers ce lieu et vous a inspirés pour les ré inhumer au côté de leurs frères, tombés, comme eux, au champ d’honneur. »
Moulay Bouteflika use encore du vocable ’’moudjahidine ’’, attribué à ceux qui livrent bataille aux ennemis païens, chrétiens, juifs. Alors qu’il s’agissait de combattre les forces colonialistes. Correction n’est pas faite depuis et entretient l’amalgame. Sous la peau d’un imam, il lance son oraison funèbre en jonglant avec tous les éloges, les prières savantes en direction des morts, des citoyens. En somme, un dialogue unilatéral outre-tombe. En mémoire, j’ai les paroles du personnage central du « Fleuve détourné » de Rachid Mimouni où il s’adresse aux morts du cimetière du village. Bouteflika surenchérit « Leur récompense fut double : la victoire sur terre et le Paradis promis par Dieu (...) Vous, immortels auprès de Dieu, veuillez accueillir parmi vous nos braves soldats qui sont tombés au champ d’honneur pour la République algérienne (...) Vous, qui avez mené le combat, implorant le pardon de Dieu et aspirant à un paradis qui vous a été réservé(...) Qu’enfin ils puissent reposer auprès du Tout-Puissant pour l’éternité(...) Ils sont ici et partout en Algérie, vous témoignant reconnaissance et gratitude et priant Dieu de vous bénir et de bénir cette chère patrie(...) Il termine sa bénédiction en se rappelant qu’il y des vivants « Que l’hommage soit rendu aux gens de Tébessa pour avoir conduit à leur dernière demeure les chouhada de la nation qui ont gagné la bénédiction de Dieu. »
La veille de la visite du Number One de la Nation, en l’occurrence Abdelaziz Bouteflika, soit le 17 février 2002, a eu l’enterrement du jeune Saddek Aït Mansour, dit Nabil à Seddouk en présence d’un grand nombre de citoyens qui s’est déplacé de Vgayet, Tuvirets, Tizi Ouzou, Ladzaïr. Le jeune Nabil, âgé de 22 ans, né à Oufertassène a rendu son dernier souffle le samedi dernier à l’hôpital Mohamed-Nedir de Tizi Ouzou, après un coma de 105 jours suite à une balle reçue dans la tête le 4 novembre 2002 à Seddouk, par le pouvoir et ses exagérés élus. Les citoyens lui avaient organisé des obsèques grandioses, dignes d’un martyr auquel toute une jeunesse s’identifie. Dans l’indifférence totale, les jeunes Kabyles sont emprisonnés, mis à l’écart, marginalisés, soustraits à la vie. Le croque-mort de Bouteflika courtise la mère-patrie en ces termes « L’Algérie est une mère affectueuse qui ne renie aucun de ses enfants. Elle les accueille en son sein et veille sur eux comme la prunelle de ses yeux, leur assurant, de leur vivant, la subsistance les protège après leur mort et dans tous les cas leur promet respect et gloire. » Qui pensera à Nabil et à d’autres combattants de la liberté, de l’identité berbère ? « Transporter les ossements de nos martyrs d’un endroit de notre pays à un autre, ne signifie nullement qu’un endroit est meilleur qu’un autre. Vous les aurez en fait transportés vers une place privilégiée dans la mémoire de l’histoire, une place honorifique, de recueillement et de gloire, une place vers laquelle sont dirigées, les prières, les visites et la méditation de leurs pères, leurs frères et leurs enfants qui leur ont survécu et peuvent témoigner qu’ils demeurent vivants dans la mémoire de la nation entière et que leurs œuvres ne sont et ne seront pas vaines. » A-t-il ânonné Bouteflika, le premier bourreau du pays, sinistre personnage, l’élu par forfait aux présidentielles. Il regarde son rétroviseur que pour voir les ossements des combattants morts pendant la guerre de 54-62. Sa machine meurtrière tire à balle réelle sur des jeunes de la Kabylie. Qui n’ont que leurs mains nues pour crier Tamhouqranit, l’injustice, l’impunité. Dans une diarrhée provoquée par la « tchekhtchoukha bel farmasse » ou par la « Trida », plats aurésiens qu’il a dégusté sans doute, il tempête « L’Algérie abonde de gloires, de valeurs et d’enseignements. L’Algérie est riche des sacrifices de ses enfants et de leur grandeur d’âme à tel point que ne passent un jour ou une nuit sans qu’ils ne fassent parler de leurs exploits et de leurs sacrifices. Cette force, cette fierté, cet éclat, cette grandeur ne sont point prétention mais des balises forgées par les enfants de l’Algérie afin qu’elles servent de lanternes qui scintillent dans les tunnels d’obscurité et d’injustice depuis que les forces coloniales barbares ont sévi par l’agression et le crime sur une terre qui nourrit paix et fierté »
Bouteflika n’a que faire de l’émergence nouvelle des cultures populaires berbères et arabes, dans ses variantes zénétes, mozabites, aurésiennes, chenouies, touarègues, reguibates, kabyles, oranaises, canstantinoises... de la prise en charge du destin de ce pays par une jeunesse qui transpire le labeur, la rage de vivre dans un idéal républicain, démocratique. Cette jeunesse qui a essuyé les larmes à l’incertitude des prochains jours. La culture berbère qui n’est pas à ses premiers balbutiements est fêtée, n’en déplaise aux récalcitrants islamistes et barbéfélénes. « Nous sommes cependant quelques-uns à penser que la poésie kabyle est tout simplement une poésie algérienne, dont les Kabyles n’ont pas la propriété exclusive, qu’elle appartient au contraire à tous les Algériens, tout comme la poésie d’autres poètes algériens anciens comme Ben Mseyyeb, Ben Triki, Ben Sahla, Lakhdar Ben Khlouf, fait partie de notre commun patrimoine(...) Cette culture est la mienne, elle est aussi la vôtre. Elle est une des composantes de la culture algérienne, elle contribue à l’enrichir, à la diversifier, et à ce titre je tiens (comme vous deviez le faire avec moi) non seulement à la maintenir mais à la développer. Mais, si du moins j’ai bien compris votre propos, vous considérez comme incompatibles le fait de vouloir le développement de cette culture avec ce qu’en vrac et au hasard de votre plume vous appelez : les valeurs arabo-islamiques, l’indépendance culturelle, etc. Vous êtes naturellement libre d’avoir une pareille opinion. Ce n’est pas la mienne. Je considère personnellement qu’au fonds de culture berbère, qui nous est commun à tous, l’Islam et les valeurs islamiques sont venus apporter un élément essentiel à la définition de notre identité. Je considère que l’Islam des premiers siècles a été un instrument de libération et d’émancipation de l’homme maghrébin. Je pense que par la suite il a été le ciment idéologique de la résistance nationale aux menées espagnoles et portugaises sur nos côtes. Naturellement entre les différents visages qu’il peut prendre dans la réalité, j’opte, quant à moi, pour le plus humain, celui qui est le plus progressiste, le plus libérateur et non pour le visage différent qu’il a pu présenter aux heures sombres de notre histoire. La contradiction visiblement ne vous gêne pas (...)La culture algérienne est, dites-vous, "sortie des ses ghettos, de ses inhibitions et de ses interdits". Votre article est la preuve éclatante que hélas, elle y est enfoncée jusqu’au cou. Mais soyez tranquille : elle en a vu d’autres, la culture algérienne, et une fois de plus elle s’en sortira. Elle s’en sortira car "Toute tentative d’imposer quelque chose à notre peuple est vaine et relève de l’irresponsabilité". C’est votre propre prose. Dommage que vous n’y croyiez pas ! » Réponse donnée par Mouloud Mammeri à l’article « Donneurs de leçon » de Kamel Belkacem, petit patron d’El Moudjahid en 1980. Quant à Bouteflika broutant le peu d’herbe qui pousse dans l’aridité du désert, lequel avance malgré le barrage vert dressé par les appelés du service national, articule son invocation lugubre en jouant de sa confabulation « Ce sont là nos valeurs et c’est par elles que nous avons coexisté avec les Phéniciens, les Romains, les Byzantins, les Vandales, les Turcs et les Français et nous avons choisi la paix, l’entente et l’amitié avec nos ennemis d’hier à qui nous avons tendu la main pour la coopération et l’entraide dans plusieurs domaines(...) Notre patrimoine historique déborde jusqu’à l’orgueil, de sacrifices de grandeur d’âme et donne lieu à un printemps verdoyant qui refuse de périr même dans les moments les plus difficiles (...) Il est de Notre devoir de sortir de notre léthargie et de retrouver le droit chemin, de nous adapter à la réalité et ses exigences et de préserver et promouvoir notre identité nationale fondée sur la religion, l’amazighité et l’arabité, trois composantes qui ont tissé notre histoire au fil du temps et qui ont forgé l’esprit de cette nation, lui permettant ainsi de faire face aux tentatives les plus pernicieuses visant à l’altération de l’histoire. »
Qu’a-t-il dit Bouteflika au temps de sa concorde civile paraphant un accord avec les tueurs islamistes à la solde des SS. Il a usé d’un discours vipérin à Tizi-Ouzou le 3 septembre 1999. Une incontestable déclaration de guerre aux militants pacifistes de la cause Amazighe « Je suis capable de faire autant de grabuge que vous, moi au nom de la loi (...) si parmi vous, il y a un prophète qu’il avance et nous informe (...) nous sommes tous musulmans, il n’y a personne qui ne peut pas dire, il n’y a qu’un seul Dieu (...) je n’ai pas la bombe atomique, la bombe atomique que j’ai c’est vous et votre esprit » L’entrée en matière se développe et lui laisse dire avec son bagou « la question d’Amazighité comme langue nationale, je n’ai aucun complexe de mon côté, par contre, je me dois de vous dire, de vous poser une question, est-ce que l’Amazighité c’est la Kabylie ou la langue berbère parlée en Algérie, il y a en a 13 ? (...). Si elle devenait langue nationale, ouais ! Elle ne serait pas officielle ».
Une hyène aux aguets, il ne rentre pas bredouille, il alloue les saints et cite les traditions prophétiques « Dieu décide en toute chose. Nous ne demandons pas à Dieu de lever ce qu’il a décidé mais de descendre Sa Grâce et Sa Miséricorde au plus fort des épreuves. » Pour annoncer son voyage en France, il passe par plusieurs chemins. De peur de se faire prendre pour un « Hizb França », parti de la France par ses pairs. Le complexe de colonisé s’accroche jusqu’à présent dans les esprits pareils, telle une pousse de cactus à une paroi rocheuse. Il charrie son excuse par un cours d’histoire macabre « L’exemple le plus significatif à même de refléter l’atrocité de ces massacres reste celui du général Pélissier et ses soldats sous l’ordre du maréchal Bugeaud contre une de nos tribus dans les montagnes de Dahra, en juin 1845, lorsqu’il fit entrer des centaines de familles avec leur bétail dans des grottes où il entassa du bois et répandit de la poudre pour enfin y mettre le feu. Il resta là, à contempler, en compagnie de ses soldats, le spectacle de personnes criant et se tordant de douleur. Au lever du jour, le général et ses soldats contemplaient toujours les cendres d’hommes, de femmes et d’enfants, qui ont péri dans une bataille pour la liberté et la dignité d’hommes, de femmes et d’enfants qui ont marqué l’histoire par leurs sacrifices, un crime parmi tant d’autres. » Bravo pour ce cours d’histoire ! Qu’en dites-vous des massacres de Bentelha et d’autres et d’autres ... les 123 jeunes Kabyles ? Si vous avez la mémoire fraîche Président, sinon un verre de Whisky ça ira bien ! Où est votre responsabilité dans toutes ces hécatombes ? Et son délire de continuer pour adoucir ses propos « Beaucoup de Français se sont opposés à cette guerre et que certains, ne se souciant guère des dangers auxquels ils s’exposaient, ont soutenu, matériellement et moralement, la lutte de libération et ont même sacrifié leur vie pour cet idéal. »
Dans une mise en scène à l’allure d’une palabre, il annonce le président Chirac comme son ami. Depuis quand est-il son ami ? Depuis quand le président de la république française s’acoquine avec telles espèces ? Baignant dans la culture démocratique aux valeurs républicaines, le président Chirac est l’ami seulement des personnes qui n’ont rien à se reprocher. Hélas M.Bouteflika ! « Mon ami, le Président de la République française, M. Jacques Chirac, nous rendra visite au début du mois prochain. J’ai perçu en lui une bonne volonté, voire un désir sincère à écrire une nouvelle page avec l’Algérie indépendante, sur la base du respect mutuel et de la protection des intérêts communs dans le cadre d’une vision stratégique à long terme qui reste inaltérable face aux conjonctures et urgences dans les relations internationales. Un partenariat fondé sur l’audace dans la vision, la conception et la créativité, caractérisé par la sincérité et l’initiative en vue de raffermir les relations fructueuses multiformes qui lient, de manière positive et négative, les peuples algérien et français et afin que le fruit de cette nouvelle coopération se transforme en une relation solide et inébranlable. »
C’est comme s’il craignait que la visite du président Chirac soit chahutée. Il implore la population de Tébessa d’être accueillante, de doubler de civilité à l’égard de l’hôte de marque. En vrai, un cours de civisme pour ces rudes montagnards chaouis « Et si tel est le cas, le peuple algérien a des traditions ancestrales et connaît et saisit à juste titre, le sens de l’amitié tout en sachant tendre une main candide aux frères et amis et se montrer hospitalier et généreux envers les visiteurs et hôtes de l’Algérie. Toujours est-il, cela relève de nos traditions et de notre nature quand il s’agit d’un hôte qu’accueille notre chère Algérie. Assurément, nous tenons à ce que nos hôtes soient entourés de tous les égards » La sagesse oblige, le repenti de Bouteflika argumente « Ces qualités traduisent la grandeur de nos valeurs et de nos idéaux dans lesquels continueront à puiser nos générations dans le cadre du processus de développement et de construction et l’acquisition des sciences et du savoir à travers l’intégration effective dans les mécanismes de la modernité loin de toute connaissance superficielle ou imitation aveugle. C’est alors que nous réaliserons un développement effectif et créerons la richesse et parviendrons au progrès civilisationnel nous conférant ainsi la latitude de traiter avec autrui sur un pied d’égalité quant au renforcement du dialogue international qui donne la priorité à l’acte et au partenariat. »
A juste titre, après le tour de magie pour convaincre les citoyens de Tébessa d’affermir leur hospitalité au premier magistrat de France, Bouteflika bénie l’Armée Nationale et populaire. Mais aucun mot n’est glissé sur l’embuscade de Batna qui a coûté la vie à 43 militaires. Cependant, on ne connaît ni les tenants et ni les aboutissants de cette mascarade. La hiérarchie militaire ne semble toujours pas prédisposée à communiquer sur ce qui s’est réellement passé avant et après le massacre de Mchounèche (Batna). « Que Dieu bénisse notre Armée nationale populaire, déterminée à s’acquitter pleinement et dignement de sa noble mission à laquelle elle s’est consacrée, quels que soient les sacrifices et les tentatives préméditées ici et là visant à fausser son rôle constitutionnel, honnête dans la défense de l’Etat et de la République, de l’unité du peuple et du pays et de l’intégrité territoriale. » Cette armée formée d’enfants du peuple qu’il glorifie est malheureusement gérée par le monde des « services ». Lesquels détournent ses objectifs républicains : protéger la population de tous les départements, sans exclusion. Ils ne soutiennent à l’élection présidentielle que des pourritures arrogantes, des hommes vils. Cette armée est placée sous le contrôle d’une maffia sanguinaire qui dispose des meilleurs leviers d’influence sur la vie politique et économique du pays. Elle ébroue les politiciens arrivistes, fait démembrer le mouvement associatif et les partis d’opposition. Et elle a la main sur les recettes des hydrocarbures et d’autres richesses du pays. Les hommes du cabinet noir sont les seuls décideurs. Toute alternative à la sortie de crise dépend dorénavant d’eux. Dans le même pouvoir, ils assemblent le législatif et l’exécutif. Que fera Bouteflika devant les généraux majors Mohamed Mediène, celui qu’on appelle presque affectueusement Tewfik, et Smaïn Lamari ou Hadj Smaïn, l’homme qui, dit-on, effectue chaque année un pèlerinage à La Mecque ? Sinon que de les bénir et de les défendre « C’est ainsi que l’Etat, dans sa lutte contre le terrorisme, a suivi la voie de la légalité et la morale, en adoptant la loi sur la concorde civile et en tendant la main du pardon aux repentis sincères, conformément à nos valeurs et à notre religion. Cependant, l’Etat a eu recours à la force et la rigueur à l’égard de ceux qui restaient en marge du consensus national à savoir les criminels et destructeurs »
Bouteflika doué d’un Donjuanisme tout-venant a l’indécence de comparer la situation de l’Algérie à un bateau qui coule, que le prophète Mohammed a évoqué « Ces gens embarquèrent sur un bateau. Chacun prit une place et un homme se mit à en creuser la cale. Les autres l’interpellèrent. Que fais-tu ? C’est ma place, répondit-il, j’en fais ce que je veux. Or, s’ils l’en empêchent, tout le monde sera sain et sauf, mais s’ils le laissent faire, c’est tout le monde qui périra ». De la sorte, il exhorte à ce que chaque algérien, toutes tendances confondues, à mener le pays à bon port. Son oraison funèbre aux connotations très islamistes, Bouteflika le président élu à ¼ veut incarner la sagesse confraternelle des confréries, en s’apitoyant sur le sort des ossements des combattants de la guerre de libération à Tébessa.
Il termine son oraison par « Notre Prophète a dit qu’ ’’une apocalypse peut être moins grave, vis-à-vis de Dieu, que l’effusion injuste de sang". Craignez Dieu car les conflits dévastateurs et extrémistes, le fanatisme, l’ignorance de l’opinion d’autrui, l’entêtement, le refus du dialogue, l’égoïsme, l’absence de nationalisme, l’exploitation des postes pour l’enrichissement, le népotisme, la fraude et d’autres fléaux sociaux sont autant de maladies graves qui rongent le corps de notre nation. » C’est ce qu’un président-imam a dit en territoire algérien avant de s’envoler pour Paris, prendre part au XXIIéme Sommet Franco-Afrique.
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Djazaïr 2003 en France ou la stratégie d’une élection présidentielle : « J’accuse et je boycotte ! »
22/02/2005 07:36
Par Nacer Boudjou
Un scénario politicien qui se joue sous forme d’un show culturel, à l’ombre des Tours Eiffel et de Mont Parnasse. La priorité est de briguer un deuxième mandat présidentiel tel est la raison des vampires.
Tambour battant l’Année de l’Algérie en France a démarré dans la grisaille et le froid parisien. La télé de Rafik Khalifa, de ses vaisseaux spatiaux, de ses banques étaient au rendez-vous à l’Hexagone. Quant aux téléspectateurs algériens fidèles au tube cathodique national, (certains malheureusement n’ont que cet outil informatif et culturel) ont vu la parade en différé une fois que les marrons sont cuits.
Dans cette marmelade qu’une poignée de journalistes aux ordres de Hadj Zoubir ont qualifié d’une sortie culturelle nationale, couronnée de succès et rehaussé par la prestance du chanteur Akli Yahyaten. Qui ce dernier, pour rattraper le temps perdu a ânonné « Zrigh ezzine dhi Michli ». Un temps médiéval le plus enquiquinant quant au goût du jour. Pauvre Akli de toutes les sauces ! Pourquoi une année algérienne programmée depuis deux ou trois années ? Succède-elle tout naturellement ou propulsée aux détriments des autres pays en queue leu leue ? pourrait s’interroger tout algérien.
Moi étant algérien de naissance et de cœur et surtout kabyle. En ce tant des étourneaux, des grives et de flocons de neige, « kabyle » est un concept, n’en déplaisent aux détracteurs de tout acabit. Et qui me dira le contraire de ce peuple minorisé, ghettoïsé par la junte des « Caporaux ». Quelle appartenance orgueilleuse ! que d’être de ce peuple héritier de la dignité historique, revivifiée, revigorée quant c’est nécessaire.
Ce peuple vivant dans les ’’Mons Ferratus’’, les Bibans, les Babors, les vallées : Sebaou, Soummam, les plaines de Touvirat, de Tademaït, de Tidjalabine, les Plateaux de Sétif, de Bordj Bou Arreridj. Un pays bordé par la Méditerranée jaillissante. Ce peuple a voté « Démocratie », « République laïque ». Campé dans une résistance farouche il a échappé au typhon islamiste des années « Fisistes » et continue de s’opposer à toutes formes de dictature, militaro-barbus- FLN-Salafiste -concordantiste. De leurs mains nues, les jeunes épris de liberté, de tolérance, de civilité bradent sans cesse les blindés et les armes meurtrières de Zerhouni. Les martyrs de toutes les causes justes veillent sur la vie des vivants. La communion entre eux s’accorde !
Evidemment l’Algérie n’est pas uniquement la Kabylie. Il y a l’Oranie de Cheb Hasni, de Alloula, l’Aurès de Benzelmat, de Dihia, la Mitidja du Malouf, les oasis des mélomanes, le Mzab de Adel Amzab, les étendues désertiques sifflant la liberté, le Hoggar envoûtant, le Tassili féerique, le Tanezrouft et Beni Abbas des goualas.
Le cabinet noir du pouvoir, maintenant une « gouvernance » aux abois sait-il quelque chose de la culture authentiquement algérienne ? Sait-il à l’occasion, que des militants culturels Berbères (s’ils n’ont pas été assassinés, ils sont emprisonnés, censurés, excommuniés, au cours de diverses périodes de l’histoire contemporaine, pour avoir crier haut et fort leur liberté, revendiquer leur langue, leur identité Berbère) étaient les précurseurs d’une culture dynamique, moderne, véhiculant les valeurs intrinsèques de nos ancêtres ?
Que de sacrifice consentis, Maksa est mort dans un commissariat de police, Lounès Matoub assassiné, Lounis Ait Mengualet emprisonné, Taos Amrouche exclue du Festival Panafricain, Slimane Azzem interdit de l’antenne, depuis des lustres, Mouloud Mammeri empêché de donner une conférence sur la « Poésie kabyle ancienne » à l’université de Tizi Ouzou.
En réaction à ces interdits cumulés, le Printemps Berbère « Tafsut imazighen » est né en 1980.
Ahmed Sabar chanteur oranais dans sa chanson « Bouh Bouh Lkhadma radjâat b lewdjouh » dénonçant le népotisme au lendemain de l’indépendance n’est pas en reste, ainsi que les groupes berbères des Aurès, le poète Moufdhi Zakaria, du Mzab, auteur de « Des Montagnes est montée une voix » enterré dans une discrétion totale. Qu’on m’excuse, je ne peux citer tous les poètes, les chanteurs, sachant pertinemment que certains sont marginalisés à vie par l’histoire officielle sélective attendent le droit de cité,
Comment participer à cette année des haricots ’’Djazaïr 2003’’, quand on connaît les accouchements précoces de capitaux des généraux. Le ’’butin de guerre’’ recyclé, blanchi, rosi par des ambassadeurs (profil attaché militaire) en mission diplomatique dans les capitales « juteuses ». Ces généraux ont été consacrés et bénis par Bendjedid et sa belle-famille Hlima Bourokba, sous les trois palmes du « Parc de La Victoire » en 1985.
Comment accepter ce que subissent mes frères et sœurs maintenus depuis le temps des vaches maigres sous perfusion d’un socialisme tonitruant. Et sous l’éclairage de l’avènement d’un libéralisme monstrueux, inauguré par Rafik Khalifa, survolant avec ses aéronefs clinquants les bidonvilles de l’Oued ou Chayah, les taudis du Triangle de la mort, les abris anti-atomique de Bab El Oued. Un petit clin d’œil au passé récent pour ne pas demeurer amnésique, le FIS absolutiste, unanimiste ne voulait-il pas instaurer le « Khalifat » règne inspiré des premiers Khalifes ayant succédé au prophète Mohammed à la prise éventuelle du pouvoir par leurs sabres et leurs bombonnes à gaz.
Les Kabyles jaloux de leur histoire contemporaine incarnée par Abane Ramdane et les signataires des Accords d’Evian, du Congrès de la Soummam ne s’arrêtent pas de s’en référer. Une littérature politique, idéologique, édificatrice d’une nation moderne transparaît. Et ce n’est pas par hasard que la polémique sur l’histoire de la révolution est lancée dernièrement par Ahmed Ben Bella sur la chaîne Al Djazeera. Cet ancien président plébiscité à l’indépendance par les voyous de la guerre de libération, emmené dans des fourgons militaires à Alger par les armées des frontières avait affirmé que « l’idéologue de la guerre d’indépendance, Abane Ramdane, assassiné en 1957 par ses compagnons d’armes, avait été éliminé car il avait « trahi » la révolution. » Alors que le FLN en appelle au « respect des martyrs » et à « garder le couvercle sur le puits » pour éviter qu’il n’en sorte des choses peu reluisantes.
Ahmed Ben Bella a-t-il reçu le soutien des anciens moudjahidine de la « wilaya V » ? la zone de l’Ouest d’où il est originaire. Sachant que ces anciens combattants s’en prennent aux « laïco-assimilationnistes, éradications et résidus du parti de la France ». Sommes-nous les produits de cette définition ? Hélas NON ! pour les nostalgiques de la dictature des lendemains qui chantent.
Malgré sa gestion politique, socio économique chaotique, Abdelaziz Bouteflika compte se représenter à l’élection présidentielle en 2004. La nouvelle qu’il aurait-il avoué à ses proches amis lors de la tenue du colloque sur la francophonie à Beyrouth.
Il confie que l’objectif sera atteint une fois qu’il aura éliminé son concurrent kabyle Touati. « En plus il ne pourra accéder aux milieux politiques, proches de l’Internationale socialiste et partisans de Sant’Egidio, sans l’apport de Hocine Aït Ahmed et du Front des forces socialistes (FFS) » laissent dire des analystes politiques.
Il cherchera ses alliés à la conférence nationale des cadres et au 8eme Congrès du FLN, si Benflis, secrétaire général de ce parti fossile lui fasse allégeance. Le plan concocté c’est la réconciliation Nationale en réintégrant dans ce parti Ben Bella, Belayat, Tahar Zbiri et les dirigeants des ex organisations de masse.
Quant au Général-Major Touati, s’inspire du même scénario qu’avait joué le Général Liamine Zeroual, ministre de la défense en succédant à Khaled Nezzar, puis désigné chef d’état le 31 janvier 1994 en gommant le colonel Ali Kafi, président du HCE (remplaçant Mohammed Boudiaf assassiné dans une Maison de la Culture).
A la différence prés Zeroual s’était insurgé contre la France après l’incident produit avec le président Jacques Chirac aux Etats Unis le 22 et 23 octobre 1995. Quant à Touati, courtise les tenants des Doits de l’Homme et des libertés citoyennes.
Il en découle à la suite de cette diversion montée de toutes pièces, l’ameutement d’un nationalisme primaire. Les hommes de troupe de Betchine avaient organisé des comités et des manifestations populaires « improvisées » pour soutenir la candidature de Zeroual.
Le général Touati a organisé le 26-28 octobre 2002 un colloque en évitant de convier volontairement Yazid Zerhouni, ministre de l’intérieur remplacé par Tounsi (DGSN), le général Major Ahmed Boustila de la gendarmerie, le Général Smaïl Lamari, patron du contre espionnage. Son intention est tout simplement pour que les propos des conférenciers n’aillent pas dans le sens de la répression militaire sur la population kabyle. IL faut dire tous ses sbires sont impliqués dans la tragédie de la Kabylie. Du reste les partis démocratiques dont leurs militants n’ont cessé de lutter contre l’intégrisme islamiste par tous les moyens légaux, marches, presse partisane, meetings, mobilisations pacifiques... n’ont pas été invités. D’ailleurs, qui viendrait à ce carnaval des généraux ?
Dans le souci de s’approprier de la lutte contre tout intégrisme, Touati a fermé les portes de sa citadelle ’’Djazaïr’’. Les mêmes convenances s’appliquent pour les GLD, les patriotes, les gardes communaux qui ont brillé par leur absence. C’en est un colloque à sen unique. Les ONG tenus dans un statut d’observateurs n’ont que les yeux pour voir le théâtre qui se joue devant une assistance morbide et bâillonnée.
Le colloque international sur le terrorisme a servi à Touati de tremplin pour la préparation des manœuvres pour l’élection présidentielle de 2004. Il se constitue en tant que vrai candidat de la hiérarchie militaire avec une stature de chef d’état capable de faire sortir le pays de la crise. Il se targue de dire qu’il a la carte kabyle, militaire, partisane, et celle de la diaspora et des apparatchiks. Pour lui l’opposition, le mouvement des citoyens, les écrits politiques des officiers déserteurs de l’armée nationale, Hichem Aboud ’’La mafia et des généraux’’, Habib Souaïdia ’’La sale guerre’’ et Nesroulah Yous ’’Qui a tué à Bentalha ?’’ C’est du pipeau ! Le général Touati dit « L’ANP a fait échec au plan destructeur du FIS ». Mais on se pose la question qui a généré le FIS ? Et sous quels auspices ? La réponse que chacun de nous connaisse, le croque-mort islamiste, en l’occurrence le FIS a été introduit par les tenants du pouvoir d’hier et d’aujourd’hui. Lesquels sont les généraux de la répression du 5 octobre 1988 ( Bendjedid, Merbah, Touati, Nazzar, Betchine, Lamari, Benhadid, Belhouchet et consorts). Ce pouvoir a ordonné à Ali Belhadj, Abassi Madani à organiser une marche dans les artères d’Alger et qui a fini dans un bain de sang, à proximité du siége de la DGSN de Bab El Oued. L’agrément du FIS a été salué par ce mêmes généraux. Nous ramassons jusqu’à ce jour les erreurs de ces manœuvres politiciennes sous formes de crimes tous azimuts.
Comment passer sous silence les 200 000 morts, les 1100 exécutions sommaires, les 10000 cas de disparitions forcées (1992-2001) ? Comment ne pas tirer la sonnette d’alarme des mauvaises conditions pénitentiaires, la situation des femmes, les atteintes aux libertés individuelles, le drame de centaines de milliers de déplacés, la pauvreté, le chômage etc. ? Comment accepter le ridicule exprimé lors du « Colloque International sur le terrorisme » ? Comment taire la décapitation des moines de Tibhirine ? victimes « de ce "vrai-faux enlèvement" qui était purement médiatique pour convaincre les hommes politiques et le peuple français des dangers de l’islamisme. » d’après Armand Veilleux.
Aujourd’hui plus que jamais, on sait qu’il y a pire que la vermine occupant le moindre recoin de notre corps. C’est la hiérarchie militaire, policière dissimulée dans les coulisses de l’appareil d’état. Ces décideurs qui ne sont que les caporaux de promotion Lacoste ont les mains souillées de sang, depuis les années cinquante. Leur patriotisme qu’il pète à tous les coups, n’est que de l’air pollué, le pet de la bourrique ! Ils passent du rôle de bourreau à celui de la victime pour se mettre au diapason des nouvelles données internationales. Ils se hissent en héros qu’eux seuls sont les combattants anti islamistes. Comment pardonner à ces caporaux impunis de l’armée des frontières, ces membres du groupe de Oujda, du conseil de la révolution, ces putschistes des années 1961, 1962, 1965, 1992 ? Eux qui ont poussé par leur politique du pire à faire fuir plus de 400.000 cadres du pays, en moins de quatre ans, perdant ses élites (3.000 informaticiens ont fui leur pays, ce qui représente l’équivalent de tout ce qu’ont formé les universités algériennes sur dix années).
Depuis le printemps noir 2001 (assassinat de Massinissa Guermah) la main de fer du pouvoir militaire algérien s’est férocement refermée sur la population de la Kabylie, faisant 122 morts par balles, des milliers de blessés, des dizaines de prisonniers politiques et des milliers d’exilés. Quant aux délégués du mouvement citoyen sont traqués ses groupes militaro-policiers. Et les revendications démocratiques et identitaires de la dizaine de millions de kabyles restent sans échos. Tel est le contexte ahurissant que vit la population algérienne. Et cela pousse sans remords Bouteflika à faire son show médiatique version Djazaïr 2003 in Paris.
En tant qu’écrivain journaliste et artiste, j’accuse ce pouvoir qui après nous avoir enlever le rêve de chacun de nous, les jeunes, adultes, personnes âgées, femmes, hommes de fonder une famille, de vivre librement sa vie, de s’exprimer, d’aimer, de voyager, il tue les meilleurs de nous-mêmes. Je boycotte la mascarade, les fêtes clownesques sous le délire d’une culture qui ne me ressemble pas.
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